GP d'Australie : Les débats n'étaient « pas du tout sains »
Frédéric Vasseur déplore que les discussions sur l'annulation du Grand Prix d'Australie se soient déroulées dans un climat « pas du tout sain. »
Suite au cas de coronavirus déclaré chez McLaren, la
décision du maintien du Grand Prix d'Australie est revenue aux équipes
et des divergences sont vites apparues. Frédéric
Vasseur, qui a immédiatement plaidé pour une annulation de de la
course, estime que les discussions n'étaient pas saines.
« Nous nous sommes retrouvés à 10 équipes dans une chambre
d'hôtel, pour savoir si nous roulions ou pas, » a expliqué le
patron d'Alfa Romeo à Julien Fébreau, commentateur des Grands Prix
sur Canal +, dans un échange publié
sur les réseaux sociaux. « Chacun avait un avis
divergeant. C'était le mauvais côté de la discussions. Quelques uns
étaient plus tournés vers des soucis de performance immédiate
qu'autre chose, et ce n'est pas très sain. »
L'unité souhaitée par les équipes s'est vite craquelée : « On
a un petit groupe WhatsApp entre les Team Principals, »
précise Vasseur. « Quand McLaren nous a annoncé qu'ils avaient
un cas positif et qu'ils voulaient se retirer, nous ne pouvions pas
ne rien faire. Nous avions discuté en amont et j'avais compris que
toutes les équipes souhaitaient être solidaires. Je pense que deux
ou trois équipes n'avaient pas eu la même lecture que moi de la
discussion ! Pour moi, il était à peu près évidement qu'à
partir du moment où une équipe touchée, cela n'avait pas trop de
sens de rouler. »
Un accord difficile à trouver
Les équipes étaient divisées mais Frédéric Vasseur est resté
ferme. Il a su faire entendre sa voix : « Il y en a un ou deux
qui ont changé d'avis ! » s'amuse-t-il.
Ce n'est qu'après de longues discussions que l'annulation est
devenue évidente pour la majorité : « Le consensus, nous avons
eu du mal à l'avoir, » explique Vasseur. « La FIA nous
avait dit qu'elle suivrait la majorité. Quand on est 10
(personnes), deux qui s'abstiennent et quatre-quatre, il n'y a pas
vraiment de majorité. Il faut pousser les meubles pour faire de la
place. »
Vasseur aurait aimé une décision prise « un peu plus
rapidement » et il regrette également que les dirigeants de la
F1 n'aient pas été plus actifs dans les discussions : « A un
moment donné, il ne faut pas laisser le choix aux compétiteurs de
savoir si on doit faire les courses ou pas. Cela peut-être trop
géré par des intérêts sportifs à court terme, ou un potentiel
résultat, ou pas, la semaine suivant. Ce sont les détenteurs des
droits et l'organisateur sportif qui doivent décider. »
Alfa Romeo se serait retirée dans tous les cas
Selon le Corriera della Sera, les équipes immédiatement en
faveur de l'annulation étaient Ferrari, Renault et Alfa Romeo,
auxquelles il faut ajouter McLaren, qui avait déjà déclaré forfait.
Alfa Romeo n'avait aucune intention de disputer la course et si
elle avait été maintenue, l'équipe n'aurait pas roulé.
« Je l'avais dit dès le départ : "Vous pouvez décider ce que
vous voulez, j'ai décidé de me retirer, je me retirerai", »
explique Vasseur. Le Français comprend la tristesse des mécaniciens
mais il jugeait la décision nécessaire : « Je pense qu'il y a
des choses qui sont plus importantes qu'un résultat sportif, »
souligne-t-il. « Nous étions dans un climat qui n'était pas du
tout sain. Je ne suis pas Madame Irma, mais quand on se projette 10
jours après, on se rend compte que le monde sportif s'est
arrêté. »
Les positions des équipes dépendaient également la situation dans
leur pays. Durant cette réunion, l'Italie était déjà touchée et la
France s'apprêtait à annoncer la fermeture des écoles. La situation
était alors moins alarmante en Angleterre, où sont basées la
plupart des équipes : « La perception de cette affaire, ce qui
est parfait difficile à juger, (...) (était) complètement
différente qu'on soit italien, basés en Suisse (comme Alfa Romeo),
ou anglais, » confirme Vasseur. « Il y avait très peu de
cas déclarés en Angleterre. On peut aussi avoir une vision
globale. »
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