F1 - Newey a refusé plusieurs offres de Ferrari

Trois fois durant sa carrière, Adrian Newey a reçu des offres de Ferrari. Le directeur technique de Red Bull a failli accepter il y a quatre ans.
Adrian Newey est l'un des plus grands ingénieurs de l'histoire
de la F1. Il a mené Williams, McLaren puis Red Bull au succès.
Plusieurs fois, Ferrari a essayé de s'attacher ses services, sans
succès. Newey revient sur ces propositions dans How To Build A Car
(Comment Construire Une Voiture), ses mémoires. Il a détaillé à Sky
Sports F1 comment il a failli rejoindre Ferrari.
« Nous en sommes passés proches trois fois, » a déclaré
l'Anglais. « D'abord quand j'étais en IndyCar et que Ferrari a
voulu construire un châssis, ils m'ont proposé de devenir chef
designer du projet, mais je ne pensais pas que c'était la chose à
faire, donc j'ai refusé. »
« Puis, beaucoup plus sérieusement, Jean Todt m'a proposé de
devenir directeur technique en 1996. A cette époque, j'avais des
offres pour rester chez Williams, rejoindre McLaren ou rejoindre
Ferrari. J'y ai longuement réfléchi mais j'avais une jeune famille
à l'équipe, et j'ai décidé de rester au Royaume-Uni. »
Ces décisions ont eu des conséquences importantes sur la décennie
suivante. Newey, présent chez Williams depuis 1990, a rejoint
McLaren en 1997. Fin 1996, Ferrari s'est tournée vers les
ingénieurs que Michael Schumacher, alors présent depuis un an,
avait connu chez Benetton, Ross Brawn et Rory Byrne en tête.
Cette « dream team » a permis à Ferrari de dominer
la F1 de 2000 à 2004.
Ferrari a fait une offre très sérieuse en 2014, Mercedes aussi
Adrian Newey avait connu le succès chez Williams puis McLaren
dans les années 1990, mais fin 2005, après plusieurs saisons en
demi-teinte chez McLaren, il a rejoint Red Bull. Il a été l'un des
principaux artisans de la domination de l'équipe, de 2010 à 2013.
En 2014, quand les groupes propulseurs sont arrivés, l'équipe a
marqué le pas. C'est alors que Ferrari a fait une offre
stratosphérique à Newey, qui l'a beaucoup fait douter. Ferrari lui
proposait un salaire deux fois plus élevé que celui qu'il touchait
chez Red Bull.
« Il était évident que Renault était loin derrière Mercedes
surtout, et dans une certaine mesure Ferrari, sans éclaircie à
l'horizon, » rappelle Newey. « Renault ne semblait pas
avoir le financement pour régler les soucis, ce qui était
démoralisant et inquiétant. J'étais dans une situation difficile.
Je ne voulais pas quitter Red Bull parce que je me sentais chez
moi, et que j'ai été impliqué dès le début avec Christian (Horner,
le patron de l'équipe) dans la construction de l'équipe, des bases
de Jaguar à ce qu'elle est aujourd'hui. »
« D'un côté, je ne voulais pas abandonner ça, mais de l'autre
nous étions dans une situation où nous étions pieds et points liés
au département moteur, et je ne voulais pas ça. C'était une
décision très difficile à prendre. L'offre de Ferrari était
incroyable, très attirante, et j'ai passé beaucoup de nuits
blanches à me demander quoi faire. Finalement, cela aurait été une
erreur de quitter Red Bull. »
Dans son livre, Newey précise avoir rendu visite à Luca di
Montezemolo, alors Président de Ferrari, en Toscane, pour discuter
d'un possible transfert. A cette époque, il a aussi été approché
par Mercedes, et Niki Lauda, Président non-exécutif de l'équipe,
s'est rendu chez lui plusieurs fois, mais il n'a pas donné suite
aux discussions.
Les trois pilotes avec lesquels Newey n'a pas travaillé
Les choix de carrière d'Adrian Newey l'ont empêché de travailler
avec certains pilotes. Durant une grande partie de sa carrière,
l'ingénieur a été opposé au duo Michael Schumacher/Ross Brawn.
Quand il était chez Williams, ses deux rivaux étaient chez
Benetton. Quand il a rejoint McLaren, Schumacher et Brawn étaient
chez Ferrari. Lorsqu'on lui demande avec quel pilote il aurait aimé
travaillé, la réponse de Newey est évidente.
« Michael Schumacher, c'est évident, » indique-t-il.
« Evidemment c'est un grand compétiteur, un compétiteur
ultime, mais au final il a toujours été l'ennemi. C'est
dommage qu'il se soit laissés allé à des manoeuvres agressives,
mais je pense que c'est l'instinct de compétition qui le faisait
aller si loin. »
Newey a quitté McLaren avant l'arrivée de Fernando Alonso, en 2007,
et il a renoncé à le rejoindre chez Ferrari en 2014: « Il y a
aussi Fernando Alonso, » précise Newey. « C'est encore
passé près plusieurs fois. Un autre compétiteur ultime, qui aurait
pensé qu'il n'aurait que deux titres fin 2007 ? »
Le départ de McLaren a aussi privé Newey d'un travail aux côtés de
Lewis Hamilton : « Ses premières saisons étaient un peu
chaotiques, mais il a fait sa meilleure saison (en 2017) à mon
avis, parce qu'il a été très fort. »


