F1 - Comment Rosberg a trouvé la bonne approche

Nico Rosberg a trouvé une nouvelle approche pour mieux gérer ses émotions l'an dernier. Des sacrifices été payants, mais qu'il n'était plus prêts à faire.
Nico Rosberg a vécu une année 2016 très intense. Il s'est
pleinement consacré à la lutte pour le titre et il a enfin réussi à
battre Lewis Hamilton, son rival de toujours. Cinq jours à peine
après être devenu champion du monde, il a suscité une immense
surprise en annonçant sa retraite. Il n'était plus prêt à faire les
sacrifices nécessaires pour être au sommet en F1.
« Quand j’étais pilote, j’étais dans une roue de hamster,
c’était bien, évidemment, et je suis reconnaissant pour tout ce que
ça m’a offert, » a expliqué Rosberg au Daily Mail. « Je
ne changerais rien. Mais pour être à son meilleur niveau dans ce
championnat, il faut faire beaucoup de compromis. »
Les sacrifices de Nico Rosberg ont surtout touché sa vie familiale.
Vivian, son épouse, s'est totalement occupée d'Alaia, leur fille,
pour qu'il puisse se concentrer totalement sur le titre.
« Vivian faisait absolument tout, » explique Rosberg.
« Si notre fille avait besoin de quelque chose, Vivian était
là. Je n’ai jamais, vraiment jamais, vécu de moment difficile avec
ma fille. Je faisais tout pour lutter contre le jetlag en
m’adaptant au fuseau horaire. Ca voulait dire que je pouvais
dormir l’après-midi et vivre la nuit. C’était horrible. Et Alaia
savait que papa ne pouvait pas être déconcentré. Elle était
tellement imprégnée par cette idée que quand elle venait dans notre
chambre, elle avait le doigt sur la bouche et elle disait
"chut". »
« Maintenant je vis ces moments difficiles. Ca créé un lien.
Elle rend cet amour. C’est incroyable qu’elle sache qu’on souffre
avec elle. »
Rosberg a appris à gérer ses émotions
Nico Rosberg a beaucoup travaillé sur ses émotions. Après
l'échec de 2015, et surtout son erreur à Austin qui a donné le titre à Lewis Hamilton
plus tôt que prévu, il a tout fait pour changer d'approche.
« J’ai lu des livres sur la philosophie, » précise
Rosberg. « Si vous vous sentez mal en vous levant le
matin, un génie, il y a peut-être 2000 ans, a vécu ça et il a écrit
sur ça. On peut apprendre pourquoi on est jaloux, en colère ou
stressé. Et si on le comprend, on peut résoudre ça et faire
avec. »
« Je passais 20 minutes à méditer tous les matins et tous les
soirs. En fait je n’aime pas ce mot, c’est de la concentration et
de la pleine conscience. Je m’asseyais et je rassemblais mes
pensées, j’apprenais à me libérer l'esprit. La 20ème fois, l’esprit
se calme. Quand j’ai eu peur de perdre le championnat, je me suis
connecté à cette pensée et j’ai eu une discussion avec elle. La
pensée négative perd de sa force. »
Ce travail était d'autant plus important face à un rival comme
Hamilton, redoutable en piste mais également très proche de Rosberg
puisqu'ils se connaissent depuis l'adolescence : « La colère
est plus forte si la personne qu’on connaît si bien dépasse la
limite, » explique-t-il. « Lewis est très bon pour être à
la limite sans entrer dans cette zone grise, grâce à son talent au
volant. Il est intelligent, très, très intelligent. J'avais plus de
mal dans le combat en piste. Pour lui, ça vient
naturellement. »
« Pour moi, c’est plus rationnel. J’ai travaillé pour tenir
bon. Je suis devenu plus agressif parce qu’il a trop souvent eu
l’avantage sur moi. J’ai dû regarder les vidéos et
progresser. »
Nico Rosberg ne s'est concentré que sur le titre. Il ne s'est plus
connecté sur Facebook pendant cinq mois. Son entraînement a été
totalement tourné sur ses performances au volant. « J’ai
arrêté le cyclisme durant l’été pour perdre un kilo, »
précise-t-il. « A Suzuka, j’ai signé la pole pour un centième.
Un kilo fait gagner trois centièmes au tour. Donc j’ai signé la
pole parce que j’ai perdu du muscle dans les jambes. Ca m’a donné
la victoire. Je suis allé dans ce genre de détails. »
Rosberg a aussi travaillé sur la diététique, en réduisant
énormément sa consommation de sucre. Le Daily Mail précise que ses
mains ont tremblé pendant 10 jours !
Une nouvelle liberté
Nico Rosberg entame sa nouvelle vie. Il explore à peine la
nouvelle liberté dont il bénéficie et il veut la mettre à profit
pour se consacrer à l'essentiel.
« Le livre de ma carrière en Formule 1 est clôt, avec la fin la
plus incroyable que je pouvais imaginer, » estime-t-il.
« Et j’aime les livres qui se finissent bien. »
« Je suis ravi de la liberté que j’ai. Maintenant si je
vois mon calendrier pour mars, il est totalement vide, du début à
la fin. Je peux décider de faire tout ce que je veux. Passer plus
de temps avec ma famille, qui a été vraiment mise de côté l’an
dernier. Apprendre la guitare. Il faut être quelque part avec son
professeur et prendre un rythme. C’est un petit exemple. Il y a des
choses plus importantes aussi : j’ai beaucoup reçu dans ma vie, le
championnat du monde, ma famille. »
« J’explore je peux faire. Peut-être quelque chose pour les
enfants, d’environ 10 ans, un âge où je peux apporter quelque
chose. »


