F1 - Verstappen pouvait-il gagner à Sepang ?

Max Verstappen a fait un pari stratégique dans sa stratégie à Sepang. Il était en train de le perdre quand l'Anglais a eu sa casse moteur.
La casse moteur de Lewis Hamilton, l'accrochage entre Sebastian Vettel et Nico Rosberg et la victoire de Daniel Ricciardo ont monopolisé l'attention à Sepang. Max Verstappen aurait aussi pu être dans la lumière grâce à sa stratégie décalée.
Après avoir évité le contact entre Vettel et Rosberg au premier virage, Verstappen n'était plus que cinquième. Il a doublé Kimi Räikkönen dès la fin de la période sous régime de voiture de sécurité virtuelle et il a ensuite doublé Sergio Pérez. La voiture de sécurité virtuelle a encore été déployée, après la casse de frein de Romain Grosjean. Verstappen était alors à 3,588sec du leader, Hamilton.
Verstappen a été le seul des leaders à passer aux stands. Il était encore tôt pour faire un arrêt, mais il pouvait le faire alors que les autres pilotes étaient au ralenti, ce qui lui donnait un avantage. Il est reparti quatrième, à seulement 16,793sec de Hamilton. Avec ses pneus neufs, il a pu attaquer et revenir à 14,249sec de Hamilton avant l'arrêt de l'Anglais.
Il a pris la tête avec les arrêts des autres pilotes. Il a dû faire un deuxième arrêt et il est reparti troisième, derrière Hamilton et Ricciardo. Il était à 16,518sec du leader. Pour gagner, Verstappen devait tenter de revenir sur Hamilton, qui devait encore passer aux stands, et donc doubler Ricciardo, dont la stratégie était plus incertaine. C'est finalement Hamilton qui a pu s'échapper.
« Max était très rapide, mais il attaquait aussi beaucoup sur les pneus, donc il avait une dégradation plus forte que prévu, et ça a un peu joué contre lui, » a analysé Helmut Marko, le conseiller spécial de Red Bull, sur le site officiel de la F1.
Verstappen a en revanche pu revenir sur Ricciardo.
La décision de Red Bull
Red Bull a alors dû faire un choix. Demander à Daniel Ricciardo de laisser passer Max Verstappen, pour qu'il puisse ensuite menacer Lewis Hamilton, ce qui paraissait peu probable vu l'écart creusé par l'Anglais, ou les laisser ses battre. L'équipe s'est vite décidée. Ricciardo n'avait plus l'intention de passer aux stands et lui demander de s'effacer devant Verstappen le privait de sa place. Ils ont donc pu se battre.
« Il était clair que Max allait finir la course en pneus durs, » a expliqué Christian Horner, le patron de l'équipe, à Autosport. « Avec Daniel, nous avons un peu discuté, pensait-il qu'il pouvait voir l'arrivée ? »
« Sa première réponse a été oui, donc à ce stade ils se battaient pour cette place. C'est pour ça que nous n'avons pas interféré. L'instruction a été "Vous vous battez, vous vous respectez et vous vous laissez la place". »
C'est exactement ce que les pilotes ont fait, avec un beau duel durant plusieurs virages. Ricciardo a conservé l'avantage mais il savait qu'il serait difficile de rester devant jusqu'à la fin.
« Quand il est arrivé dans la zone du DRS, je me suis dit qu'évidemment je devais me battre pour tout ce que j'avais, mais je pensais que ça serait dur de tenir une vingtaine de tours, mais c'était sûr que j'allais tout donner, et quand je l'ai contenu la première fois, je me suis dit "Ok, je dois tout simplement faire ça 20 fois encore donc si je peux le faire une fois, je peux peut-être le faire plusieurs fois", » a expliqué l'Australien en conférence de presse.
Il a apprécié cet affrontement : « C'était cool, » précise-t-il. « Se battre comme ça en Formule 1, dans des virages rapides. C'est fun. Quand on est dans la chaleur de la bagarre, on voit rouge mais en même temps on a le sourire. »
« On sait que celui qui est deux mètres à droite a le même plaisir et on essaie tous les deux de prendre ce qui était au final la tête de la course. C'était un bon shoot d’adrénaline. »
Cet avantage s'est avéré décisif après l'abandon de Hamilton.
Ricciardo a géré son avance en fin de course
Les pilotes ont vécu une nouvelle période de voiture de sécurité virtuelle pour que la monoplace de Lewis Hamilton soit dégagée. Daniel Ricciardo et Max Verstappen sont tous les deux passés aux stands et ils ont pris les pneus tendres.
Ils étaient cette fois dans une situation identique, avec un potentiel duel pour la victoire. Ricciardo a parfaitement géré la situation, en gardant l'écart nécessaire pour que Verstappen ne soit pas dans la zone du DRS.
« Je savais que si je faisais un dernier relais propre, sans erreur, je pourrais résister mais vous savez, Max a été rapide tout le week-end, donc il n'y avait aucune garantie, » souligne Ricciardo. « Dans les quatre ou cinq derniers tours, j'ai pu stabiliser mon rythme et le maintenir hors de la zone du DRS et je pense que c'est là que j'ai réalisé (que j'allais gagner). »
Max Verstappen n'a pas pu revenir au contact : « J'attaquais, » a-t-il indiqué en conférence de presse. « Et quand on se rapproche, on surchauffe les pneus et j'étais déjà sur des pneus plus vieux, donc ça devenait très difficile d'entrer dans la zone du DRS. »
« Avant, en pneus durs, ils étaient plus frais de quelques tours donc je pouvais quelques tours à moins d'une seconde mais avec des pneus plus vieux, essayer d'être à moins d'une seconde est très dur. »