F1 - Renault n'espère pas des podiums en 2017

Renault ne pense pas pouvoir jouer des podiums en 2017. L'équipe en espère pour 2018 et elle veut se battre pour le titre en 2020, avec des moyens en hausse.
Renault a vécu une première saison difficile. Kevin Magnussen et
Jolyon Palmer ont rarement marqué des points. L'équipe payait le
manque de développement effectué par Lotus l'année précédente. Un
bond en avant est attendu en 2017, avec une équipe restructurée,
plus de moyens et un nouveau règlement qui peut changer la donne.
Renault peut-être espérer décrocher des podiums ?
« Non, pas l'an prochain, » a reconnu Cyril Abiteboul, le
directeur général de Renault Sport Racing, à Autosport.
« L'objectif d'un podium est pour 2018. Nous voulons commencer
à nous battre pour le championnat en 2020. »
De tels objectifs peuvent paraître lointains mais ils sont
conformes à ceux réussis par d'autres équipes. Red Bull a fait son
arrivé en 2005 et a remporté son premier championnat en 2010.
Mercedes a eu besoin de quatre années après son retour pour gagner
son premier championnat, il y a deux ans. A chaque fois, ces
équipes ont en plus profité de changements de règlements.
L'aérodynamique a été totalement revue en 2009 et les groupes
propulseurs ont fait leur arrivée il y a deux ans.
Les nouveaux règlements sont une opportunité de retrouver un
meilleur niveau : « Maintenant que les règlements sont remis à
plat, je pense que c'est encore mieux (pour l'équipe), parce que
maintenant nous n'avons aucune excuse pour être en milieu de
classement en début de saison, » estime Abiteboul. « Mais
face aux top teams ça prendra du temps, parce que nous devons
investir sur l'infrastructure. »
« Je peux aussi dire que, si je suis sincère, les top teams
continuent à creuser l'écart. Donc ils ont un développement plus
rapide que le nôtre. C'est pour ça que nous devons faire grandir
l'infrastructure. »
Pour faire grandir cette infrastructure, Renault multiplie les
recrutements. Il n'y avait plus que 450 employés chez Lotus quand
Renault a racheté l'équipe. « Ce nombre est en hausse de
20%, » précise Abiteboul. Soit 580 employés.
Renault a eu du mal à attirer plusieurs ingénieurs, James
Allison en tête. Le constructeur ne met pas autant de
moyens que certains mais il veut les mettre en place au fur et à
mesure, en attirant aussi des sponsors.
« Je vais être extrêmement clair pour absolument tout le
monde : notre ambition est d'être un top team, et je sais que
certaines personnes se disent que nous n'avons pas les moyens pour
la Formule 1, » indique Abiteboul. « Ce n'est pas une
question de coûts, c'est une question de valeur. En ce moment, la
Formule 1 génère une certaine valeur, les sponsors voient une
certaine valeur dans ce que nous faisons, donc nous avons un
certain budget. Notre budget est-il suffisant pour menacer les top
teams maintenant ? Non. Mais ce n'est pas ce que nous
demandons. »
« Avant d'attaquer les top teams, je dois être devant Toro
Rosso, être devant Force India, qui fait mieux avec un budget
peut-être plus faible de 40%. Donc c'est la première étape, et
après ces premières étapes, nous aurons plus de ressources, plus de
valeur, et ça nous permettra d'attaquer les top teams. »
Le bilan est mauvais en piste, bon à l'usine
Les performances de cette année ont peu de signification pour
Renault, surtout tournée vers sa restructuration. Le bilan de la
saison est donc en deux partie.
« Excellent à l'usine, un peu frustrant en piste, »
résume Abiteboul. « Un gros travail, de gros efforts, un gros
investissement pour nous rattraper et relancer l'entreprise, et
c'est ce que nous avons fait. »
« C'est une chose qui nous a coûté une saison. Ca nous a fait
perdre une année dans ls performances, en termes de capacité à
produire du marketing, une certaine exposition pour Renault. Mais
nous le savions dès le début. »
« Nous pensions peut-être que ça ne serait pas aussi mauvais,
mais si on regarde le rythme de développement de la Formule 1, 12
mois ne se rattrapent pas en 12 mois. Donc nous avons peut-être été
un peu naïfs, mais je crois toujours que (la reprise de Lotus) a
été le bon point de départ et le bon choix pour le parcours que
nous faisons que débuter. »
Certains éléments restent très positifs : « Une
excellente relance du côté du moteur, comme Red Bull l'a
prouvé, » souligne Abiteboul. « C'est une grande fierté
d'avoir un peu de Renault dans cette deuxième place au
championnat. »
« (C'était) un peu plus douloureux en piste, mais ça montre
juste à quelle vitesse va la Formule 1. En fait, Enstone a stoppé
le développement de la voiture pendant plus de 12 mois, (donc) on
voit ce que ça donne... »


