F1 - Renault n'espère pas des podiums en 2017

Publié le 15 décembre 2016 à 11:20
Mis à jour le 29 novembre 2020 à 01:03
Kevin Magnussen

Renault ne pense pas pouvoir jouer des podiums en 2017. L'équipe en espère pour 2018 et elle veut se battre pour le titre en 2020, avec des moyens en hausse.

Renault a vécu une première saison difficile. Kevin Magnussen et Jolyon Palmer ont rarement marqué des points. L'équipe payait le manque de développement effectué par Lotus l'année précédente. Un bond en avant est attendu en 2017, avec une équipe restructurée, plus de moyens et un nouveau règlement qui peut changer la donne. Renault peut-être espérer décrocher des podiums ?
« Non, pas l'an prochain, » a reconnu Cyril Abiteboul, le directeur général de Renault Sport Racing, à Autosport. « L'objectif d'un podium est pour 2018. Nous voulons commencer à nous battre pour le championnat en 2020. »
De tels objectifs peuvent paraître lointains mais ils sont conformes à ceux réussis par d'autres équipes. Red Bull a fait son arrivé en 2005 et a remporté son premier championnat en 2010. Mercedes a eu besoin de quatre années après son retour pour gagner son premier championnat, il y a deux ans. A chaque fois, ces équipes ont en plus profité de changements de règlements. L'aérodynamique a été totalement revue en 2009 et les groupes propulseurs ont fait leur arrivée il y a deux ans.
Les nouveaux règlements sont une opportunité de retrouver un meilleur niveau : « Maintenant que les règlements sont remis à plat, je pense que c'est encore mieux (pour l'équipe), parce que maintenant nous n'avons aucune excuse pour être en milieu de classement en début de saison, » estime Abiteboul. « Mais face aux top teams ça prendra du temps, parce que nous devons investir sur l'infrastructure. »
« Je peux aussi dire que, si je suis sincère, les top teams continuent à creuser l'écart. Donc ils ont un développement plus rapide que le nôtre. C'est pour ça que nous devons faire grandir l'infrastructure. »
Pour faire grandir cette infrastructure, Renault multiplie les recrutements. Il n'y avait plus que 450 employés chez Lotus quand Renault a racheté l'équipe. « Ce nombre est en hausse de 20%, » précise Abiteboul. Soit 580 employés.
Renault a eu du mal à attirer plusieurs ingénieurs, James Allison en tête. Le constructeur ne met pas autant de moyens que certains mais il veut les mettre en place au fur et à mesure, en attirant aussi des sponsors.
« Je vais être extrêmement clair pour absolument tout le monde : notre ambition est d'être un top team, et je sais que certaines personnes se disent que nous n'avons pas les moyens pour la Formule 1, » indique Abiteboul. « Ce n'est pas une question de coûts, c'est une question de valeur. En ce moment, la Formule 1 génère une certaine valeur, les sponsors voient une certaine valeur dans ce que nous faisons, donc nous avons un certain budget. Notre budget est-il suffisant pour menacer les top teams maintenant ? Non. Mais ce n'est pas ce que nous demandons. »
« Avant d'attaquer les top teams, je dois être devant Toro Rosso, être devant Force India, qui fait mieux avec un budget peut-être plus faible de 40%. Donc c'est la première étape, et après ces premières étapes, nous aurons plus de ressources, plus de valeur, et ça nous permettra d'attaquer les top teams. »

Le bilan est mauvais en piste, bon à l'usine

Les performances de cette année ont peu de signification pour Renault, surtout tournée vers sa restructuration. Le bilan de la saison est donc en deux partie.
« Excellent à l'usine, un peu frustrant en piste, » résume Abiteboul. « Un gros travail, de gros efforts, un gros investissement pour nous rattraper et relancer l'entreprise, et c'est ce que nous avons fait. »
« C'est une chose qui nous a coûté une saison. Ca nous a fait perdre une année dans ls performances, en termes de capacité à produire du marketing, une certaine exposition pour Renault. Mais nous le savions dès le début. »
« Nous pensions peut-être que ça ne serait pas aussi mauvais, mais si on regarde le rythme de développement de la Formule 1, 12 mois ne se rattrapent pas en 12 mois. Donc nous avons peut-être été un peu naïfs, mais je crois toujours que (la reprise de Lotus) a été le bon point de départ et le bon choix pour le parcours que nous faisons que débuter. »
Certains éléments restent très positifs : « Une excellente relance du côté du moteur, comme Red Bull l'a prouvé, » souligne Abiteboul. « C'est une grande fierté d'avoir un peu de Renault dans cette deuxième place au championnat. »
« (C'était) un peu plus douloureux en piste, mais ça montre juste à quelle vitesse va la Formule 1. En fait, Enstone a stoppé le développement de la voiture pendant plus de 12 mois, (donc) on voit ce que ça donne... »

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