F1 - Grosjean s'attendait à des F1 plus physiques

Les monoplaces sont plus physiques pour les pilotes cette année, mais Romain Grosjean s'attendait à pire. Le corps entier est plus sollicité.
Le nouveau règlement est synonyme d'une plus
grande exigence physique pour les pilotes. Les appuis sont plus
élevés, ce qui a pour effet d'augmenter les vitesses courbe, et
donc les forces encaissées. Romain Grosjean, qui se réjouissait de ce changement, a suivi une
préparation physique intensive. Il était prêt
pour les nouvelles monoplaces, peut-être même un peu trop.
« Je ne me suis pas senti trop mal (après les essais), »
explique le Franco-Suisse. « Disons le comme ça, si j’avais
été dans la condition que j’avais il y a un an, j’aurais été
détruit. On tout donné dans notre entraînement. On en a
peut-être trop fait. Ce n’est pas aussi dur que ce qu'on
imaginait. »
« Les voitures seront difficiles et certaines courses seront
compliquées cette année, en particulier quand il fait chaud et que
c'est une piste rapide, ça sera très dur pour le corps. J’aime ce
défi et j’aime me dire qu’on peut toujours être mieux préparé et
mieux entraîné. J’ai de bonnes sensations parce que nous avons eu
le bon entraînement. Les voitures sont bien plus dures à piloter
que l’an dernier. »
Tout l'organisme est plus sollicité qu'auparavant : « Je pense
que tout le corps, dans la première semaine d’essais,
s’habituait, » explique Grosjean. « Le cou est
douloureux, le dos aussi, on s’habitue au positionnement des
jambes. »
« Dans la deuxième semaine, tout semblait bien plus normal.
Nous avons eu un gros entraînement et ça sera encore le cas avant
l’Australie, avant la Chine et la première partie de la saison.
Nous augmentons la masse musculaire et nous faisons le nécessaire
pour que tous les domaines soient couverts. »
Kevin Magnussen a également eu besoin d'un temps d'adaptation
: « Après le premier jour, c’était un peu dur, »
reconnaît le Danois. « Je pouvais vraiment sentir mon cou.
Après la deuxième journée, et pour le reste des essais, j’allais
bien. C’est bien de voir que le travail payait et que j'avais une
condition assez bonne pour la course. Je vais continuer à
travailler, et je suis encore plus motivé pour m’entraîner
maintenant que je peux sentir la différence. C’est vraiment
bon. »
Il a senti des douleurs dans le cou mais aussi dans les jambes
: « Le pire, c’était le cou, » concède Magnussen.
« Je pouvais même le sentir dans les jambes, (...) juste en
soulevant les jambes. Je n’avais jamais senti ça en courbe. Mes
muscles fessiers étaient sollicités en courbe, une chose totalement
nouvelle. C’est bien de sentir ça. C’est ce que nous voulons. Nous
voulons aller vite et nous voulons attaquer dans les voitures. Ces
voitures le permettent. »
Les vitesses sont plus élevées en courbe
Les monoplaces sont plus rapides en courbe, grâce aux appuis
supplémentaires. La différence ne se fait pas particulièrement en
entrée ou en sortie de courbe.
« Les deux, et je dirais en milieu de virage aussi, »
analyse Grosjean. « Dans les virages rapides, c’est beaucoup
plus rapide, et dans les virages lents, on freine plus tard et on
entre avec plus de vitesse. C’est presque partout sauf en ligne
droite, où nous perdons du temps. »
Magnussen dresse exactement le même constat. Les monoplaces sont
plus rapides dans chaque partie des virages : « C’est du
moment où on freine à celui où on passe à la pleine
accélération, » précise-t-il. « C’est là qu’on gagne du
temps. On pourrait dire qu’on gagne plus de cinq secondes dans ces
courbes, parce qu’on perd du temps en ligne droite par rapport à
l’an dernier. Il faut gagner plus que cinq secondes en courbe.
C’est assez impressionnant. »
Ces changements pourraient également rendre les monoplaces plus
fragiles : « La fiabilité est toujours délicate en début de
saison, » estime Grosjean. « Toutes les voitures ont plus
de contraintes, plus de forces G, etc. Tous les designers ont
énormément travaillé pour essayer de comprendre quelles sont les
besoins et c’est aussi pour ça que nous faisons des essais
hivernaux. Nous essayons de voir quels sont les domaines que nous
pouvons améliorer. En début de saison, il y a vraiment toujours la
possibilité que la fiabilité ne soit pas parfaite, mais on peut
améliorer ça. »


