F1 - Carey sera plus ouvert qu'Ecclestone

Chase Carey pense que Bernie Ecclestone ne faisait plus le nécessaire pour assurer la promotion de la F1. Son successeur veut essayer des idées.
Liberty Media souhaite expérimenter de nouvelles voies pour la
communication autour de la Formule 1. Le nouveau détenteur des
droits commerciaux a commencé a publier des vidéos de la saison en
cours sur les réseaux sociaux et YouTube. Une grande nouveauté
puisque jusque là, ce contenu n'était géré que par les diffuseurs
dans chaque pays. Liberty a aussi permis aux équipes de réaliser
des vidéos pendant les essais privés avant le début de la
saison.
Cette plus grande ouverture dans la communication ne doit rien au
hasard. Chase Carey, le nouveau Président et directeur exécutif de
la F1, estime que le championnat n'exploite pas son plein
potentiel. Et il estime que Bernie Ecclestone, son prédécesseur,
refusait trop d'idées.
« Je veux dire "oui" beaucoup plus, » a expliqué Carey
dans une interview avec Press Association. « Quelle est la
valeur d'une idée si la réponse à tout ce qu'on veut essayer est
"non" ? Ca ne génère que de la frustration. Il y a des domaines
dans lesquels les choses devaient être faites. Nous sentons que
c'est un championnat qui n'a pas exploité tout son potentiel depuis
cinq ou six ans, où qui n'a pas profité de ce qu'il
avait. »
« Nous faisons tous des erreurs et personne n'est parfait.
Bernie a pris en main une entreprise il y a des décennies et il l'a
vendue huit milliards de dollars. Il mérite tout le crédit du monde
pour ce qu'il a fait. Mais dans le monde actuel, il faut du
marketing autour d'un championnat. Nous ne faisions pas de
marketing sur le championnat. »
Penser à plus long terme
Ross Brawn, nommé directeur sportif par Liberty Media, a souvent
exprimé sa volonté de mettre en place un plan sur cinq ans, avec des objectifs précis. Bernie
Ecclestone imposait parfois des décisions dans l'instant, et
Liberty juge cette approche néfaste.
« Nous avons été très clairs sur le fait qu'une des choses qui
n'a pas bien servi le championnat a été sa vision à court terme en
permanence, et sur ce qu'il fallait faire la semaine
suivante, » explique Chase Carey. « Nous nous préoccupons
plus de ce que sera le championnat dans trois ans que dans trois
mois. Bernie était toujours très focalisé sur le court terme, et
nous nous concentrons sur la construction d'une valeur à long
terme. »
Les processus de décision sont aussi remis en cause par Liberty
Media. Les équipes ont un grand pouvoir à travers le groupe
stratégique, ce qui peut mener à des changements incessants. L'an
dernier, le format de qualifications a été modifié, avant de
revenir à l'ancien système deux courses plus tard. Les radios ont
été de plus en plus limitées avant d'être à nouveau autorisées.
Carey estime que la F1 ne prend pas assez en compte les
conséquences des décisions.
« Par exemple, la motorisation actuelle a fini par être trop
compliquée, trop coûteuse, et nous avons perdu une partie du son
qui ajoutait à la dimension mystique du championnat, » déplore
Carey.
Malgré sa volonté, Liberty Media pourrait se retrouver confrontée
au pouvoir de la FIA, responsable des règlements. Le nouvel
actionnaire devra influer un nouveau mode de gouvernance, mais il
ne peut pas l'imposer seul.


