Bourdais veut trouver une place en F1
Sébastien Bourdais a été évincé par Toro Rosso après le Grand
Prix d'Allemagne. Dans un entretien publié par L'Equipe en début de
semaine, le Français est sorti de sa réserve. Il y fait part de sa
volonté de trouver une nouveau baquet, même s'il sait que ce sera
très difficile.
"J’aspire à retrouver une place en F1" confie le Manceau. "Vu qu’il
n’y a pas d’essais, je peux être intéressant pour une des nouvelles
équipes. Mais bon… Kubica et Heidfeld vont aussi être sur le
marché. Certaines nouvelles équipes vont être au point
techniquement, mais sans argent… Le climat complique pas mal les
choses."
Lorsque Felipe Massa s'est blessé en Hongrie, Sébastien Bourdais a
un temps eu l'espoir d'entrer en négociations avec Ferrari, pour
assurer l'intérim. Les deux pilotes ont le même manager, Nicolas
Todt, mais il est vite apparu que ce n'était pas une option
crédible: "On a un peu parlé de la possibilité Ferrari. Après,
quand on a su qu’ils parlaient de Michael [Schumacher] dans le
baquet, c’est clair qu’on n’a rien essayé."
S'il ne parvient pas à trouver une nouvelle place en F1, il espère
rester chez Peugeot en endurance. Le constructeur français sera au
Petit Le Mans fin septembre, mais sans lui.
"Je suis sous contrat avec Peugeot jusqu’à la fin de l’année"
rappelle Bourdais. "Pour l’an prochain ? Ils avaient l’air plutôt
contents de mon travail au Mans cette année…"
Un retour chez Newman/Haas/Lanigan, en IndyCar cette fois, semble
également possible, mais il lui faudra un budget. "J’ai toujours eu
des contacts avec mon équipe. Après, le problème, c’est qu’ils ont
besoin d’argent pour faire rouler cette voiture. Il faut 5 millions
d’euros. Pas facile à trouver en ce moment."
"Là, d'un coup..."
Sébastien Bourdais a appris que Toro Rosso voulait se séparer de
lui en arrivant au Nürburgring. Jaime Alguersuari devant être
aligné en 2010, l'équipe italienne a voulu qu'il débute dès cette
année, pour compenser la limitation des essais privés durant
l'hiver.
"Tout commence par un message de papa, le mercredi soir, à ma
descente d’avion, m’apprenant la rumeur sur mon remplacement"
explique le Manceau. "J’appelle Franz [Tost], qui ne dément pas. Il
me dit : “On n’est pas très contents, on te remplace”. Comment ? Je
n’avais jamais rien entendu de l’année sur mes résultats. Et là,
d’un coup…"
"Tost me fait comprendre qu’il ne veut pas en parler au téléphone,
qu’on se verra le lendemain au circuit. Le jeudi, je l’attends
jusqu’à 14 heures. Il me dit que, comme ils n’ont pas l’intention
de me garder l’année prochaine, ils veulent former Alguersuari et
le faire rouler tout de suite. La décision a été prise avec
Dietrich Mateschitz [le propriétaire de Red Bull], la semaine
d’avant."
Durant tout le week-end, Bourdais a préféré nier l'évidence, avec
l'espoir que Toro Rosso change d'avis: "J’ai un contrat pour une
saison, sans clause de résultat. En ce qui me concerne, c’est
bizarre, mais je suis obligé de jouer le jeu. Si je fais autre
chose, je ne peux faire que des bêtises."
"Dans la soirée, ils me demandent si je veux communiquer à ce
propos. Je leur dis non car, encore une fois, j’ai un contrat, je
veux continuer ma saison. Et surtout je veux leur laisser la
possibilité de faire marche arrière. Tout le week-end, je dis que
je ne suis au courant de rien, que je n’ai rien d’écrit. Ce n’est
pas que j’y croie plus que cela..."
Dans cet entretien, Bourdais critique la manière "détestable" dont
il a été traité. Mateschitz lui a en effet confirmé son éviction
par SMS...
"J'ai fait ce que j'ai pu"
En Formule 1, Sébastien Bourdais a souvent eu du mal avec le
comportement de ses monoplaces. Il n'a pas réussi à s'adapter à
l'équilibre de la Toro Rosso.
"C’est plus conceptuel qu’autre chose" explique-t-il. "Cette
voiture n’a pas de traction en latéral, et moi, ça, je n’arrive pas
à gérer. La qualité des meilleurs, c’est de savoir s’adapter à la
voiture. Moi, cela n’a jamais été ma qualité première. J’ai fait ce
que j’ai pu avec ce que je sais faire."
"Par exemple, la première année chez Newman/Haas, je me faisais
massacrer par Junqueira sur les routiers. L’hiver, avec mon
ingénieur, on a travaillé sur la voiture pour qu’elle me convienne.
L’année d’après, c’est moi qui devançais Junqueira. C’est ce qui
m’a manqué chez Toro Rosso. On ne faisait pas de
développement."


