Toyota décrypte la logistique de la F1
Quelles sont les premières étapes pour se préparer à un nouveau
circuit en termes de logistique ?
La première chose est de recueillir le maximum d'informations au
préalable, ou de contacter le circuit, et parfois c'est eux qui
nous contactent directement. Pour Suzuka par exemple, des
changements ont été faits dans les stands. Donc ils nous ont envoyé
les plans et les informations sur leurs projets et nous avons été
invités pour prendre des photos, poser des questions, faire des
demandes et comprendre la situation. C'est utile de donner nos
idées sur ce dont nous avons besoin pour l'électricité ou ce genre
de choses.
Si vous aviez trois souhaits pour un nouveau lieu en termes
d'installations, quels seraient-ils ?
Le premier serait d'avoir assez d'espace pour travailler et tout
bien ranger, surtout pour l'an prochain avec des équipes en plus.
L'autre priorité serait d'avoir des installations les plus
similaires possibles d'un circuit à l'autre pour ne pas avoir à
changer ou adapter notre matériel à chaque fois. Enfin, de bonnes
infrastructures de transport sont essentielles parce que sinon
c'est un vrai problème pour l'équipe.
Et pour Abou Dabi ?
Dans le cas d'Abou Dabi, c'est un lieu totalement nouveau donc la
situation est différente de Suzuka parce que nous n'avions pas
d'informations existantes. Nous avons été invités après le Grand
Prix de Bahreïn et nous avons vu ce qui était fait à cette époque
et ce qui était prévu. Ils ont écouté nos propositions et discuté
de problèmes comme l'accès, les stands et les bureaux. Abou Dabi
est un peu différent parce que Richard Cregan [ancien manager de
Toyota F1] et Andy Beaven travaillent sur le projet donc nous nous
entendons bien avec eux grâce au temps qu'ils ont passé chez nous.
Et ils savent vraiment ce dont une équipe à besoin donc ils
connaissaient les exigences.
Comment gérez-vous la logistique autour de la piste ?
Après avoir vu le circuit en lui-même, nous devons comprendre la
logistique au niveau des hôtels, de l'aéroport le plus proche et
des transports possibles quand les gens arrivent. Nous regardons
s'il y a des lois sur les étrangers qui conduisent et s'il est plus
approprié d'utiliser des bus. Nous choisissons la solution la plus
pratique, efficace et économique. C'est en fait un gros travail de
préparation à long-terme donc cela se prépare six mois à un an
avant la course.
Comment jugez-vous la logistique pour que les gens viennent à Abou
Dabi ?
Je dirais que tout semble bon au niveau de la logistique à Abou
Dabi. Notre hôtel est entre l'aéroport, la ville et le circuit donc
nous aurons des déplacements assez bons et conduire ne devrait pas
poser problème. Nous avons une petite inquiétude sur l'accès à
l'île de Yas parce qu'il faut normalement un permis mais cela a été
réglé par la FOM (Formula One Management) et le gouvernement donc
ce devrait être assez facile pour l'équipe.
Comment choisissez vous les hôtels ?
C'est plus ou moins un compromis entre les coûts, le lieu et le
confort. Nous avons certains standards que nous voulons offrir à
l'équipe et nous avons aussi un budget pour chaque course donc il
faut trouver la meilleure combinaison. Pour Abou Dabi, nous avons
même envisagé de rester à Dubaï et de nous déplacer tous les jours,
au cas où les hôtels seraient mieux, mais en fait ce n'était pas
vraiment faisable. Le temps de transport est long et il y a des
possibilités de tempêtes de sable ou d'accidents sur la route donc
nous avons choisi un hôtel à Abou Dabi. Notre philosophie est
d'offrir la meilleure qualité de travail aux gens et une distance
proche du circuit. Après une longue journée de travail, passer une
heure dans les transports pour rejoindre l'hôtel est assez
pénible.
Le départ en fin de journée (à 17h00 locales) complique-t-il ou
change-t-il les habitudes ?
La bonne chose est que c'est la dernière course de la saison donc
le départ plus tard n'est pas vraiment un problème en termes de
logistique ou de rangement, contrairement à la course de nuit à
Singapour qui était affectée par le Grand Prix du Japon une semaine
après. C'était un vrai défi logistique le dimanche parce que nous
avions une course tardive puis il fallait que le fret soit près à
l'heure habituelle, vers 4h le lundi matin. C'était difficile pour
les gens de tout faire à temps mais à Abou Dabi, ce ne sera pas un
problème. C'est la dernière course donc il n'y a pas à se presser
pour que l'équipement soit rangé et nos vols sont le lundi soir,
donc il y a beaucoup de temps.
Comment les voitures sont-elles passées du Brésil à Abou Dabi ?
Les voitures sont venues directement du Brésil vers Abou Dabi via
le fret aérien de la FOM. Elles sont arrivées à la fin de la
semaine dernière et stockées à Abou Dabi avant que nos mécaniciens
les récupèrent lundi matin.
Quelles sont vos impressions sur le circuit de Yas Marina ?
C'est extrême. Quand je suis venu en avril, ils travaillaient déjà
en permanence, mais pas au moment où il fait le plus chaud parce
que c'est impossible. Les dernières modifications sont incroyables,
je n'ai jamais vu ça auparavant sur un circuit de Formule 1. La
marina qu'ils construisent, autour de laquelle le circuit est bâti,
l'hôtel qui passe au dessus de la piste... Ils ont investi
énormément et c'est vraiment quelque chose de différent. Ils ont
fait de gros efforts pour que les équipes aient exactement ce
qu'elles veulent donc pour nous ce sera vraiment la course la plus
facile depuis un moment.
Interview conduite et fournie par Panasonic Toyota Racing


