L'auto, la passion dévorante de Stéphane Rotenberg

Le présentateur de Top Chef, de retour ce 25 janvier sur M6, est un grand amateur d'automobiles. Nous l’avions rencontré en 2012, pour évoquer sa passion.
Le célèbre présentateur de Top Chef, dont le premier épisode de la septième saison est diffusé ce 25 janvier 2016 sur M6, est fin connaisseur et amoureux d'automobiles. Comme il nous l'expliquait, lors d'une interview, en 2012, dans laquelle il reparle de son parcours. Et de ses 7 années passées à la rédaction de Sport Auto, en tant que journaliste-essayeur...
> Quel est votre premier souvenir automobile?
C'est avec mon père, dans les années 70. Il avait acheté une Renault 8 S, toute neuve, jaune, avec la calandre quatre phares. Je suis monté à l'avant et il m'a emmené faire un tour dans Paris. J'ai adoré. Depuis que je suis tout petit, j'ai une passion pour les autos. Je pouvais rester des heures dans la voiture, même à l'arrêt dans un parking. Pour moi, le meilleur moment des week-end ou des vacances, c'était le parcours.
"Ma première voiture était une Lancia Delta 1300"
> Votre environnement avait-il une culture automobile?
Absolument pas. Si ce n'est que mon père changeait de voiture régulièrement, donc il y avait souvent une nouvelle voiture à la maison. Mais il n'y a pas dans ma famille de gens particulièrement passionné par la voiture. Je suis le premier à avoir un goût et une passion absolue pour l'auto.
> Comment est venue cette passion?
C'est difficile à dire. On parle souvent d'atavisme mais pour moi ça a été spontané. Je me souviens qu'en février 1980, à 12 ans, j'ai acheté mon premier numéro de Sport Auto. Il y avait les Ligier et les Renault en couverture. J'ai préféré cela aux bandes dessinées des enfants de mon âge. J'ai découvert un univers qui m'a tout de suite passionné et j'ai commencé à consommer la presse automobile.
> Votre première voiture?
J'ai acheté une Lancia Delta 1300. Je ne voulais pas avoir la petite voiture pour les débutants de l'époque et j'adorais les italiennes. Elle a très vite été suivie par une Triumph Spitefire, trois mois plus tard. Je changeais de voiture tout le temps.
"José Rosinski m'a embauché à Sport Auto. J'y suis resté 7 ans"
> Comment avez-vous commencé dans le journalisme automobile?
J'ai commencé par la page auto de Libération. Je le dois à Lionel Froissard qui fait toujours leurs papiers auto. Lionel était fou de Formule 1, mais il n'aimait pas le produit et il m'a proposé de m'en occuper. J'avais 20 ans. C'est grâce à ces papiers dans Libé que j'ai pu me vendre. Ensuite, le même jour, j'ai eu une proposition de France 2 et de Sport Auto, pour être reporter. J'ai passé une nuit blanche à hésiter et ma passion de jeunesse a fait la différence. J'ai préféré Sport Auto, pour être essayeur. C'était José Rosinski qui m'embauchait, l'une de mes idoles. Je pensais faire rester là pendant un ou deux ans, et faire de l'audiovisuel. Finalement j'y suis resté 7 ans avant de rebasculer vers la télévision.
> Quel est votre meilleur souvenir dans la presse auto?
J'en ai pleins. Comme cette traversée des Etats Unis, de Phoenix à Los Angeles avec la Viper qui n'était pas encore sortie et qui était un véritable évènement à l'époque. C'était un vrai grand reportage et un grand souvenir, j'ai adoré. Sinon, le premier comparatif avec la Ferrari 348 et la Honda NSX. On est allé sur le Nurburging avec José Rosinski. Je l'ai accompagné et j'ai tourné sur le Nurburgring. C'était la première fois que je roulais en Ferrari.
Je me suis fait peur parce que ça tenait très mal la route. Je dois reconnaitre alors qu'objectivement, la NSX était meilleure mais j'ai quand même préféré la Ferrari. José m'a dit cette phrase "Dans notre univers de passions, les défauts peuvent être des qualités". Il avait raison! Sinon, j'ai été subjugué par la F40. Je l'ai essayée à Mortefontaine à l'époque. J'ai fait un nombre incalculable de tête à queue avant de comprendre comment ça marchait. Ensuite je dois reconnaitre que je garde un souvenir ému de la 911. Parce que c'est une voiture qui ne m'a pas fait rêver quand j'étais jeune et je ne comprenais pas la fascination qu'avait cette voiture. Puis je l'ai essayée et plus je l'ai conduite, plus j'ai compris pourquoi.
"J'ai eu de vraies déceptions, comme les Aston Martin"
>Et les pires?
J'ai eu de vraies déceptions, comme les Aston Martin. Parce que je rêvais de cette marque. Pour moi, Roger Moore dans "amicalement vôtre", c'était vraiment quelque chose, tout comme les James Bond. Mais quand j'ai essayé la Virage à l'époque, je me suis rendu compte que c'était des Rolls à 2 portes. J'ai été surpris par le poids (!) et déçu par les pannes. C'était des jolies voitures à regarder, mais à conduire, c'était désespérant.
> Que regardez-vous en premier sur une voiture?
Bien sûr, le style. Mais je vais privilégie le plaisir de conduite au look. Je peux rouler dans des voitures qui sont pas forcément jolies mais qui sont plaisantes à conduire. Mais au final, je reconnais que c'est le moteur qui m'attire le plus. J'ai acheté une Alfa 90 V6, qui est une voiture d'une grande laideur, juste parce qu'il y avait le V6 Alfa. J'avais pas les moyens de m'acheter la GTV, mais au moins, j'avais ce moteur magique.
> Quelles autos vous font envie aujourd'hui?
Toutes les voitures de sport modernes me font envie! Mais je sais qu'à l'arrivée, si je ne devais en garder qu'une, ça serait une 911 ou une Mercedes. Parce que l'usage quotidien fait que ces deux marques sont exceptionnelles. Quand on a une famille comme moi, une Mercedes, ça devient incontournable. Ou une 911...
Comment voyez-vous l'automobile en 2020?
> Avez-vous un fantasme automobile non réalisé, qu'il s'agisse d'un endroit, d'une auto ou des deux à la fois?
J'en ai plusieurs. A commencer par rouler sur la grande corniche avec une voiture un peu moins lourde que les voitures actuelles. Voir la mer, avoir une route qui tourne au volant d'une belle auto, ça reste l'un des plus beaux plaisirs qui soient. C'est plus forcément de rouler très vite, c'est de rouler à un rythme soutenu avec un beau paysage. Donc je vais dire, de beaux virages et une voiture de 1000 kg maxi et 300 chevaux. Moi ce qui me gêne aujourd'hui, c'est que les voitures sont trop larges, trop longues, trop lourdes. Ca fait un peu vieux combattant, mais quand je vois 2000 kg, je sais que ça va m'amuser quelques minutes, que la puissance va être fabuleuse, mais je n'aurais pas forcément le déclic.
> Comment voyez-vous l'automobile en 2020?
Il parait qu'elles seront électriques... Mais je pense surtout, comme le disait ce vieux slogan que j'ai adoré : "les hommes n'ont pas fini d'aimer les voitures". Donc je ne suis pas du tout inquiet, j'ai confiance en l'avenir.
Photo : L.Villaron/Sport Auto