F1 - Renault peine à attirer les ingénieurs

Des ingénieurs doutent de la capacité de Renault à atteindre le sommet, ce qui complique la phase de recrutement. Cyril Abiteboul veut les convaincre.
L'équipe Lotus, rachetée par Renault fin 2015, était très
affaiblie. Ses soucis financiers ont entraîné le départ de nombreux
ingénieurs et l'équipe n'avait plus que 470 employés au moment du
rachat. De nombreuses personnes ont déjà été recrutées.
« Actuellement nous avons 570 personnes, donc il y a déjà eu
un changement significatif, et nous avons l'intention de recruter
de 70 à 80 personnes de plus, » a expliqué Frédéric Vasseur,
le team manager de Renault, sur le site officiel de la F1.
« Mais pour gérer ce nouveau total, nous devons aussi investir
dans l'usine et le matériel, et ça prend du temps. »
Renault doit donc continuer à se renforcer. Un processus qui prend
du temps puisque les ingénieurs les plus importants ont des clauses
de non-concurrence qui les empêchent de rejoindre une autre équipe
rapidement, mais ce n'est pas le seul élément responsable de la
lenteur de la phase de recrutement. Renault a également du mal à
convaincre certains ingénieurs du sérieux de son projet.
« Nous sommes en retard sur nos objectifs sur le plan
humain, » a reconnu Cyril Abiteboul, le directeur général de
Renault Sport Racing, à Autosport. « Faire venir des gens
aussi vite que nous l'aurions aimé, en quantité et en qualité, a
été plus difficile que prévu. »
« Il y a évidemment des gens qui ont des contrats en cours, et
s'ils veulent nous rejoindre, ça prend du temps pour qu'ils se
libèrent de ces contrats. »
« Avant tout, nous devons les convaincre, et sincèrement,
c'est un domaine où nous avons du mal, et je ne comprends pas
pourquoi nous avons du mal à convaincre les gens de nos ambitions
et du dévouement de Renault envers ce projet. »
« Je veux que les gens sachent que nous sommes sérieux dans
nos projets, mais je pense que c'est un domaine où les actes, plus
que mes mots, le montreront. »
Abiteboul doit convaincre les ingénieurs
Le niveau actuel de Renault est très loin de celui des meilleurs
équipes. Alors forcément, des ingénieurs doutent de a réelle
capacité du constructeur français d'être au sommet. Cyril Abiteboul
veut les convaincre.
« Ca a été certains ingénieurs en particulier, » précise
Abiteboul. « Je ne donnerai pas de noms. Mais c'est vrai que
nous pensions qu'il serait plus facile de convaincre les gens, et
de retenir tout le monde parce que nous avons perdu quelques
personnes qui n'étaient pas nécessairement convaincues par notre
capacité à être où nous voulons à l'avenir, c'est à dire un top
team. »
« Dans une certaine mesure, je les comprends. Quand on voit le
niveau de nos concurrents, les choses ont énormément changé durant
les six ans depuis notre dernière présence à Enstone. Il faut
accepter d'être un challenger pour le moment, et nous avons besoin
de gens capables d'accepter ça. »
Des rumeurs évoquent un retour de James Allison, libre depuis
son départ de Ferrari, dont il était le
directeur technique. Mais Renault cherche plus à avoir une bonne
structure qu'un grand nom : « Nous avons un grand respect
pour James, » indique Abiteboul. « C'est une personne
fantastique qui a été impliqué sur une très, très bonne voiture, et
il connaît très bien Enstone. »
« Je ne veux pas que les gens pensent que s'il ne se passe
rien, c'est parce que nous ne sommes pas intéressés par James où
que nous n'avons pas de considération pour James. Pour le
moment, nous tentons de faire fonctionner la structure que nous
avons. C'est notre principale priorité. »
Le mois de septembre devrait déjà marquer l'arrivée de plusieurs
ingénieurs : « J'espère qu'ils feront une différence, pas sur
la voiture de cette année, malheureusement ça sera trop tard, mais
pour la voiture de l'an prochain, » souligne Abiteboul.


