F1 - Prost ne se soucie plus de son image

Alain Prost attache moins d'importance à la perception du public de ses accomplissements en F1. Il a une image moins spectaculaire que certains pilotes.
Les pilotes les plus flamboyants sont souvent les plus
populaires. L'approche assez intellectuelle de la course qu'avait
Alain Prost a peut-être eu un impact négatif sur son image. Le
quadruple champion du monde se préoccupe assez peu de la perception
de ses performances, mais cela n'a pas toujours été le cas.
« Je pense que je m'en suis un peu soucié par le passé, mais
c'est juste une chose qui m'amuse, vous savez, » explique Prost
dans Auto, le magazine de la FIA. « Je suis content qu'au
moins on me pose la question. On a toujours ce genre de question
sur qui était le meilleur, qui était le meilleur pilote, le
meilleur de l'histoire, ou d'autres choses... Ce qui est ridicule,
honnêtement, parce qu'on ne peut pas faire de
comparaisons. »
« Si on a roulé en Formule 1, en particulier avec des voitures
différentes, des équipes différentes, une ambiance différente, on
ne peut pas comparer les pilotes et le nombre de titres. Donc d'une
certaine façon je préfère les choses telles qu'elles sont
maintenant, en particulier en prenant de l'âge ! »
Des approches différentes
Des pilotes comme Keke Rosberg et évidemment Ayrton Senna ont eu
beaucoup de supporters. C'était moins le cas de Niki Lauda et
d'Alain Prost moins spectaculaires en piste mais aussi performants,
ce qui a donné le surnom du Professeur au Français. Alain Prost ne
pense pas qu'une approche est meilleure que l'autre.
« Les gens ont toujours aimé Keke ou Ayrton à l'époque, des
pilotes qui exprimaient leur talent naturel plus dans leur style de
pilotage que dans leur pensée, » précise Prost. « Mais on
peut avoir les deux. Niki était appelé "l'ordinateur" quand il
roulait. Et pourquoi pas ? Les gens oublient que vous pouvez
aussi aller vite. »
« Si vous regardez les statistiques, vous voyez qu'Ayrton
était peut-être exceptionnel en qualifications (65 poles positions)
mais il travaillait vraiment sur ça. Je travaillais plus sur les
réglages de course, donc ça fait une grosse différence. En
conditions de course, face à Ayrton, je n'étais jamais vraiment
plus lent que lui. C'est juste une approche différente. »


