F1 - Les pneus restent une inconnue

Romain Grosjean et Kevin Magnussen sentent que les nouveaux pneus Pirelli permettent d'attaquer, mais les équipes ont encore peu de données.
Le règlement technique change totalement cette année et Pirelli
a aussi fait d'importants changements sur ses pneus. Ils sont plus
larges et plus endurants. Le manufacturier a aussi promis un
comportement plus constant, avec une meilleure résistance à la
surchauffe. Mais faire fonctionner les pneus correctement pourrait
s'avérer toujours aussi difficile.
« Il faut toujours les amener dans la bonne fenêtre de
fonctionnement, » a précisé Günther Steiner, le team manager
de Haas, à Auto Motor und Sport. « A Barcelone, c'était
incroyablement dur de maintenir le pneu avant-droit dans la
fenêtre. Et les tendres étaient parfois usés dès le troisièmes
secteur, si on attaquait un peu trop dans les deux premiers
secteurs. »
Romain Grosjean sent les progrès dans le comportement des pneus :
« Je pense que Pirelli a fait du bon boulot pour que les pneus
pardonnent plus et soient moins sensibles à la surchauffe, »
explique le Franco-Suisse. « J'espère que ça nous permettra de
suivre une autre voiture de près, de glisser un peu et de ne pas
avoir une surchauffe et une perte d'adhérence. On verra si c'est
comme nous le pensons en piste. Si c'est le cas, nous pourrons plus
attaquer avec la voiture, et prendre plus de plaisir. »
Kevin Magnussen reste prudent sur les changements mais il pense lui
aussi que les pilotes pourront attaquer plus facilement : « C'est
encore un peu tôt, » estime le Danois. « C'est dur à dire après les
essais de Barcelone, parce que les températures n'étaient pas
représentatives de beaucoup de courses que nous ferons. Certaines
seront un peu fraiches, mais je suppose qu'en Australie nous
pourrions être dans une situation avec les mêmes températures qu'à
Barcelone. Dans ce cas, les pneus se comporteront bien. Ils sont
endurants et on peut attaquer avec eux. On peut attaquer assez fort
pendant tout un relais. On verra comment les pneus se comporteront
en arrivant sur des courses où il fera plus chaud. »
Les essais n'ont pas permis de tout voir
Si les équipes n'ont pas encore de certitudes sur les pneus,
c'est aussi parce que le circuit de Barcelone, où se sont déroulées
les deux semaines d'essais, ne permet pas d'avoir des données
précises pour toute la saison. Pirelli manque de données sur les
pneus les plus tendres de la gamme.
« Les équipes ont bouclé 7427 tours à Barcelone pendant les
essais avant la saison, en utilisant tous les composés mais en se
concentrant sur les pneus médiums et tendres, qui étaient les plus
adaptés, » indique Mario Isola, le responsable de la
compétition automobile de Pirelli. « A Melbourne, ça sera
intéressant de recueillir plus de données sur les composés
ultra-tendres et super-tendres, que nous n'avons pas pu évaluer
totalement jusqu'à présent. »
Les conditions de piste, assez fraîches, jouent aussi sur les pneus
qui étaient adaptés au circuit de Barcelone, et il était difficile
de bien évaluer les autres. Faire une comparaison avec les pneus de
2016 reste donc difficile : « Ils semblent se comporter
différemment, mais c'est encore difficile à dire après les premiers
essais à Barcelone, parce qu'il faisait plus frais que ce qu'on
aura normalement, » rappelle Günther Steiner. « Nous
avons testé certains pneus là bas, dont certains composés que nous
ne verrons jamais en course à Barcelone. »
« Donc nous avons encore beaucoup de choses à apprendre sur
les pneus, mais je pense que c'est toujours la clé de la
performance cette année, exactement comme l'an dernier. Les petits
détails que nous découvrirons en piste. Nous pouvons comparer
l'année dernière à cette année au niveau des pneus. »


