F1 - Que s'est-il vraiment passé en Q3 ?

Retour sur une fin de Q3 très inhabituelle au Grand Prix d'Italie. Les messages radio permettent de comprendre le chaos du dernier tour.
Seul un pilote, Carlos Sainz, a pu faire un deuxième tour rapide
en Q3 à Monza. Les autres ont trop tardé et ils n'ont pas pu
entamer leur tour. Aucun d'entre eux ne voulait être le pilote de
tête, le seul privé d'aspiration. Les pilotes avaient pourtant le
temps de prendre la piste.
Kimi Räikkönen a provoqué un drapeau rouge pendant que certains
pilotes faisaient encore leur premier tour rapide. Ils ont donc
tous pu regagner les stands alors que le compte à rebours était
arrêté. Quand le feu est passé au vert, il restait 6min35, ce qui
donnait aux pilotes une importante marge pour faire un tour de
lancement et un tour rapide. Les équipes leur ont pourtant demandé
d'attendre dans les stands.
Les pilotes ont tous quitté la voie des stands simultanément, alors
qu'il restait moins de deux minutes.
Aucun pilote ne voulait mener
Nico Hülkenberg était en tête du groupe en prenant la
piste. « Souviens-toi du plan s'il te plaît, souviens-toi
du plan, » lui a dit son ingénieur par radio. A la première
chicane, le pilote Renault a tiré tout droit. Les commissaires
n'ont pas pu déterminer si cette manoeuvre était
volontaire et ils ont noté qu'il est arrivé en survitesse, en
surveillant ses rétroviseurs. Hülkenberg n'a donc pas été
pénalisé.
Ce passage dans l'échappatoire aurait pu placer Lance Stroll en
tête du groupe, mais Racing Point ne souhaitait pas que ce soit le
cas. « Ne double pas Hülkenberg, ne double pas
Hülkenberg, » a précisé l'ingénieur du Canadien. Stroll est
donc resté à faible vitesse.
Hülkenberg est ressorti de l'échappatoire en tête du groupe, tandis
que Carlos Sainz a doublé Lance Stroll. Sainz était informé que le
temps commençait à manquer : « Tout le monde n'aura pas
un tour, » a indiqué l'ingénieur du pilote McLaren par
radio.
Vettel s'est impatienté
Sainz est revenu à la hauteur de Hülkenberg. Derrière eux,
Sebastian Vettel a fait des signes de la main pour leur indiquer de
se pousser ou d'accélérer. Ferrari a indiqué à l'Allemand qu'il
fallait accélérer, mais ce dernier souhaitait que Charles Leclerc
passe devant lui pour lui donner l'aspiration, ce qui était prévu
avant la séance. Vettel a ensuite pris la tête du groupe.
Au niveau de la deuxième chicane, les pilotes ont réalisé qu'ils
risquaient de ne pas avoir le temps de faire un second tour et ils
ont accéléré. Sainz est repassé devant Vettel entre les deux Lesmo.
Son ingénieur lui a indiqué qu'il n'avait qu'une marge de deux
secondes pour passer le drapeau à damier. Du côté de Ferrari,
Leclerc est enfin passé devant Vettel entre la chicane Ascari et la
Parabolique.
Les pilotes ont approché de la ligne de départ. Carlos Sainz est
passé avant le drapeau à damier. Cela a visiblement également été
le cas pour Charles Leclerc mais Ferrari lui a dit qu'il ne pouvait
pas faire son tour. Les autres pilotes ont passé la ligne trop
tard.
Des pilotes agacés par la situation
Dès qu'ils ont passé la ligne, plusieurs pilotes ont exprimé
leur agacement par radio. Leclerc a évoqué un
« chaos » et Daniel Ricciardo une fin de séance
« confuse » pour les pilotes, tandis que Hülkenberg a
jugé la situation « folle, dangereuse ».
« Merci, merci, » a ironisé Vettel. Lewis Hamilton a
soupçonné un plan orchestré par Ferrari : « C'est une
tactique intéressante pour garder la pole, on n'a pas à faire le
tour, » a-t-il déclaré.
La FIA a lancé une enquête sur l'incident. Les commissaires ont
convoqué Hülkenberg, Sainz et Stroll mais les ils ont estimé qu'il
était impossible de déterminer si l'un d'entre eux avait eu un «
rôle déterminant » pour freiner les autres pilotes. Ils ont tous
les trois reçu une réprimande.


