F1 - Sauber calme le jeu entre Nasr et Ericsson

Les pilotes Sauber sont en total désaccord après leur accrochage à Monaco, avec un passif datant de l'an dernier. L'équipe réagit dans une lettre sur son site.
L'accrochage entre les pilotes Sauber a été l'un des moments
marquants du Grand Prix de Monaco. L'équipe a demandé à Felipe Nasr
de laisser passer Marcus Ericsson, ce que le Brésilien n'a pas
compris puisqu'il venait de débuter son relais et que ses pneus
étaient encore froids, ce qui ne lui permettait pas d'être à son
meilleur rythme.
Ericsson a finalement attaqué Nasr à la Rascasse et il l'a percuté
(vidéo). Ils ont tous les deux dû abandonner.
Ericsson aura une pénalité de trois places sur la grille à
Montréal et les deux pilotes se sont rejetés la
responsabilité.
« L'équipe a pouvait voir les données, ils pouvaient voir que
mes pneus étaient froids et ils pouvaient voir mes soucis sur le
moteur, » a expliqué Nasr à Autosport. « Quand ça s'est
résolu, il n'y avait aucune raison d'échanger les
positions. »
Ericsson n'est pas de cet avis : « Je lui reprenais trois
ou quatre secondes au tour, » estime le Suédois.
« J'étais coincé derrière lui et j'ai demandé à l'équipe ce
qu'ils fallait faire, et ils m'ont dit qu'ils allaient lui dire
d'échanger les places. »
« Ils m'ont dit ça pendant sept ou huit tours et ça n'a pas
été le cas donc j'ai dit à l'équipe "Je vais tenter la manœuvre
moi-même". Ca aurait pu être évité si les consignes avaient été
suivies. »
Voyant la polémique enfler, l'équipe a publié une lettre ouverte
sur son site internet, pour expliquer la situation. Son objectif
est évidemment de ne plus vivre un tel épisode.
« Nous avons analysé ce qui s'est passé, nous en avons parlé
avec Marcus et Felipe, et nous sommes tous d'accord pour que ça ne
se reproduise pas, » précise l'équipe.
Ericsson n'a pas respecté des consignes l'an dernier
Si Felipe Nasr n'a pas respecté la consigne, c'est aussi suite à
contentieux datant de la saison dernière. Il reproche à Marcus
Ericsson de ne pas se plier aux consignes quand c'est lui qui les
reçoit.
« A deux reprises, l'an dernier, Marcus a reçu la consigne
d'échanger les positions et il ne l'a pas fait, » assure Nasr.
« Il faut de la confiance au sein de l'équipe pour être sûr
que quand une telle consigne est donnée, elle est respectée. Deux
fois, Marcus ne l'a pas fait. »
« Nous n'avons pas confiance en lui pour respecter les
consignes. Ils devraient lui parler pour que nous agissions comme
des membres de l'équipe. »
Dans la lettre publiée sur son site, Sauber se justifie également
sur les consignes, généralement mal vues par les supporters. Elles
peuvent contribuer à un meilleur résultat pour l'équipe, ce qui
s'est vu à Monaco quand Nico Rosberg a laissé passer Lewis Hamilton, finalement
vainqueur.
« Vous êtes nombreux à estimer que les consignes d'équipe sont
mauvaises pour le championnat et que nous devrions laisser nos
pilotes se battre librement, » indique Sauber. « Nous
partageons cet avis, mais même si c'est vrai la plupart du temps et
que c'est ce que nous faisons le plus possible, il est impératif de
toujours regarder les choses dans leur ensemble et de se demander
"Qu'est-ce qui est le mieux pour l'équipe ?" »
« Certains d'entre vous disent qu'ils ne comprennent pas
pourquoi nous nous donnons la peine de donner une consigne d'équipe
en étant à la 15ème et à la 16ème place. Bien, avec chaque place
gagnée, nous nous rapprochons des points. Et même sans marquer de
points, une meilleure place en course peut potentiellement
permettre de garder la position au championnat des constructeurs
(ou, à l'inverse, de perdre des places). »
« Nous sommes tous des compétiteurs. Mais l'intérêt général de
l'équipe sera toujours plus important que ceux des
individus. »
Sauber assume totalement cette consigne : « Vous
souvenez-vous de l'époque où les consignes d'équipe étaient données
avec des codes secrets et que les supporters n'avaient pas la
moindre idée de ce qui se passait ? » questionne Sauber.
« Nous préférons vraiment la communication ouverte
d'aujourd'hui. »


