La F1 dans le flou : pourquoi un retour des V8 se profile à l'horizon...
Alors que se profile un nouveau chapitre réglementaire à partir de 2026, la Formule 1 se gratte déjà la tête sur son prochain cycle technique avec un possible retour des moteurs V8. Mais qu'en est-il vraiment ?
Cela cause beaucoup "moteurs" ces jours-ci en F1. Normal, me direz-vous, à l'aube d'une nouvelle réglementation faisant la part belle à des motorisations revues sous le capot des monoplaces. Sauf que le coeur des conversations évoque plutôt un retour des V8 de 2.4 litres sitôt le prochain cycle réglementaire rangé au placard. Le monde à l'envers ?
Des F1 moins puissantes en 2026 ?
Voici plusieurs mois que les parties prenantes - c'est-à-dire
les écuries, motoristes et instances
dirigeantes comme la FOM et la
FIA - discutent du visage à donner à la
Formule 1 dans un futur pas si lointain.
Cette situation résulterait de craintes émises par certains
teams quant au bien fondé de la refonte technique
sur laquelle ils travaillent depuis des mois. Car bien que
toujours plus respectueux de l’environnement - avec une
répartition à 50/50 entre puissance électrique et
thermique et l'utilisation d'un carburant certifié
100% durable - les nouveaux
groupes-propulseurs perdraient tout de même en
cavalerie par rapport à la génération actuelle, en
place depuis 2014.
Ce déficit en puissance serait en partie compensé par
l'introduction d'éléments aérodynamiques mobiles
sur des monoplaces attendues comme plus légères et
avec un look plus affiné.
Mais en attendant de
voir ces futures machines en piste à l'hiver 2026,
après une première séance de roulage à l'abri des
regards des fans et même des médias, ça cause déjà en
coulisses à propos de la génération suivante
...
Quand les V8 entrent en jeu...
Mais d'où viennent ces discussions autour du
V8 ? On les doit à Mohammed Ben
Sulayem en personne. Selon nos confrères de
The-Race, le président de la FIA serait en faveur d'un
retour d'un moteur à huit cylindres de 2.4
litres.
Pas tout à fait ceux que la discipline a
connus entre 2006 et 2013, mais plutôt un type de
bloc doté d'une assistance hybride nourri de
carburant durable comme les écuries en développent
avec succès depuis l'avènement de l'hybridation en F1.
Cette idée, dont les contours techniques restent encore flous,
serait justifiée par l'escalade des coûts de
développement que la nouvelle réglementation ferait peser
sur les écuries. Ben Sulayem a également déclaré
vouloir convaincre les motoristes de déployer cette architecture
dès 2029, soit une année plus tôt que la période définie par le
Power unit Governance Agreement. Celui-ci
stipule en effet que les blocs hybrides révisés pour
2026 doivent être utilisés jusqu'en 2030
inclus.
Toutefois, pour qu'un tel changement puisse
être appliqué, une "super majorité" est nécessaire
entre les manufacturiers, c'est-à-dire quatre des cinq
engagés à partir de la saison prochaine
Or, il s'avère
que seuls Red Bull Powertrains et
Cadillac, dont le futur groupe-propulseur est
attendu pour 2029, auraient exprimés leur intérêt pour un
avancement de l'échéance, contrairement à Mercedes,
Ferrari, Honda et Audi...
A la veille du récent Grand
Prix d'Italie, une réunion était d'ailleurs prévue à Londres
entre Ben Sulayem et les écuries afin
d'évoquer cette question de vive voix. Mais face au blocage
attendu, le président a préféré annuler la table
ronde à la dernière minute, comme révélé par
Auto Motor und Sport.
Plus surprenant encore, il aurait signifié aux teams son intention de faire pencher les discussions autour du prochain cycle débutant en 2031. Un volte-face qui suggère que la nouvelle réglementation 2026-2030 ira bien à son terme. Mais passé ce délai, la FIA serait alors dans son droit d'imposer aux motoristes un changement de paradigme, comme le retour du V8. Et ce qu'ils soient d'accords ou non avec la direction prise. Affaire à suivre...



