F1 - La presse britannique se déchaîne sur Vettel

La presse anglaise multiplie les critiques contre Sebastian Vettel après son contact avec Lewis Hamilton à Bakou. Tour d'horizon de la presse européenne.
La presse britannique a choisi son camp. Les contacts entre
Lewis Hamilton et Sebastian Vettel à Bakou (vidéo) sont l'occasion idéale pour les tabloïds
de se déchaîner. Leur cible est Sebastian Vettel, à qui ils
reprochent le coup de roues contre Lewis Hamilton. Le Daily Mail a
été l'un des plus virulents.
Lundi, dans un article intitulé « Honteux », Jonathan
McEvoy reproche aux commissaires de ne pas avoir pris une sanction
assez lourde contre le quadruple champion du monde.
« Il a fait de sa Ferrari un bélier pour donner un coup de
volant vers Hamilton, » peut-on lire dans l’article.
« Les commissaires ont été lâches en donnant un stop and go de
10 secondes, une pénalité ridicule alors que le monde entier
regardait. Il aurait dû recevoir un drapeau noir, c’est à dire une
disqualification, au lieu d'avoir la possibilité d’augmenter son
avance au championnat en finissant deux dixièmes devant Hamilton,
cinquième à l’arrivée. »
« Au nom de la sécurité pour les autres pilotes, un homme hors de
contrôle n’aurait pas dû avoir le droit de continuer (la
course). »
- La manoeuvre de Vettel était-elle voulue ?
Il prend aussi la défense de Lewis Hamilton, qui selon lui n'a pas
trop ralenti avant le premier contact : « Hamilton, en
tant que leader, a totalement le droit de se comporter comme il l’a
fait derrière la voiture de sécurité, la laisser s’échapper, »
précise-t-il. « C’est au deuxième de ne pas percuter le
leader, contrairement à ce qu’il a fait, et qui a provoqué la
colère qui l'a mené (...) à percuter Hamilton. »
- Selon la FIA, Hamilton n'a pas ralenti
Dans The Sun, un autre tabloïd, Ben Hunt s'en prend aussi à
Sebastian Vettel : « Oubliez la Formule 1, c’était plus
Les Fous du Volant, avec Sebastian Vettel dans le rôle de
Satanas, » estime-t-il.
Le Daily Mirror attend que Vettel fasse amende honorable :
« Vettel est sous pression pour présenter des excuses à
Hamilton et à la Formule 1 alors que comportement a jeté l’opprobre
sur le championnat, » estime Kye Newton.
Des critiques dans d'autres pays
La presse anglaise n'est pas la seule à s'attaquer à Sebastian
Vettel. En Espagne, dans Marca, l'incident est comparé au contact
entre Michael Schumacher et Jacques Villeneuve à Jerez en 1997.
Schumacher avait été exclu du championnat pour avoir percuté son
rival pour le titre. Concernant Vettel, le quotidien sportif
espagnol parle d’une « agression absurde » et d’une
« réaction puérile ».
Le Daily Mail rapproche de son côté l'attitude de Sebastian Vettel
à au le drapeau jaune provoqué par Michael Schumacher en
qualifications à Monaco en 2006, pour empêcher Fernando Alonso de
le battre.
Le Times, plus posé, estime que « toute idée d’une amitié
entre Lewis Hamilton et Sebastian Vettel qui pouvait exister avant
ce week-end a été totalement abandonnée en Azerbaïdjan. » Le
Guardian, un quotidien également sérieux, remarque aussi les
tensions entre les deux hommes : « Une relation qui était
jusque là définie par un respect mutuel et la cordialité s’est vite
détériorée, » estime Giles Richards.
En Suisse, le Bild voit aussi Vettel responsable : « En
football, l’attitude de Vettel aurait été sanctionnée d'un carton
rouge indiscutable, » peut-on lire dans le tabloïd suisse.
« Dommage que ce qui était une belle bagarre entre deux
super-stars soit maintenant gâchée par des paroles. »
Sebastian Vettel ne peut pas réellement compter sur la presse
allemande. Le Bild, un tabloïd, évoque une « manoeuvre à la
rambo, » sous la plume de Lennart Wermke. Dans le très
sérieux Der Spiegel, Marcus Krämer estime que Vettel s’est
« laissé aller à un geste stupide. »
Hamilton a su faire craquer Vettel
C'est en Italie, le pays de Ferrari, que Sebastian Vettel trouve
un soutien. Umberto Zapelloni estime que l'Allemand a surtout
craqué face à une provocation de Lewis Hamilton, ce qui lui
rappelle le coup de boule de Zinédine Zidane face à Marco Materazzi
en 2006.
« Vous vous rappelez de Materazzi et Zidane ? »
questionne-t-il dans le quotidien sportif. « Le match de
football qui me revient à l’esprit est la finale de la Coupe du
Monde 2006. Materazzi provoque, Zidane réagit avec son fameux coup
de boule. Game over pour Zizou... » Il estime cependant «
qu’un soupçon de malice est l’ingrédient de toute rivalité. »
« Hamilton a fait bien pire que Materazzi. Il a freiné
brutalement derrière une voiture de sécurité, ce qui a obligé
Vettel à le tamponner. »
Mais le Corriere dello Sport estime que Sebastian Vettel a
« perdu la tête comme un adolescent. » Tuttosport pense
de son côté que Vettel a « perdu ses nerfs. »
Dans L'Equipe, Frédéric Ferret retient une
attitude « diabolique » de Lewis Hamilton
pour « pousser à bout » Sebastian Vettel
: « Vettel aura beau dire que Hamilton a fauté, le rusé
Anglais n'a fait que le provoquer, » écrit-il, rappelant que
Hamilton a eu la même attitude à chaque restart : « Lors de la
précédente sortie de la voiture de sécurité, Vettel avait déjà
failli percuter la Mercedes de son rival. Lors du nouveau restart,
Hamilton n'a fait que répéter sa manoeuvre, vicieuse ou habile,
mais tolérée par les règles. Vettel a craqué et s'en est pris d'un
coup de roue à son advedrsaire. Lui offrant le beau rôle de la
victime. »


