Plus européenne que jamais : la Stingray au Mans
Look d'enfer, sonorité, prix d'ami : la 7e génération de Corvette, la Stingray, n'a presque que des atouts. Cerise sur le gâteau : le circuit ne l'effraie pas.
Qu'est-ce qui coûte moins de 80 000 €, réveille tout le quartier au démarrage, fait le bonheur de ses propriétaires depuis 50 ans et se comporte avec tellement de rigueur qu'on en vient à se demander si on ne la préfère pas aux M4, C63 AMG Coupé et consorts ? Ceux qui ont répondu Corvette Stingray ont visé juste et voici ce que pense Christophe Tinseau, après l'avoir essorée sur le circuit du Bugatti au Mans, de la GT américaine la plus européenne.
L’avis de Christophe Tinseau
C’est peut être le plus étonné de nous tous. ‘’Ils ont vraiment bien amélioré la voiture, notamment en entrée de courbe. En comportement, il y a un gouffre par rapport à la C6. Avant, j’avais tendance à survirer une fois que je prenais les freins. La Stingray est plus prévenante’’ entame Christophe. Est-elle aussi polyvalente qu’une 911 ? ‘’Attention, ça reste une Corvette. En sortie, il faut attendre d’avoir les roues bien droites. Sur les virages moyens, comme le S bleu, quand tu sors un peu en dévers, tu sens que l’arrière est léger’’. Christophe aborde l’efficacité sur ‘’le long terme’’. ‘’Plus je tournais, plus j’améliorais mes chronos. C’est rare car en principe, le meilleur temps est obtenu au deuxième tour et ensuite, l’auto s’effondre. Là, ce n’est pas le cas’’. Si la motricité peut se montrer problématique en cas de générosité, le différentiel fait en revanche du très bon boulot. ‘’Il est géré parfaitement. Un moment, j’avais les deux roues de gauche sur la pelouse synthétique, détrempée, et celles de droites sur le bitume, qui était sec et je suis resté à bloc sans aucun souci’’. Le roulis est mieux maitrisé que par avant, ‘’même si la voiture reste souple’’. Mais cette relative mollesse permet à la Corvette de conserver son train avant et son grip. Avec son énorme inertie à l’arrêt, on pouvait s’attendre à ce que le pilote fustige le V8. Il n’en est rien : ‘’en roulant, ça va bien mieux. Il manque peut être un peu de couple pour relancer en virage mais comme toutes les Corvette, le moteur est quand même plein de A à Z’’. En revanche, il n’est pas plus enchanté que nous par la transmission. ‘’Elle manque de précision. Quand tu veux passer vite de 2 à 3, tu te retrouves à taper entre la 2 et la 3. Il faut pousser gentiment et ne pas aller trop vite’’. Quant à l’étagement, il est beaucoup trop long : ‘’je n’utilise que les 2,3 et 4. Il a trois vitesses qui ne me servent pas’’. Finition, esthétique, rapport prix/prestations : s’il fallait choisir entre une 911 et la Stingray, Christophe se laisserait il tenté par l’exotisme ? ‘’Argh, je prendrai quand même la Porsche. Elle est plus facile à conduire, même vite. Le train arrière, tu le perds rarement sur une 991. Mais s’il y avait une boîte vraiment rapide, je changerais peut-être d’avis’’. C’est dit...
L'avis de Sport Auto
Pour une raison qui nous échappe, la Corvette n'a pas la réputation qu'elle mérite. On voit en elle une auto incompatible avec nos exigences européennes alors que c'est tout l'inverse. La Stingray est compacte, performante, très bonne freineuse, polyvalente et, surtout, terriblement atypique. Un achat à la fois passion et raison.
Quelques chiffres
Découvrez ci-dessous quelques chiffres clés autour de la Corvette Stingray et de sa prestation au Mans :
> Moteur : 8 cylindres en V, 6162 cm3
> Puissance annoncée : 466 ch. Puissance mesurée : 447,7 ch
> Transmission : roues AR, 7 manuels
> Poids annoncé/mesuré : 1539/1579 kg
> Performances : 0 à 100 km/h en 4''9, 1000 m D.A. en 23''0, 292 km/h (annoncés)
> Chrono au Bugatti : 1'52''16.
> Conditions : 12°C sec, 8 km/h de vent.
Photo : Greg / EMAS