McLaren fait le point sur le KERS
A partir de la saison 2009, les équipes pourront utiliser un
système de récupération de l'énergie cinétique (KERS). L'énergie
générée lors des freinages sera récupérée puis stockée, et le
pilote pourra la réutiliser en appuyant sur un bouton pour
bénéficier d'un gain de puissance.
McLaren a débuté les essais en piste de son KERS Barcelone. Lors
des derniers tests de la saison, McLaren aura une MP4/23K dotée du
système, avant d'intégrer un KERS prêt à disputer des courses sur
la MP4/24, la future monoplace de l'équipe. McLaren va également
poursuivre ses essais sur l'aérodynamique et les pneus avec une
MP4/23 classique.
"Pour nos premiers véritables essais, nous voulons nous assurer que
le système peut passer les vibreurs et subir des vibrations que
nous n'avons pas forcément vu lors des essais aérodynamiques,"
explique Indy Lall, le responsable de l'équipe d'essais de McLaren,
sur le site web de l'écurie. "Jusqu'à présent, nous avons extrait
une faible quantité de puissance de notre KERS et nous n'allons pas
utiliser la puissance maximale immédiatement. Nous allons le faire
pas à pas."
Contrairement à d'autres éléments de la monoplace tels que le
moteur, les équipes auront une liberté totale dans le développement
de ce système. "Il y aura clairement un développement constant du
KERS au cours de l'année," précise Paddy Lowe, le responsable de
l'ingénierie. "Il faut garder à l'esprit que le bénéfice de
performances idéal du KERS est plafonné, parce qu'il y a des
limites de puissance et d'énergie. Donc en supposant que l'on
atteint ce plafond, il faut regarder d'autres domaines comme
réduire le poids, le rendre plus efficace ou le rendre plus
fiable."
Le KERS n'aura pas le même impact sur chaque piste et cela pourrait
favoriser le spectacle: "[Il] aura plus d'influence sur certaines
pistes que sur d'autres, donc la hiérarchie pourrait changer un peu
de circuit en circuit."
Des réglages précis
Le travail des pilotes va beaucoup changer en 2009. Au delà de
l'adaptation aux appuis aérodynamiques plus faibles et aux pneus
slicks, ils pourront désormais régler l'inclinaison d'un élément de
l'aileron avant depuis le volant et ils devront utiliser le KERS au
bon moment. Mais le système implique également d'autres
changements.
"Il demande des réglages très précis sur la voiture, surtout au
freinage" confie Pedro de la Rosa, le pilote d'essais de McLaren,
sur le site de l'équipe. "Le KERS se recharge lui même, donc quand
on freine cela génère une résistance supplémentaire qu'il faut
réussir à compenser pour retrouver l'équilibre."
"Cela implique une interférence avec le frein moteur et l'équilibre
des freins. Il faut trouver le meilleur compromis. Ce n'est pas
seulement régler le KERS et aller plus vite, il faut tout
équilibrer avec le système complet. S'il n'est pas correctement
réglé, ce sera très brutal. La difficulté sera d'adoucir toutes les
transitions."
Certaines équipes sont plus en avance que d'autres avec leur KERS.
Honda, BMW et Williams ont effectué plusieurs essais en piste mais
Ferrari n'a pas encore fait d'essais avec la totalité du système.
Toyota a repoussé l'arrivée de son KERS et l'écurie japonaise ne
l'aura sur sa voiture qu'en cours de saison, même si dès essais
sont prévus dès janvier.


