F1 - Comment Mercedes a piégé Ferrari en Q3

Mercedes a mis en place une stratégie pour bénéficier de l'aspiration en qualifications à Bakou. Le plan a piégé Ferrari et Sebastian Vettel.
Mercedes a réalisé un doublé dans chacune des courses disputées
cette année, sans pourtant avoir la monoplace la plus performante
dans toutes ces courses. L'équipe exploite bien sa monoplace et
elle fait les bons choix stratégiques, ce qui l'aide à faire la
différence avec Ferrari. Cette force s'est encore vue en
qualifications à Bakou.
Ferrari a dominé les essais libres et la Scuderia était favorite
pour la pole. Le pilote qui dominait le plus, Charles Leclerc, a
été éliminé en Q2 avec un accident. Il restait Sebastian Vettel en
Q3 et Mercedes a mis en place une stratégie pour le piéger.
A la fin de la Q3, pour la dernière tentative, Valtteri Bottas et
Lewis Hamilton ont été les premiers à sortir des stands... pour
finalement s'arrêter au bout de l'allée des stands, pour un essai
de départ. Le but ? Provoquer l'entrée en piste des autres pilotes,
mais finalement se retrouver derrière eux pour bénéficier de leur
aspiration.
« Ce n'était pas pour l'évolution de la piste, » explique
James Vowles, le responsable des stratégie de Mercedes, dans une
vidéo publiée par l'équipe. « En qualifications maintenant,
l'effet de l'aspiration est significatif. L'aspiration, c'est quand
on a une autre voiture, plusieurs secondes devant, qui créé un trou
dans l'air, aérodynamiquement, et que cela réduit la traînée sur
votre voiture. »
« A Bakou, l'effet est vraiment extrême. Si on regarde les
vitesses de pointe, on peut voir la différence entre les voitures
qui ont l'aspiration et celles qui ne l'ont pas, cela fait environ
(une différence de) quatre dixièmes (au tour) à Bakou, donc c'est
un chiffre significatif qui peut déterminer la pole. »
« Dans les dernières courses, on a presque vu tout le monde
s'imiter dans les stands, tout le monde a le moteur a allumé et
regarde les autres, qui sera le premier à prendre la piste et
quelle sera la voiture qui mènera les autres et créera
l'aspiration. »
Un risque énorme... mais payant
En adoptant cette stratégie, Mercedes prenait le risque de ne
pas pouvoir faire un dernier tour, si les pilotes passaient sur la
ligne de départ trop tard, comme cela est arrivé à Max Verstappen lors de la course
précédente, en Chine.
« A Shanghaï, nous avons (...) avons pris la piste très tard
et d'autres voitures n'ont pas pu faire leur tour parce qu'elles
voulaient tellement prendre l'aspiration que le drapeau à damier a
été agité avant le début de leur tour, » explique Vowles. « A
Bakou, nous étions vraiment conscients que cet effet d'aspiration
pourrait déterminer la pole. »
« C'est un risque énorme et finalement, nous avons passé la
ligne de départ quelques secondes avant la fin. Mais dans cette
situation, ça a marché. Nous sommes mis sur la gauche de la piste,
les autres voitures sont passées, Vettel a mené le groupe et il
n'avait pas d'aspiration à ce moment là, ce qui a offert une bonne
position à nos voitures, derrière des rivaux, et les deux ont
bénéficié de l'aspiration et d'une bonne position sur la
piste. »
Bottas et Hamilton ont signé un doublé. Vettel, privé de toute
aspiration, n'a pas pu se mesurer à eux.
Une stratégie planifiée le matin
Cette stratégie n'était pas improvisée. Mercedes en a discuté
avec ses pilotes le matin et quand la tactique a été mise en place,
l'équipe leur a rappelé ce qu'ils devaient faire pour que le plan
fonctionne.
« Ce genre de plan n'arrive pas sans une petite discussion
préalable, pour être sûr que les deux pilotes comprennent,
acceptent et approuvent le plan, parce que c'est très dur pour
eux, » souligne James Vowles. « On leur demande de casser
la routine habituelle pour prendre la piste en Q3, dans une
situation très tendue, et de faire une chose différente. »
« Nous en avons discuté avec les pilotes le matin, nous nous
assurer qu'ils comprenaient vraiment ce que nous pourrions faire ou
pas en qualifications, et quand ils ont pris la piste, nous leur
avons briefés pour qu'ils comprennent exactement ce qu'ils devaient
faire, et ils ont fait un travail fantastique. »


