Bourdais veut trouver une place en F1

Publié le 14 août 2009 à 12:28
Mis à jour le 20 novembre 2020 à 21:56

Sébastien Bourdais a été évincé par Toro Rosso après le Grand Prix d'Allemagne. Dans un entretien publié par L'Equipe en début de semaine, le Français est sorti de sa réserve. Il y fait part de sa volonté de trouver une nouveau baquet, même s'il sait que ce sera très difficile.
"J’aspire à retrouver une place en F1" confie le Manceau. "Vu qu’il n’y a pas d’essais, je peux être intéressant pour une des nouvelles équipes. Mais bon… Kubica et Heidfeld vont aussi être sur le marché. Certaines nouvelles équipes vont être au point techniquement, mais sans argent… Le climat complique pas mal les choses."
Lorsque Felipe Massa s'est blessé en Hongrie, Sébastien Bourdais a un temps eu l'espoir d'entrer en négociations avec Ferrari, pour assurer l'intérim. Les deux pilotes ont le même manager, Nicolas Todt, mais il est vite apparu que ce n'était pas une option crédible: "On a un peu parlé de la possibilité Ferrari. Après, quand on a su qu’ils parlaient de Michael [Schumacher] dans le baquet, c’est clair qu’on n’a rien essayé."
S'il ne parvient pas à trouver une nouvelle place en F1, il espère rester chez Peugeot en endurance. Le constructeur français sera au Petit Le Mans fin septembre, mais sans lui.
"Je suis sous contrat avec Peugeot jusqu’à la fin de l’année" rappelle Bourdais. "Pour l’an prochain ? Ils avaient l’air plutôt contents de mon travail au Mans cette année…"
Un retour chez Newman/Haas/Lanigan, en IndyCar cette fois, semble également possible, mais il lui faudra un budget. "J’ai toujours eu des contacts avec mon équipe. Après, le problème, c’est qu’ils ont besoin d’argent pour faire rouler cette voiture. Il faut 5 millions d’euros. Pas facile à trouver en ce moment."
"Là, d'un coup..."
Sébastien Bourdais a appris que Toro Rosso voulait se séparer de lui en arrivant au Nürburgring. Jaime Alguersuari devant être aligné en 2010, l'équipe italienne a voulu qu'il débute dès cette année, pour compenser la limitation des essais privés durant l'hiver.
"Tout commence par un message de papa, le mercredi soir, à ma descente d’avion, m’apprenant la rumeur sur mon remplacement" explique le Manceau. "J’appelle Franz [Tost], qui ne dément pas. Il me dit : “On n’est pas très contents, on te remplace”. Comment ? Je n’avais jamais rien entendu de l’année sur mes résultats. Et là, d’un coup…"
"Tost me fait comprendre qu’il ne veut pas en parler au téléphone, qu’on se verra le lendemain au circuit. Le jeudi, je l’attends jusqu’à 14 heures. Il me dit que, comme ils n’ont pas l’intention de me garder l’année prochaine, ils veulent former Alguersuari et le faire rouler tout de suite. La décision a été prise avec Dietrich Mateschitz [le propriétaire de Red Bull], la semaine d’avant."
Durant tout le week-end, Bourdais a préféré nier l'évidence, avec l'espoir que Toro Rosso change d'avis: "J’ai un contrat pour une saison, sans clause de résultat. En ce qui me concerne, c’est bizarre, mais je suis obligé de jouer le jeu. Si je fais autre chose, je ne peux faire que des bêtises."
"Dans la soirée, ils me demandent si je veux communiquer à ce propos. Je leur dis non car, encore une fois, j’ai un contrat, je veux continuer ma saison. Et surtout je veux leur laisser la possibilité de faire marche arrière. Tout le week-end, je dis que je ne suis au courant de rien, que je n’ai rien d’écrit. Ce n’est pas que j’y croie plus que cela..."
Dans cet entretien, Bourdais critique la manière "détestable" dont il a été traité. Mateschitz lui a en effet confirmé son éviction par SMS...
"J'ai fait ce que j'ai pu"
En Formule 1, Sébastien Bourdais a souvent eu du mal avec le comportement de ses monoplaces. Il n'a pas réussi à s'adapter à l'équilibre de la Toro Rosso.
"C’est plus conceptuel qu’autre chose" explique-t-il. "Cette voiture n’a pas de traction en latéral, et moi, ça, je n’arrive pas à gérer. La qualité des meilleurs, c’est de savoir s’adapter à la voiture. Moi, cela n’a jamais été ma qualité première. J’ai fait ce que j’ai pu avec ce que je sais faire."
"Par exemple, la première année chez Newman/Haas, je me faisais massacrer par Junqueira sur les routiers. L’hiver, avec mon ingénieur, on a travaillé sur la voiture pour qu’elle me convienne. L’année d’après, c’est moi qui devançais Junqueira. C’est ce qui m’a manqué chez Toro Rosso. On ne faisait pas de développement."

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