F1 - La stratégie de Ferrari surprend ses rivaux

La stratégie de Ferrari pour Sebastian Vettel, qui l'a empêché de jouer la victoire, a surpris ses rivaux à Melbourne. Il n'y avait pourtant aucune certitude.
Ferrari a tenté de défendre sa stratégie après le Grand
Prix d'Australie. Durant le drapeau rouge, Sebastian Vettel a
repris les pneus super-tendres, avec l'obligation de faire un autre
arrêt pour utiliser un autre type de pneus, alors que Nico Rosberg
est passé sur les médiums, pour voir l'arrivée.
Quand la course a repris, Vettel n'a creusé qu'un petit écart sur
Rosberg, qui est ensuite revenu au contact. Quand Vettel est passé
aux stands, Rosberg a récupéré la tête et il n'a plus été menacé.
La décision de Ferrari durant le drapeau rouge a beaucoup surpris,
y compris dans la concurrence.
« Ils se sont ratés, » a confié un dirigeant d'une équipe
rivale à la BBC. Mercedes a de son côté été étonnée de la décision
de Ferrari: « Nous n'avions pas exclu ça, mais ce n'est
pas ce que nous pensions qu'ils allaient faire... » a reconnu
Paddy Lowe, le directeur exécutif en charge de la technique chez
Mercedes, à Motorsport.com.
La décision de prendre les pneus médiums, pour ne plus repasser aux
stands, a été évidente pour beaucoup d'équipe, y compris Haas, qui
disputait pourtant sa première course. Chez Renault, il n'y a eu
aucune hésitation.
« Il n'y avait vraiment qu'un seul type de pneus à
prendre, » a déclaré Alan Permane, le responsable des
opérations en piste de l'équipe française, à Autosport.
« C'était les médiums pour aller jusqu'au bout. C'est ce que
nous avons fait sur les deux voitures. »
« Sur le moment ça semblait vraiment évident, et évidemment
c'était la bonne chose à faire. J'ai été très surpris de voir des
gens faire autre chose et avoir la volonté de s'arrêter à nouveau
parce que ce n'est pas une piste facile pour doubler, et la
position sur la piste détermine tout. »
Même Mercedes n'avait aucune certitude
L'erreur de Ferrari est-elle si évidente ? Comme le souligne
Alan Permane, Mercedes est partie du principe qu'il était difficile
de doubler, et que rouler en médiums n'empêcherait pas de résister
à un concurrent. Ferrari avait peut-être moins conscience de cet
élément puisque Sebastian Vettel était en tête et qu'il n'avait pas
été confronté à la difficulté de doubler un rival.
« Evidemment, ce n'était pas une décision totalement évidente, mais
nous pensions que toutes les autres voitures feraient ça, » précise
Lowe. « Nous avions vu dans la première partie de la course que
c'était très, très dur de doubler, même avec un avantage dans les
performances. »
Il n'y avait pas de certitude totale sur l'endurance des pneus
médiums, surtout en attaquant: « C'était l'inconnue, »
reconnaît Lowe. « Est-ce que le médium aurait tenu si longtemps ?
Parce qu'ils attaquaient vraiment au maximum. »
Les données de l'an dernier et des essais privés ont aidé
Mercedes s'est quand même sentie assez sereine pour utiliser les
médiums. Il a plu vendredi, ce qui a empêché les équipes
d'avoir une véritable idée des performances et de la dégradation
des pneus. Mercedes s'est cependant appuyée sur les données de l'an
dernier et sur celle des essais de Barcelone pour avoir la
conviction que les médiums tiendraient jusqu'à l'arrivée. A
Barcelone, l'équipe a énormément roulé en médiums, puisqu'elle n'a
fait aucun tour en super-tendres et en ultra-tendres.
« Avec la stratégie à un arrêt (suite au drapeau rouge), nous
savions que ça jouerait en notre faveur, » a expliqué Toto
Wolff, le patron de Mercedes Motorsport, à Motorsport.com.
« Nous n'avions pas beaucoup d'informations sur les médiums,
en nous appuyant sur les suppositions de l'année dernière et sur ce
que nous avons vu durant les essais privés, donc c'était bien de
rouler beaucoup avec les médiums. Il semblait qu'ils pourraient
tenir, que nous pourrions survivre, que nous pourrions les faire
tenir. »
Le choix de Mercedes de beaucoup rouler en pneus médiums et en
pneus tendres avant la saison a pu aider: « Un peu, oui,
et avec les connaissances que nous avons des médiums l'an
dernier » confirme Lowe. « On ne s'attend pas à ce que
les données soient mauvaises un an plus tard. »


