Sécurité, moteur électrique, classes "jeunes" : le Karting moderne en pleine mutation ?
Entre nouveaux dispositifs de sécurité qui divisent, création de classes et de compétitions tournées vers les jeunes et développement de motorisations durables : le Karting de compétition sous l'égide de la CIK-FIA vit-il une nouvelle mue ?
Alors que la saison FIA Karting 2025 est presque clôturée, la fédération et la commission internationale (CIK) ont émis plusieurs décisions dessinant l'avenir du sport à moyen terme.
Nouvelles classes : le "jeunisme" toujours plus prégnant en Karting ?
En matière de nouveauté, se tiendra en novembre prochain sur le
circuit de LYL, en Malaisie, une
compétition inédite : la Coupe du Monde Arrive and
Drive. Imaginée dans le cadre du "plan
Karting" de la FIA, lancé en décembre 2024, cet
événement permettra à des jeunes pilotes, qui
n’auraient pas forcément les moyens financiers de participer à des
compétitions traditionnelles, d’accéder à un événement d'envergure
internationale.
Cette "Coupe du monde" comprendra deux catégories
: Junior (12–14 ans) et Senior (14–19
ans), chacune limitée à 54 pilotes.
Les trois premiers de chaque catégorie se
qualifieront pour le FIA Karting Excellence Centre
Shootout, aux côtés des trois meilleurs
d’autres championnats FIA Karting.
Le vainqueur Senior recevra une
bourse pour soutenir sa progression vers la
F4, tandis que le gagnant Junior
bénéficiera d’une contribution budgétaire pour sa
saison suivante dans un championnat labellisé FIA
Karting.
Avant même son lancement en piste, le
concept est amené à faire des petits. Trois épreuves d'un
nouveau championnat continental seront en effet
incluses au calendrier 2026. Autant d'ajouts qui
marchent dans les traces de la Coupe du monde
OK-N, organisée pour la première fois à
PFI (Angleterre) en 2024 et cette année
en Italie, dont les classes (lancées en 2023) offrent un
cadre budgétaire plus abordable pour les
concurrents.
Si ces initiatives ont des effets positifs sur le Karting - comme
doper sa visibilité, grossir le nombre de
ses pratiquants (en compétition comme en loisir), tout en
assurant sa pérennité - cette accumulation de
classes et séries, imaginées avant-tout pour des jeunes - voire
très jeunes - participants, participe à une forme
de rajeunissement globalisé du sport.
Une
évolution qui se traduit, en parallèle, par une place
toujours moins prégnante réservée aux véritables classes "Senior"
ou à boite de vitesses, comme le KZ et KZ2, dans le
calendrier international.
Or, ces catégories, où courent à un très haut niveau de
nombreux pilotes plus expérimentés ou professionnels
soutenus par un programme d'usine, symbolisent aussi
l'autre facette du Karting : celle d'une
discipline à part entière, plus qu'une simple
"rampe de lancement" ou "école de
transition" pour aspirants-pilotes de monoplace.
Saison 2026 : un calendrier aux saveurs françaises
En parlant de calendrier, comme Sport
Auto vous le détaille ici, la saison
FIA Karting 2026 aura comme un goût de
nostalgie pour les aficionados. Les concurrents des
catégories OK et OK-Junior
retrouveront en effet Bahreïn, dix ans après que
le Royaume a accueilli son troisième
"Mondial", remporté en 2016 par le pilote français
Victor Martins.
En prélude, le Championnat
d’Europe s'articulera de nouveau sur quatre
épreuves. Le coup d'envoi de la saison se
tiendra sur une piste ô combien prestigieuse, désertée par les
classes CIK depuis 2015 et le Championnat du monde
KF (futur OK) : La
Conca, localisée à la pointe sud de
l'Italie.
Les compétiteurs retourneront ensuite sur le
Kartodromo Lucas Gue rr ero de Chiva, à
Valence (Espagne), puis découvriront le tracé
allemand de Mülsen (visité par le KZ en 2025) et
concluront leur campagne sur l'Asüm Ring
de Kristianstad, en Suède, une étape
devenue traditionnelle depuis plus d'une décennie.
Outre les retours de La Conca et
Bahreïn dans le giron FIA Karting, la grande
nouvelle concerne la France. Quatre ans après sa
dernière édition dans nos frontières, le Championnat du
monde FIA Karting - KZ fera son retour au
Mans en 2026.
Après Franciacorta cette année, l'épreuve-reine de
la planète Karting retrouve le Circuit international des 24
Heures pour un événement qui s'annonce d'ores et déjà
comme très attendu. Outre le Mondial KZ, le
week-end accueillera aussi la Coupe du Monde de
KZ2 et la Super Coupe Internationale de KZ2
Masters. Découvrez le calendrier au complet
ici.
Dispositif "anti-launch" : au nom de la sécurité
Fin septembre dernier, la FIA et la
CIK-FIA ont dévoilé un nouveau dispositif
de sécurité, mis au point pour réduire le
risque de tonneaux ou d'envols en cas de collision
entre concurrents en piste. Ce système prend la forme d'un
pare-choc en plastique disposé sur la
protection latérale déjà existante à l'arrière du
kart, au niveau des roues.
Ce concept, dont les fuites d'images de tests
privés avaient suscité des réactions contrastées,
a été testé pour la première fois en compétition (via
l'Academy Trophy) lors de la
Coupe du monde OK-N sur le tracé de Cremona.
Au soir de son récent conseil mondial, la FIA a
confirmé que ce nouveau dispositif, dont l'actuel cycle
d'homologation court jusqu'au 31 décembre 2027, deviendra
obligatoire à partir du 1er avril 2026 pour toutes
les compétitions labellisées FIA Karting, avant une
généralisation progressive, de
l'internationale jusqu'au niveau régional.
"La sécurité est d’une importance capitale en Karting, et ce
dispositif innovant, visant à renforcer les standards de sécurité
et à réduire le risque que les karts deviennent aériens, a montré
des résultats encourageants lors des premiers tests", commente
Akbar Ebrahim,
président de la Commission FIA Karting.
"Ce système
pourrait représenter une avancée significative dans nos efforts
continus pour améliorer la sécurité à tous les niveaux du Karting.
Je tiens à remercier les constructeurs, les pilotes et les
ingénieurs pour leur soutien durant le développement et les essais
de ce nouvel équipement."
Le Karting de compétition en route vers l'électrique ?
Depuis plusieurs années, la question de l'électrique en
Karting fait couler son lot d'encre. Et si
les motorisations durables gagnent du terrain
en loisir, de plus en plus de circuits
Indoor remplaçant l'essence par les batteries, son
développement en compétition s'avère moins aisé.
Et ce pour pas mal de raisons, économiques ou
d'infrastructures.
Cela n'a pas empêché, par exemple, le manufacturier autrichien
Rotax de lancer il y a quelques années un
kart 100% électrifié pour la
course, désormais homologué par la CIK-FIA et aligné dans leurs
compétitions, européennes comme Grand
Finals.
L'idée a fait des émules, notamment en
Angleterre et aux Etats-Unis ou une série créée par l'ancien ingénieur
en F1 Rob Smedley s'appuie aussi sur des motorisation
durables pour permettre à de jeunes pilotes de se lancer.
Voici donc aujourd'hui la FIA qui emboite le pas
en présentant de nouveaux règlements techniques et
d’homologation pour des catégories Junior et
Senior d’e-Karting. En résumé, ces
règlements, qui couvrent les fournisseurs de systèmes de
propulsion électrique, les limites de
tension, le poids et
l’intégration du groupe moto-propulseur, visent
à stimuler l’expansion internationale du Karting
électrique. Cette décision vient compléter le
cadre réglementaire existant pour
l’e-karting Mini, introduit en octobre
2023.
Ces nouvelles catégories d’e-karting
limitent toutes deux la tension à 60 volts et
imposent que les batteries soient placées au centre du
châssis, sous la colonne de direction, et
non sur les côtés, comme imaginé par
Rotax.
À la suite de l’approbation de ces règlements, les groupes moto-propulseurs électriques peuvent désormais être homologués par la FIA, avec une puissance totale maximale produite par le système de stockage d’énergie rechargeable (RESS) limitée à 23 kW pour la catégorie Junior et 28 kW pour la catégorie Senior.



