Grosjean déçu de la gestion de la F1 face au coronavirus
Romain Grosjean déplore l'absence de « plan » de F1 face à la pandémie de coronavirus. Il explique comment il a vécu le week-end de Melbourne.
Le début de la saison 2020 de F1 a été reporté en raison de la
pandémie de coronavirus, avec les reports de sept courses. Tout a commencé il y a
une semaine, avec l'annulation du Grand Prix d'Australie, deux
heures seulement avant la première séance d'essais, suite à un
cas chez McLaren. A Melbourne, les discussions
avec les nombreux interlocuteurs ont duré de longues heures et des désaccords sont apparus entre les équipes.
Romain Grosjean déplore le manque de préparation de la F1 face à
cette situation. Le pilote Haas estime que le championnat aurait dû
anticiper la démarche à suivre.
« Je suis déçu de la façon dont cela a été organisé, » a
déclaré Romain Grosjean dans un entretien avec Julien Fébreau, le
commentateur des Grands Prix sur Canal +, publié sur les
réseaux sociaux. « Annuler à deux heures des essais libres
1 alors que sur les 3000 personnes qui voyagent dans la Formule 1,
il était sûr à 99,9% qu'il y aurait un cas (de coronavirus). Soit
nous aurions dû annuler avant, soit nous aurions dû annuler
après. Il n'y avait pas de plan, et cela a manqué un petit
peu. »
Grosjean estime que la F1 a mal anticipé plusieurs situations,
notamment vis à vis des spectateurs : « Il y avait des fans
qui ne comprenaient pas que nous ne voulions pas faire de selfies
avec eux, » note Grosjean. « Ce n'était pas parce qu'ils
étaient malades. Mais si j'avais le virus, et que vous me demandez
de faire un selfie avec votre fils, avec votre papa, il y a le
risque que je lui donne le virus sans que je sache que je l'ai. Il
y a eu un petit manque de communication à ce niveau là. Nous avons
essayé, avec la GPDA (l'association des pilotes), d'expliquer
autant que possible à la Formule 1 qu'ils devaient envoyer des
messages. Pour leur sécurité et pour celle de tout le monde, il
fallait des barrières. »
Une atmosphère très particulière
L'atmosphère était atypique dans le paddock de Melbourne. A la
veille de l'annulation, Lewis Hamilton s'est dit « choqué » que la F1 ait maintenu la
course. Romain Grosjean sentait une ambiance différente des autres
Grands Prix.
« C'était un peu spécial, » reconnaît-t-il.
« J'étais content d'aller en Australie. C'est un pays que
j'adore. Je suis toujours très content d'y aller. Nous avons pu
nous préparer. Tout était bien, finalement. L'ambiance était un peu
spéciale dans le paddock. Ce n'était pas l'ambiance que nous avons
l'habitude d'avoir, (avec) beaucoup de questions sur le
coronavirus, sur ce que nous faisions faisait là, sur si nous
avions le choix. J'ai dit aux journalistes qu'en Formule 1, nous
n'avons pas le droit de dire "Je viens" ou "Je ne viens pas". Quand
il y a une course, vous venez, quelles que soient les
circonstances, et (vous faites) avec. »
Grosjean ne ressentait pas d'inquiétude pour sa propre santé mais
l'évolution de la maladie, qui touche des populations plus jeunes
ces dernières jours, change son état d'esprit : « Si nous y
allions maintenant, je ferais moins le malin, »
reconnaît-il.
Grosjean ne fait « absolument aucune » projection sur le
moment où la saison reprendra. « Nous voyons tous les éléments
se décaler, comme les 24 Heures du Mans qui seront en septembre. Il
faut attendre. Ce que nous pouvons peut quasiment dire, c'est que
nous n'aurons pas de vacances cet été. Je pense que nous allons
partir pour 18 courses en six mois, avec un rythme de
folie. »
Grosjean change de rythme de vie
Romain Grosjean est entré dans une nouvelle routine. Il
s'entraîne à proximité de son domicile et reste en contact avec
l'équipe Haas à travers des messages et des vidéos. Il n'a en
revanche pas d'échange avec les autres pilotes.
« C'est un peu typique de la Formule 1, » s'amuse
Grosjean. « Les 20 se retrouvent au même endroit, au même
moment, sans jamais se voir dans le paddock. Une fois rentrés à la
maison, tout le monde se disperse. Les petits jeunes font des
courses de simulateur. D'autres, on ne sait pas trop ce qu'ils
font. Je pense à Sebastian Vettel. Je suppose qu'il est rentré
en famille, mais puisqu'il n'est pas sur les réseaux sociaux, il
n'est pas facile à suivre. »
Grosjean reste chez lui, avec ses enfants : « Nous sommes à la
maison, » précise-t-il. « J'ai plus été prof d'école que
sportif ces derniers jours ! Nous avons le beau temps. Nous
profitons. Nous avons la chance d'avoir un jardin, ce qui permet de
sortir un peu et de prendre l'air et de plutôt bien vivre la
situation. »
Grosjean peut passer plus de temps avec ses enfants que prévu :
« Ils vont peut-être en avoir marre à la fin ! Pour le moment,
ils sont contents. »
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