F1 - Honda décrit l'origine de ses problèmes

Honda explique l'origine de ses problèmes cette année. Après être parti d'une feuille blanche, le motoriste a eu deux soucis majeurs.
La troisième saison de Honda est aussi difficile que les deux
premières. Dès les essais hivernaux, McLaren a payé le manque de
performance et de fiabilité de son motoriste. Après plusieurs mois
de difficultés, Honda a détaillé l'origine des problèmes.
Le motoriste a lancé un concept totalement revu cette année, et les
premières soucis ont été identifiés dès les essais sur le
banc. « Quand nous avons démarré le moteur pour la
première fois, nous avons vu voir qu'il n'offrait ni durabilité ni
les performances que nous attendions, » admet Yusuke Hasegawa,
le responsable du projet F1 de Honda, sur le site officiel du
motoriste. « Nous avons également identifié de nombreux soucis
mineurs. Donc il a fallu modifier de nombreux petits
éléments. »
« Après avoir résolu ces petits soucis, nous avons commencé à
tester le concept entier en début d'année, appelons le
spécification zéro parce que c'était la toute première, et avant
les premiers essais, nous avons confirmé le roulage sur le banc.
Mais évidement, nous savions déjà que le niveau de puissance ne
répondait pas à nos attentes. »
Deux problèmes majeurs
Les essais de Barcelone ont vite révélé les principaux problèmes
de fiabilité, le réservoir d'huile et de grosses vibrations. Ils
sont surtout liés à la monoplace, et Honda n'a pas pu les anticiper
correctement.
« Nous avons découvert de nouveaux soucis sur la voiture (à
Barcelone), comme le problème de réservoir d'huile, » confirme
Hasegawa. « C'était lié à la voiture. Ce n'est pas
totalement un problème lié au moteur, mais évidemment c'est très
important. »
Comment Honda n'a-t-elle pas pu identifier ces faiblesses plus tôt
? « Il y a beaucoup d'éléments que nous ne pouvons pas tester
sur le banc, donc il est normal d'avoir besoin de tester quelques
fonctions sur la voiture. Le réservoir d'huile est l'un des
principaux éléments, donc nous avons un capteur (...) mais nous ne
pouvons pas reproduire les forces G et les conditions de la
voiture. Evidemment, dans la conception, nous devons prendre en
compte ce que fera la voiture en théorie, mais ce n'est pas
toujours réaliste et c'est pour ça que nous avons eu des soucis sur
le réservoir d'huile au début. »
« Le deuxième problème était lié aux vibrations. Sur le banc,
le modèle est plus rigide et plus lourd, donc ça ne reproduit pas
des vibrations synchronisées, mais sur la voiture, avec la boîte de
vitesses et les pneus, le niveau d'inertie est beaucoup plus élevé.
Une inertie faible ne créé pas toujours des vibrations (...), et
c'est pour ça que nous avons eu de grosses vibrations sur la
voiture. Evidemment, nous savions qu'il y aurait des vibrations,
mais c'était bien plus fort que ce que nous avions
prévu. »
Les changements sont longs à arriver
Même si ces faiblesses ont rapidement été identifiées, il a
fallu du temps pour les corriger. Le développement des pièces se
fait dans la durée.
« Ca dépend des éléments, certains comme la chambre à
combustion demandent des essais et une confirmation qui prennent
plus de temps, » souligne Hasegawa. « Donc on ne peut pas
avoir quelque chose deux semaines plus tard, normalement de telles
nouveautés nécessitent environ six mois (de
développement). »
Honda a introduit la spécification une à Melbourne, la
spécification deux à Barcelone et la spécification trois au Red
Bull Ring, après l'avoir évaluée le vendredi en
Azerbaïdjan.
Honda est reparti d'une feuille blanche
Si Honda a rencontré ces soucis inédits, c'est en raison des
nombreux changements effectués sur le moteur cette année, qui
privaient le motoriste de référence. A Sakura, les ingénieurs sont
repartis d'une page blanche. L'ancien concept était jugé
insuffisant pour revenir sur Mercedes, Ferrari et Renault.
« Nous avons lancé un nouveau concept sur le moteur cette
année, donc on pourrait presque dire que c'est à nouveau notre
première saison, » assure Hasegawa. « Mais notre objectif
est de développer le concept 2017 pour la saison 2018, et nous
espérons que ce sera aussi le cas pour 2019. Donc le poids du
moteur, le centre de gravité et le concept de combustion
confirmeront cette direction. »
« C'est bien pour nous de faire ça. Nous pouvons modifier la
spécification de certains éléments pour revenir sur les trois
autres motoristes. L'an dernier, le moteur avait un concept
totalement différent, donc avec de petites modifications, nous ne
pouvions pas être au niveau (des concurrents). C'est pour ça qu'il
fallait totalement changer le concept du moteur cette
année. »
« En gros, ça prend presque un an de concevoir un moteur
totalement neuf. Donc nous avons débuté le développement pour le
moteur 2017 en mai (2016). »
« Le groupe propulseur de cette année a été construit à la fin
de l'année dernière. En parallèle, nous avons aussi mené des essais
mono-cylindre et des essais expérimentaux sur d'autres
moteurs. »
Honda peut compter sur l'évolution du règlement. Cette année, le
système des jetons a été abandonné et les motoristes sont désormais
libres de changer totalement le moteur.
« Si nous avions toujours le système des jetons, nous
n'aurions pas pu lancer un moteur totalement neuf cette année, ni
introduire les spécifications deux et trois, » souligne
Hasegawa. « Je n'ai pas compté le nombre de jetons que ça
aurait représenté donc je n'en suis pas certain , mais ça aurait
été difficile de faire des modifications et d'introduire la
spécification trois que nous avons actuellement. »
La spécification quatre est en cours de développement, et Honda
s'appuiera sur ces éléments l'an prochain : « C'est bien de
pouvoir utiliser le même concept, parce que le développement et les
progrès de cette année sont totalement liés à l'année prochaine.
Donc ça veut dire que nous n'arrêtons pas le processus de
développement actuel, et nous avons déjà débuté le travail sur la
version de l'an prochain, en nous basant sur ça. »


