F1 - Première semaine réussie pour Grosjean

Romain Grosjean a eu une bonne première impression dans la Haas. Le Franco-Suisse est séduit par l'approche et le fonctionnement de l'équipe.
L'équipe Haas a réellement pris forme la semaine dernière, avec
les premiers essais à Barcelone. Romain Grosjean affiche une
certaine sérénité. Malgré quelques problèmes inévitables pour une
nouvelle équipe, la monoplace lui donne satisfaction.
« La voiture est telle qu’elle l’était dans le
simulateur, » a expliqué Grosjean à L'Equipe. « La base
est extrêmement saine et ça, c’est super positif. On a des
problèmes auxquels on ne s’attendait pas vraiment, des choses sur
lesquelles il va falloir qu’on travaille très fort pour être prêts
pour Melbourne, mais également des choses qui fonctionnent mieux
que ce à quoi on s’attendait. On savait, quand on a signé, que
c’était un projet extrêmement excitant et super intéressant, mais
qu’il faudrait travailler fort. »
« C’est encore un poil trop tôt pour se prononcer sur le
potentiel de la voiture, mais les sensations sont excellentes.
J’avais promis à Gene (Haas, le patron de l’équipe) qu’après trois
tours, je lui dirais ce que je pensais de la voiture. J’ai fait un
commentaire à chaud lundi, il est revenu me voir après ma deuxième
journée d’essais pour savoir si mes sensations étaient toujours
aussi bonnes et j’ai répondu : "Oui, oui, je suis sûr de mon
commentaire. Mes fesses ont bien répondu !" »
L'un des seuls vrais problèmes a été la perte d'un aileron avant en
pleine ligne droite le premier jour, un souci auquel Haas a
vite apporté une solution temporaire
: « C’était un souci de "cuisson" de la pièce. Comme tous
les gros problèmes qu’on a eus jusque-là, il s’agit d’une erreur
humaine, que l’on peut réparer assez rapidement, donc c’est plutôt
positif. »
« On peut avoir de très bonnes surprises »
Haas a une approche très différente des dernières équipes
qui ont rejoint le championnat. Le châssis et l'aérodynamique
sont faits par l'équipe, avec le soutien de Dallara, et presque
toutes les autres pièces sont achetées à Ferrari. Il y a évidemment
des points faibles mais l'équipe a déjà prouvé son sérieux.
« La priorité, c’est d’éviter un maximum de conneries, »
souligne Grosjean. « On va avoir des problèmes, on le sait,
mais on peut aussi avoir de très bonnes surprises. Il faut être
prêt à tout, c’est une nouvelle équipe, qui a fait les choses très
intelligemment et avec beaucoup de réflexion et de temps, puisque
l’idée de venir en F1 est née en 2010. »
« Ils ne sont pas coûte que coûte à la recherche de sponsors
pour financer l’équipe, ils ne font pas appel à des pilotes
payants, tout cela montre bien qu’on est là pour un moment, que
l’équipe est stable. Avec toutes les pièces qu’on a achetées à
Ferrari, on a déjà des éléments dont on est sûrs. Après, il y a des
choses qu’il faut qu’on travaille. »
Gene Haas a su instaurer un climat positif : « On a un patron,
Gene, qui n’a pas peur de dire les choses. Et c’est ce que j’aime
chez les Américains. Il n’hésite pas à affirmer: " On veut que
Romain mène l’équipe, on lui met la pression, on compte sur lui."
Il ne craint pas d’annoncer qu’il est là pour longtemps, qu’on fait
des erreurs, qu’il a envie de gagner à moyen terme parce que
partout où il a été, c’est ce qu’il a fait. C’est quelque chose qui
me plaît et je trouve que cela apporte une certaine sérénité aux
ingénieurs. »
« Ils savent qu’on a un patron qui est là, qui a les moyens,
qui est super intéressé par tout mais qui, en même temps, ne met
pas son nez là où il ne devrait pas, à donner son avis sur
tout. »


