Jackie Stewart défend McLaren
Les médias anglais ont peut-être perdu la raison. Certains
tabloïds ont très mal vécu la victoire de Fernando Alonso,
dimanche, à Monaco. En empêchant Lewis Hamilton de l'attaquer,
McLaren aurait privé l'anglais d'une victoire, en appliquant des
consignes d'équipe...
La FIA a lancé une enquête, pour savoir s'il y avait réellement eu
des consignes. On peut difficilement y croire: empêcher des pilotes
ne s'attaquer n'a rien d'exceptionnel, en particulier sur un
circuit comme Monaco, où la moindre erreur coûte (très) cher.
McLaren n'a pas changé la position de Lewis Hamilton, et l'équipe
anglaise ne lui a jamais dit que Fernando Alonso devait finir
devant lui. La stratégie, à l'origine sur un seul arrêt, a
simplement été changée pour basculer sur deux arrêts... et on peut
difficilement imaginer que c'était dans le but de favoriser
l'espagnol !
C'est en tous cas ce que pense Jackie Stewart, observateur avisé...
"Je ne vois rien de mal dans ce qui s'est passé," a-t-il affirmé
sur les ondes de la BBC Radio Five Live. "[Alonso] a fait la
pole-position, il a pris un bon départ et il a pris la tête, ce qui
lui a permis de creuser l'écart. Il a fait le meilleur tour et il a
gagné la course. Il a été assez fort."
Il pense que c'est "le bon" qui a gagné, et qu'il n'y a pas de
scandale. Le triple champion du monde estimùe donc que ce n'est
absolument pas comparable avec ce qui s'est passé lors du Grand
Prix d'Autriche 2002, quand Rubens Barrichello a laissé Michael
Schumacher gagner.
"Le cas Schumacher-Barrichello était flagrant: il a réduit sa
vitesse de 60 ou 70km/h pour laisser Schumacher le doubler avant la
ligne d'arrivée," a expliqué Stewart. "C'était vraiment évident,
les spectateurs n'ont pas aimé, les médias non plus."
"Mais il est très difficile de dire à des patrons d'équipe que si
on est premier et deuxième, il faut laisser les pilotes aller
jusqu'à la limite absolue de leurs capacités. Je pense que c'est
excellent pour Lewis de terminer deuxième à Monaco, et d'être à
nouveau sur le podium."
"Qu'aurait-on dit s'il avait trop attaqué dans les derniers tours
et qu'il était sorti de la piste, qu'il avait percuté le rail et
mis sa McLaren hors course ?"
Fernando Alonso en a lui même fait l'expérience: il est sorti sous
le tunnel, en étant gêné par Ralf Schumacher, alors qu'il ne
semblait pas attaquer énormément... Prendre des risques
supplémentaires est donc assez inutile.


