Sécurité, moteur électrique, classes "jeunes" : le Karting moderne en pleine mutation ?

Publié le 24 octobre 2025 à 17:30
Mis à jour le 27 octobre 2025 à 10:50
Sécurité, moteur électrique, classes "jeunes" : le Karting moderne en pleine mutation ?

Entre nouveaux dispositifs de sécurité qui divisent, création de classes et de compétitions tournées vers les jeunes et développement de motorisations durables : le Karting de compétition sous l'égide de la CIK-FIA vit-il une nouvelle mue ?

Alors que la saison FIA Karting 2025 est presque clôturée, la fédération et la commission internationale (CIK) ont émis plusieurs décisions dessinant l'avenir du sport à moyen terme.

Nouvelles classes : le "jeunisme" toujours plus prégnant en Karting ?

En matière de nouveauté, se tiendra en novembre prochain sur le circuit de LYL, en Malaisie, une compétition inédite : la Coupe du Monde Arrive and Drive. Imaginée dans le cadre du "plan Karting"  de la FIA, lancé en décembre 2024, cet événement permettra à des jeunes pilotes, qui n’auraient pas forcément les moyens financiers de participer à des compétitions traditionnelles, d’accéder à un événement d'envergure internationale.
Cette "Coupe du monde" comprendra deux catégories : Junior (12–14 ans) et Senior (14–19 ans), chacune limitée à 54 pilotes. Les trois premiers de chaque catégorie se qualifieront pour le FIA Karting Excellence Centre Shootout, aux côtés des trois meilleurs d’autres championnats FIA Karting.
Le vainqueur Senior recevra une bourse pour soutenir sa progression vers la F4, tandis que le gagnant Junior bénéficiera d’une contribution budgétaire pour sa saison suivante dans un championnat labellisé FIA Karting.
Avant même son lancement en piste, le concept est amené à faire des petits. Trois épreuves d'un nouveau championnat continental seront en effet incluses au calendrier 2026. Autant d'ajouts qui marchent dans les traces de la Coupe du monde OK-N, organisée pour la première fois à PFI (Angleterre) en 2024 et cette année en Italie, dont les classes (lancées en 2023) offrent un cadre budgétaire plus abordable pour les concurrents.
Si ces initiatives ont des effets positifs sur le Karting - comme doper sa visibilité, grossir le nombre de ses pratiquants (en compétition comme en loisir), tout en assurant sa pérennité - cette accumulation de classes et séries, imaginées avant-tout pour des jeunes - voire très jeunes - participants, participe à une forme de rajeunissement globalisé du sport.
Une évolution qui se traduit, en parallèle, par une place toujours moins prégnante réservée aux véritables classes "Senior" ou à boite de vitesses, comme le KZ et KZ2, dans le calendrier international.
Or, ces catégories, où courent à un très haut niveau de nombreux pilotes plus expérimentés ou professionnels soutenus par un programme d'usine, symbolisent aussi l'autre facette du Karting : celle d'une discipline à part entière, plus qu'une simple "rampe de lancement" ou "école de transition" pour aspirants-pilotes de monoplace.

Saison 2026 : un calendrier aux saveurs françaises

En parlant de calendrier, comme Sport Auto vous le détaille ici, la saison FIA Karting 2026 aura comme un goût de nostalgie pour les aficionados. Les concurrents des catégories OK et OK-Junior retrouveront en effet Bahreïn, dix ans après que le Royaume a accueilli son troisième "Mondial", remporté en 2016 par le pilote français Victor Martins.
En prélude, le Championnat d’Europe s'articulera de nouveau sur quatre épreuves. Le coup d'envoi de la saison se tiendra sur une piste ô combien prestigieuse, désertée par les classes CIK depuis 2015 et le Championnat du monde KF (futur OK) : La Conca, localisée à la pointe sud de l'Italie.
Les compétiteurs retourneront ensuite sur le Kartodromo Lucas Gue rr ero de Chiva, à Valence (Espagne), puis découvriront le tracé allemand de Mülsen (visité par le KZ en 2025) et concluront leur campagne sur l'Asüm Ring de Kristianstad, en Suède, une étape devenue traditionnelle depuis plus d'une décennie.
Outre les retours de La Conca et Bahreïn dans le giron FIA Karting, la grande nouvelle concerne la France. Quatre ans après sa dernière édition dans nos frontières, le Championnat du monde FIA Karting - KZ fera son retour au Mans en 2026.
Après Franciacorta cette année, l'épreuve-reine de la planète Karting retrouve le Circuit international des 24 Heures pour un événement qui s'annonce d'ores et déjà comme très attendu. Outre le Mondial KZ, le week-end accueillera aussi la Coupe du Monde de KZ2 et la Super Coupe Internationale de KZ2 Masters. Découvrez le calendrier au complet ici.

Dispositif "anti-launch" : au nom de la sécurité

Fin septembre dernier, la FIA et la CIK-FIA ont dévoilé un nouveau dispositif de sécurité, mis au point pour réduire le risque de tonneaux ou d'envols en cas de collision entre concurrents en piste. Ce système prend la forme d'un pare-choc en plastique disposé sur la protection latérale déjà existante à l'arrière du kart, au niveau des roues.
Ce concept, dont les fuites d'images de tests privés avaient suscité des réactions contrastées, a été testé pour la première fois en compétition (via l'Academy Trophy) lors de la Coupe du monde OK-N sur le tracé de Cremona.
Au soir de son récent conseil mondial, la FIA a confirmé que ce nouveau dispositif, dont l'actuel cycle d'homologation court jusqu'au 31 décembre 2027, deviendra obligatoire à partir du 1er avril 2026 pour toutes les compétitions labellisées FIA Karting, avant une généralisation progressive, de l'internationale jusqu'au niveau régional.
"La sécurité est d’une importance capitale en Karting, et ce dispositif innovant, visant à renforcer les standards de sécurité et à réduire le risque que les karts deviennent aériens, a montré des résultats encourageants lors des premiers tests", commente Akbar Ebrahim, président de la Commission FIA Karting.
"Ce système pourrait représenter une avancée significative dans nos efforts continus pour améliorer la sécurité à tous les niveaux du Karting. Je tiens à remercier les constructeurs, les pilotes et les ingénieurs pour leur soutien durant le développement et les essais de ce nouvel équipement."

Le Karting de compétition en route vers l'électrique ?

Depuis plusieurs années, la question de l'électrique en Karting fait couler son lot d'encre. Et si les motorisations durables gagnent du terrain en loisir, de plus en plus de circuits Indoor remplaçant l'essence par les batteries, son développement en compétition s'avère moins aisé. Et ce pour pas mal de raisons, économiques ou d'infrastructures.
Cela n'a pas empêché, par exemple, le manufacturier autrichien Rotax de lancer il y a quelques années un kart 100% électrifié pour la course, désormais homologué par la CIK-FIA et aligné dans leurs compétitions, européennes comme Grand Finals.
L'idée a fait des émules, notamment en Angleterre et aux Etats-Unis ou une série créée par l'ancien ingénieur en F1 Rob Smedley s'appuie aussi sur des motorisation durables pour permettre à de jeunes pilotes de se lancer.
Voici donc aujourd'hui la FIA qui emboite le pas en présentant de nouveaux règlements techniques et d’homologation pour des catégories Junior et Senior d’e-Karting. En résumé, ces règlements, qui couvrent les fournisseurs de systèmes de propulsion électrique, les limites de tension, le poids et l’intégration du groupe moto-propulseur, visent à stimuler l’expansion internationale du Karting électrique. Cette décision vient compléter le cadre réglementaire existant pour l’e-karting Mini, introduit en octobre 2023.
Ces nouvelles catégories d’e-karting limitent toutes deux la tension à 60 volts et imposent que les batteries soient placées au centre du châssis, sous la colonne de direction, et non sur les côtés, comme imaginé par Rotax.

À la suite de l’approbation de ces règlements, les groupes moto-propulseurs électriques peuvent désormais être homologués par la FIA, avec une puissance totale maximale produite par le système de stockage d’énergie rechargeable (RESS) limitée à 23 kW pour la catégorie Junior et 28 kW pour la catégorie Senior.

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À propos de l’auteur
Guillaume Alvarez
Guillaume Alvarez
Rédacteur-Editeur pour Sport Auto, l'Auto-Journal et F1i. Je partage mon temps entre l'écriture, le reportage et les circuits, la plume et le micro portés par la passion de l'automobile et de la compétition, du Karting à la Formule 1, en noir et blanc comme en couleurs.
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