Aston Martin Vantage (2018) : Retour en force !

Lancée en 2005, lors de la "première" résurrection d'Aston, la petite Vantage commençait à montrer ses rides. Enfin, une descendance lui est donnée.
C 'est un scalpel, notre vraie voiture de sport ! ", s'emporte
Marek Reichman, le patron du design d'Aston, en présentant la
nouvelle Vantage. "Son empattement est plus court que celui de
la DB11, et sa longueur totale inférieure à celle d'une 911." Cela
fait à peine cinq minutes que nous avons découvert la nouvelle
Vantage, et voilà que surgit déjà dans la conversation sa cible
privilégiée. Notez, il y a pire comme référence.
Alors que l'ancienne Vantage pouvait être vue comme une version
compacte de la DB9, la nouvelle cherche à se démarquer radicalement
à la fois de la DB11, mais aussi de sa devancière. Fini, la petite
GT élégante et BCBG. La nouvelle joue clairement l'agressivité, au
risque de désorienter la clientèle : grande bouche noire, capot
très bas, arrière portant fièrement un extracteur conséquent, qui
n'est pas là que pour la déco. Elle ne plaira pas à tout le monde.
"Nous avons fait le choix de ne pas utiliser d'ailerons mobiles,
explique Max Szwaj, directeur technique d'Aston. Tout l'équilibre
aérodynamique de la voiture repose sur son plancher." Le niveau
d'appui généré serait inédit chez Aston Martin.
Carbone et alu
Côté structure, la Vantage se construit sur la base de la toute
nouvelle plate-forme maison, inaugurée par la DB11. Il s'agit
toujours d'aluminium, collé et riveté. "Rien n'est soudé ,
explique Max Szwaj, ce qui nous donne la possibilité de mixer
l'aluminium avec d'autres matériaux à l'avenir." Même si on
retrouve sur la nouvelle Vantage des thèmes traditionnels de la
marque, elle affiche une agressivité en rupture aussi bien avec sa
devancière qu'avec la DB11. Et, d'ores et déjà, de proposer un
toit carbone sur la Vantage.
Par rapport à la DB11, la plate-forme évolue pour accepter un
empattement réduit et des trains roulants réglés plus vifs. "Nous
avons par exemple supprimé les isolants sur le faux châssis
arrière, poursuit le directeur technique. Cela contribue à une
meilleure connexion du conducteur avec la route." Pour l'instant,
il n'est pas question de roues arrière directrices : " Mais à
l'avenir, nous ne l'excluons pas. " En revanche, pour favoriser
l'agilité, la Vantage dispose pour la première fois chez Aston d'un
différentiel actif ainsi que d'un freinage roue par roue. Autre clé
de son comportement, Szwaj insiste sur l'équilibre de ses masses,
un 50/50 de très bon augure : " cela nous a obligés à placer le
moteur en arrière de l'essieu avant, le plus bas possible ".
Cela laisse un peu de place sous le capot pour une éventuelle
version V12, non ? " Sans doute, sourit-il. Mais dans ce cas, il
faut avancer la mécanique, et cela ajoute environ 100 k g sur
l'avant. Si on cherche la sportivité et l'agilité, le V8 reste mon
choix favori. "
Sacré caractère
Parlons-en, justement, de ce V8. Comme sur la DB11, il s'agit du
4 litres biturbo réalisé par AMG, en configuration 510 ch. C'est un
peu plus que l'AMG GT et un peu moins que la GT-S. On nous annonce
que la signature sonore sera tout particulièrement travaillée pour
correspondre à l'esprit de la marque. Une chose est sûre : avec ce
bouilleur sous le capot, la nouvelle Aston ne manquera pas de
caractère, d'autant que le poids annoncé reste contenu : 1 530 kg à
sec, soit sans doute autour de 1 650 kg dans la vraie vie.
Tout pour le pilote
A l'intérieur, Marek Reichman assume le fait qu'il s'agisse d'une
voiture un peu égoïste, à l'habitacle orienté vers le conducteur.
Même si le coffre de 350 litres s'annonce très généreux. Là encore,
la présentation s'éloigne du côté classe et chic de l'ancienne
Vantage, pour quelque chose de plus sportif, peut-être un peu
compliqué, hérissé d'une multitude de boutons. Présentée avec une
boîte auto ZF à 8 rapports, elle pourra bientôt recevoir en option
une boîte manuelle (7 vitesses), notamment pour le marché américain
qui reste paradoxalement très demandeur de ce type de transmission
pour les modèles sportifs. Côté performances, la Vantage se place
très honorablement face à ses concurrentes.
Son 0 à 100 km/h, annoncé en 3''7, gagne une seconde par rapport à
l'ancienne Vantage S, rien moins, et se met à peu près au niveau
d'une 911 Carrera S. Même évolution en vitesse maxi, avec 314 km/h
revendiqués. " En fait, avance Andy Palmer, lorsque vous conduirez
cette nouvelle Vantage, vous comprendrez beaucoup mieux quelles
sont la place et la philosophie de la DB11. " Le plus tôt sera le
mieux !
En bref
Moteur : V8 biturbo, 4 litres, 510 ch à 6 000 tr/mn, 70 mkg à 2
000 tr/mn
Transmission : aux roues AR, boîte 8 auto
Poids : 1 530 kg (à sec)
0 à 100 km/h : 3''7 V. max. : 314 km/h
Tarif : env. 155.000€


