Mercedes-AMG E 63 (2009-2016) : quels sont ses problèmes les plus fréquents ?
Quand on parle de la Classe E, on pense à une routière sérieuse et confortable, construite avec une rigueur froide. Mais lorsqu’elle bénéficie du savoir-faire d’AMG, ce n’est plus la même voiture. Démonstration avec la version E 63 AMG type 212.
Mercedes-AMG E 63 : quelles versions ?
AMG E 63 2009 à 2013 (W212)
- Moteur : V8, 6 208 cm3 , 32 S, 525 ch à 6 800 tr/mn
- Transmission : 7 rapports auto
- Poids : 1 840 kg (berline)
- V. max. : 250 km/h
AMG E 63 2013 à 2016 (W212, phase 2)
- Moteur : V8, 5 461 cm3 , 32 S, 557 ch à 5 250 tr/mn (585 ch sur AMG E 63 S)
- Transmission : 7 rapports auto
- Poids : 1 865 kg
- V. max. : 300 km/h (avec pack Dynamic)
Chez Mercedes, seule la lignée des SL a endossé le rôle de
sportive. Et puis il y a eu la 500 E, construite en collaboration
avec Porsche. Avec son look discret, à peine plus sportif, elle
cachait bien son jeu.
Ce concept de berline musclée a trouvé un écho favorable chez
Mercedes qui en a fait une spécialité en laissant le soin à
AMG – son département sportif – d’en développer les
modèles.
La Classe E W212 reçoit le fameux
V8 6,2 litres atmosphérique à l’été 2009. Dans sa meilleure
configuration de surcroît, avec une puissance de 525 ch. En 2011,
un nouveau V8 5.5 biturbo à injection directe poussé à 585 ch prend
la relève. La transmission 4Matic est proposée en option, sauf sur
la version S, et l’auto est restylée en 2013.
Dès le démarrage, l’explosion à l’échappement ne laisse guère de
doute sur ses velléités sportives. Pourtant, cette routière de 4,72
m sait se montrer civilisée en ville, et assure un confort de haut
niveau avec le ride control qui gère la dureté des amortisseurs et
une boîte auto à 7 rapports Speedshift MCT-7.
La réactivité n’est pas en reste lorsque le pied droit vient
chatouiller l’accélérateur, pour libérer 64,2 mkg sur les seules
roues arrière. Même le freinage est au diapason, en acier de série
ou en carbone-céramique en option.
Retirée du catalogue en 2016 pour laisser place à la nouvelle
Classe E, cette E 63 W212 déclinée en berline ou en break s’affiche
à des prix plus intéressants malgré sa rareté, du moins pour les
phase 1.
Comptez 40 000 € pour un exemplaire comme neuf totalisant 75 000 km
et près de deux fois moins pour un modèle dépassant les 150 000
km.
Mercedes-AMG E 63 : quels problèmes potentiels faut-il surveiller ?
Carrosserie et structure
Comme toutes les variantes AMG, les boucliers ou jupes latérales sont spécifiques. Ces éléments peints couleur carrosserie sont très exposés aux chocs. Malgré le traitement contre la corrosion, de la rouille peut apparaître sur les bas de portières et sur le berceau arrière sur les exemplaires dormant dehors… ou en provenance d’Allemagne, où le sel est très utilisé l’hiver.
Transmission
Pour encaisser le couple, cette propulsion se dote d’office
d’une boîte à 7 rapports Speedshift MCT-7, réputée pour sa bonne
tenue dans le temps. Pour la préserver, une vidange est à faire
tous les 100 000 km ou cinq ans, ce qui revient à 400 €.
Tous les trois ans ou 50 000 km, il faudra vidanger le pont, une
opération facturée 120 €. C’est rare, mais en cas de
dysfonctionnement, un remplacement de l’unité hydraulique peut
s’imposer, ce qui coûte 3 000 € de pièces avec la main-d’œuvre.
Et si le bouton P du levier de boîte de vitesses ne fonctionne plus
correctement, vous devrez changer la pièce, pour un tarif de 1 100
€, main-d’œuvre comprise.
Intérieur
Cette génération se distingue autant par la qualité de sa
finition que par la richesse de sa dotation. Méfiez-vous toutefois
des modèles importés d’Allemagne, moins bien dotés que ceux
d’origine française. Quant à l’électronique embarquée, bien que
considérable, elle ne présente pas de dysfonctionnements
particuliers.
En cas de bug, un passage en atelier s’imposera pour une remise à
jour. Le seul défaut connu affecte l’ESP, nécessitant alors le
remplacement du module de braquage derrière le volant. Comptez 800
€ avec la main-d’œuvre.
Moteur
Il y a d’abord le V8 6.2 atmosphérique de 525 ch (M156), de loin
le plus mélodieux, qui ne sera proposé que trois ans sur la phase 1
(phares carrés séparés). A partir de 2011, il faudra compter avec
le nouveau V8 M157, plus largement répandu.
Dans les deux cas, ces blocs à distribution par chaîne – et
assemblés à la main – brillent par leur fiabilité. Les soucis de
vis de culasse défectueuses affectant les premiers M156 ne
concernent pas la W212.
Le seul dysfonctionnement possible se borne à une usure prématurée
des lobes d’arbres à cames, les poussoirs ayant tendance à se
bloquer. Effectuer des vidanges rapprochées, tous les 10 000 km
dans la limite d’un an, permet d’éviter ce problème. Cela coûte 350
€ chez un spécialiste indépendant avec le remplacement des
filtres.
En alternance, tous les deux ans, il faudra aussi purger le liquide
de frein (550 €). Tous les quatre ans ou 75 000 km, le changement
des bougies s’impose (250 €). Il se peut également que la chaîne
des V8 biturbo se détende. Le démontage du moteur complet est alors
nécessaire pour remplacer les trois kits chaîne : comptez de 8 000
à 10 000 € environ.
Trains roulants
AMG a procédé à de nombreuses modifications. Outre une direction
à démultiplication réduite de 22 %, la voiture bénéficie de voies
élargies de 56 mm, d’une barre antiroulis creuse, et de suspensions
avant classiques, le système pneumatique n’étant qu’à
l’arrière.
Attention, cette dernière peut pâtir de fuites : comptez 1 600 €
pour les deux coussins, et près de 2 500 € de main‑d’œuvre. La
suspension en acier, plus répandue, comprend 2 200 € d’amortisseurs
avant et 2 000 € pour l’arrière.
Avec un poids revendiqué à 1 840 kg à vide en berline, ce modèle
sollicite de nombreux éléments, à commencer par les silent blocs
supportant le moteur. Les freins souffrent aussi, et le
remplacement des disques coûte environ 1 700 €… chez un spécialiste
indépendant (550 € pour les plaquettes). Evitez le système en
carbone‑céramique, très cher à changer : 12 000 € pour le train
avant et 8 000 € pour l’arrière.
Mercedes-AMG E 63 : quel budget d'entretien ?
Mercedes-AMG E 63 : ses plus ?
- Abordable à l’achat (phase 1)
- Fiabilité et qualité d’ensemble
- Equipement PerformancesD
- Dernier V8 6.2 atmo
Mercedes-AMG E 63 : ses moins ?
- Poids
- Coûts d’entretien élevés
- Phase 2 encore chère
- V8 5.5 biturbo moins mélodieux sur phase 2
Mercedes-AMG E 63 : verdict ?
Cette Classe E brille par sa remarquable polyvalence, surtout en break. Même si elle est moins mélodieuse, la version 5.5 biturbo n’est pas à négliger. Cerise sur le gâteau, avec les deux motorisations, la fiabilité mécanique est au rendez-vous.
Le choix de Sport Auto
Ce n’est pas la plus jolie, mais la version V8 6.2 des premières phase 1 est très attirante. Bonne pioche, car ces versions sont moins chères que les phase 2… plus nombreuses en occasion. Comptez 35 000 € environ pour dénicher une belle berline, un peu plus pour un break. Une belle phase 2 s’affichant à encore plus de 60 000 €.
Retrouvez notre analyse pratique de la Mercedes-AMG E 63 dans le Sport Auto n°748 du 26/04/2024.



