F1 - Alesi : « Le Paul Ricard, c'est sexy ! »

Jean Alesi estime que le circuit Paul Ricard est le lieu idéal pour la Formule 1. Il émet certains regrets vis à vis du GIP, organisateur de la course.
Jean Alesi a une grande histoire avec le circuit Paul Ricard.
C'est sur cette piste qu'il a fait ses débuts en F1 et il en est
aujourd'hui l'ambassadeur. Alors que le Grand Prix de France fait
son retour au Paul Ricard ce week-end, il estime que le ce circuit
est le lieu idéal pour accueillir la Formule 1.
« Les Grands Prix, il y en a 21 dans l'année, » a rappelé
le vainqueur du Grand Prix du Canada 1995 dans une interview
exclusive avec Sport Auto. « Il y a en a qui sont plus ou
moins sexy. Le Paul Ricard, c'est très sexy. La mer n'est pas loin.
Des activités vont être organisées pour que les familles puissent
avoir pas mal de choses à faire quand les voitures ne roulent pas.
C'est un peu le temple de la vitesse. C'est un endroit où il faut
aller. »
Les pilotes vont pouvoir rouler dans un pays avec une longue
tradition du sport auto : « Ils sont tous très heureux
d'avoir de nouveau un Grand Prix, » souligne Alesi. « La
plupart des pilotes qui courent en Formule 1 aujourd'hui n'ont
jamais mis les pied sur un circuit français pour une compétition.
Ca va leur faire plaisir d'avoir une compétition dans un pays qui
est en permanence présent dans le panorama de la course automobile.
Les moteurs, les composants de certaines voitures sont français. Ce
n'est pas comme quand il y a un pays émergent qui ont la Formule 1
pour se faire de la publicité, là c'est un peu le
contraire. »
Le Castellet a été modernisé ces derniers mois. Malgré des
contretemps, tout sera prêt en temps et en heure : « Ca
travaille nuit et jour, » précise Alesi. « Même si on est
dans le sud, on a aussi été très touchés par les intempéries. Vu
qu'il y avait beaucoup de terrassements à faire pour notamment
mettre les tribunes, pour tout mettre à jour, cela nous a un peu
retardés. Les gens ne s'en rendront pas compte, parce qu'ils vont
trouver un écrin exceptionnel en arrivant, mais on a eu un peu en
retard à cause du temps. Il ne manquera rien. Tout sera
prêt. »
Alesi déçu que les anciens pilotes ne soient pas mis en avant
Jean Alesi a quelques regrets avant le début du week-end de
course. Il est ambassadeur du circuit mais il n'a pas de lien
direct avec le Groupement d'Intérêt Public (GIP), responsable de
l'organisation de l'épreuve et concrètement dirigé par la
Région Provence Alpe Côte d'Azur. Alesi regrette notamment que les
anciens pilotes français ne soient pas mis en avant ce
week-end.
« Je serai présent, bien sûr, » indique-t-il. « Il n'y a
rien qui m'a été demandé pour pouvoir faire quelque chose pour le
public. Malheureusement, le public va rester sur sa faim. Notamment
les anciens pilotes de F1 qui ont été des locomotives pour nos
générations, comme Jacques Laffite, Patrick Tambay, Alain Prost. Ce
sont des gens qui ne seront pas du tout mis en valeur pendant ce
Grand Prix. »
Une parade de Renault est prévue mais les anciens pilotes ne seront
pas célébrés : « Cela n'a rien à voir avec les pilotes qui ont
fait rêver le public français. Les pilotes ne sont absolument pas
contactés et ils ne font absolument pas partie du show. Ce n'est
pas une question financière, on s'est tous mis à disposition. On a
tous dit au GIP qu'on était à disposition s'il y avait besoin de
nous, et on n'a pas du tout été pris au sérieux. »
Mansour Ojjeh, actionnaire de McLaren, et Lawrence Stroll, le père
de Lance Stroll, ont critiqué la hausse des prix pour atterrir à
proximité du circuit. Le Paul Ricard n'est pas responsable de cet
aspect, géré par le GIP : « J'ai beaucoup de copains et d'amis
(en F1), » explique-t-il. « Je reçois des coups de
téléphone pour me dire "Vous, le circuit Paul Ricard, vous exagérez
sur les prix". Je me fais souvent maltraiter par des acteurs de la
F1. »
« Je veux préciser les choses. Toute la gestion commerciale
est faite par le GIP, qui loue le circuit. Sur le circuit, il y a
une équipe de passionnés, de travailleurs, des gens qui sont
orgueilleux d'avoir le Grand Prix au Paul Ricard, qui travaillent
nuit et jour pour avoir les tribunes, les vibreurs et le goudron
dans des conditions optimales. C'est la réalité du circuit Paul
Ricard. »
« Tout ce qui est commercial, ce n'est pas ce qu'on gère. Être
maltraité parce que les prix ont été quintuplés, cela me désole un
peu. »
« S'il y a des choses qui ne fonctionnent pas dans
l'organisation et la vente, c'est le GIP qui le fait. Ce n'est pas
du tout le circuit Paul Ricard. »
Jean Alesi essaie de maintenir une harmonie entre le circuit et le
GIP. « J'essais de faire plaisir à tout le monde mais au bout
d'un moment, Stéphane Clair, le directeur du circuit qui fait un
travail exceptionnel, est pieds et poings liés, »
déplore-t-il. « Il ne peut rien faire parce qu'il n'a pas
la gestion commerciale des choses. »
Propos recueillis par Géraldine Gaudy.
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