F1 - Button : « Hamilton était un peu bizarre »

Jenson Button publie son autobiographie. Lewis Hamilton « un peu bizarre », Jacques Villeneuve « hostile », Ralf Schumacher « diva »... L'Anglais dit tout !
Jenson Button publie son autobiographie jeudi. Le Daily
Telegraph publie les bonnes feuilles de ce livre, Life to the Limit
(La Vie à la Limite), dans lequel il revient notamment sur ses
relations avec ses équipiers. De 2010 à 2012, il a côtoyé Lewis
Hamilton chez McLaren.
Button reconnaît qu'avant qu'ils deviennent équipiers, il était
« particulièrement jaloux » du succès de Hamilton, titré
en 2008, un an avant lui. Quand McLaren a réuni les deux derniers
champions du monde à l'époque, Button était impatient de se
confronter à son compatriote.
« Lewis a été très amical et accueillant, et probablement
assez confiant dans son statut dans l'équipe ne soit pas menacé, au
début en tous cas, » précise Button dans le livre. Mais à
mi-saison, Button avait l'avantage au championnat. « On
pouvait voir qu'il était un peu énervé, » indique Button.
En Turquie, ils ont failli s'accrocher en se battant pour la
victoire. McLaren a garantit à Hamilton que son équipier ne
l'attaquerait pas... mais Button n'en savait rien. Il a essayé de
doubler Hamilton, ce qu'il a réussi. « Cela l'a rendu fou et
il m'a attaqué à nouveau, nous sommes restés côtes-à-côtes dans les
virages 13 et 14. Sur la ligne d'arrivée, il n'y avait pas
l'épaisseur d'un papier à cigarette entre nous. »
Hamilton s'est finalement imposé et sur le podium, il a demandé à
Button si ce dernier n'avait pas respecté des consignes. Button a
répondu que non, mais Hamilton avait eu des doutes. « Il s'est
dit que l'équipe prenait mon parti face à lui, même s'il n'a jamais
pu formuler pour quelle raison ils l'auraient fait. » Pour
Button, cet épisode montre que « tout ne se passait pas si
bien derrière les sourires ».
Button évoque aussi Spa 2012, où il a battu Hamilton en
qualifications, un résultat que Hamilton a attribué à un aileron
arrière différent. Pour appuyer ses dires, Hamilton a publié des
données télématiques sur Twitter, ce qui a déplu à Button à l'époque : « Son
mécontentement était probablement tourné vers l'équipe, pas vers
moi, mais j'ai été un dommage collatéral, parce qu'on ne publie pas
la télémétrie, » rappelle Button. « Cela ne se fait pas.
Mais en même temps, je savais que ce n'était pas personnel.
Peut-être un peu idiot. Mais moins un "Je déteste Jenson" qu'un
"J'en ai marre de McLaren". »
A la fin de cette année là, Hamilton a quitté McLaren pour
Mercedes. « C'était triste pour moi, j'aimerais notre
rivalité. Mais hors piste, il a toujours été un peu
bizarre. »
L'accueil hostile de Villeneuve
Le premier équipier champion du monde de Jenson Button n'a pas
été Lewis Hamilton mais Jacques Villeneuve, chez BAR. Et l'accueil
du Québécois a été plus qu'hostile... « Quand j'ai
rejoint BAR en 2003, la seule personne qui ne voulait pas de moi
était Jacques Villeneuve, » rappelle Button. « A notre
première conférence de presse, on lui a demandé ce qu'il pensait de
son nouvel équipier. "Bien", a-t-dit, "il n'a aucune expérience, il
a le look d'un membre de boy's band". J'ai été estomaqué par cette
hostilité publique. »
« Suite à ça, Jacques ne me parlait pas. Il ne me regardait
même pas. Quand nous nous croisions dans le paddock, il cherchait
autre chose d'intéressant à regarder à l'opposée. »
Button raconte aussi qu'à la première course, à Melbourne,
Villeneuve devait s'arrêter un tour avant lui. Mais le Québécois a
économisé du carburant et ils sont finalement passés aux stands au
même tour, ce qui a obligé Button à attendre derrière lui.
« Pourquoi a-t-il fait ? En partie un jeu psychologique, en
partie parce qu'il voulait me battre. Mais c'était idiot, et de la
part d'un pilote de son talent, c'était incompréhensible. Il ne
voulait peut-être pas que cet inconnu de Westlife (un boy's band)
vienne le battre, mais un ancien champion du monde aurait dû avoir
conscience de la nécessité de garder une équipe unie, et en un acte
de rébellion, il l'a liguée contre lui. »
Ralf Schumacher, la diva
Jenson Button évoque aussi Ralf Schumacher, son premier équipier
en Formule 1, et le comportement parfois déroutant du petit frère
de Michael Schumacher. Quelques instants après avoir signé son
premier contrat en F1, avec Williams, Button a été choqué par
l'attitude de Schumacher face à Frank Williams, le patron de
l'équipe.
« Ralf a déboulé dans la pièce, il s'est mis face à Frank Williams
et il a pris sa plus belle expression de diva, » décrit
Button. Ralf Schumacher s'est alors mué « en vraie Mariah
Carey ». L'Allemand a alors demandé à avoir un chauffeur
devant son hôtel avant une séance d'essais, en menaçant de ne pas
participer aux essais si sa demande ne recevait pas une demande
favorable. Button a été étonné par l'attitude de Schumacher, mais
aussi par le flegme de Williams.
« Ralf m'a toujours donné l'impression de manquer de confiance
en lui, comme s'il craignait pour sa place, » précise Button.
« Il ne m'a jamais vraiment traité comme son égal, ce qui
venait peut-être de mon âge ou de la barrière de la
langue. »
De bons souvenirs de Schumacher et Coulthard
Jenson Button garde de très bons souvenirs du grand frère,
Michael Schumacher : « C'était un pilote dur mais toujours
fair play avec moi, » estime Button. « Il me poussait à
la limite, mais il ne l'a jamais dépassée. C'est un personnage
controversé, évidemment, demandez à Jacques Villeneuve et Damon
Hill, mais c'était toujours fun de se battre avec lui. Surtout
quand on l'avait dans ses rétroviseurs. »
Button a aussi eu de très bonnes relations avec certains pilotes,
comme David Coulthard, même s'ils n'ont jamais été dans la même
équipe. « A mes débuts, DC m'a pris sous son aile, nous
passions du temps ensemble, nous partions en vacances ensemble avec
nos petites-amies, etc. » se souvient-il.
Jenson Button raconte aussi comment Flavio Briatore, son premier
patron chez Benetton, est passé de la gentillesse à l'agressivité
: « Flavio voulait juste être méchant, »
indique-t-il. « Peut-être l'amour vache. Mais quand je lisais
ses commentaires, je les trouvais hargneux, puérils et inutiles. Et
le plus grave, c'est que ça me touchait vraiment,
vraiment. »


