F1 - Abiteboul craint le phénomène des équipes B

Cyril Abiteboul s'étonne des bonnes performances de Toro Rosso, qui a de forts liens avec Red Bull. Le patron de Renault craint une F1 à deux vitesses.
Le milieu de classement s'annonce très disputé cette année.
Certaines équipes pourraient avoir un avantage sur leurs rivales,
grâce à un accord avec une formation plus puissante. Haas achète
une grande partie de ses pièces à Ferrari, Alfa Romeo est aussi
très liée à la Scuderia, Racing Point a plusieurs pièces communes
avec Mercedes et Toro Rosso est très liée à Red Bull. Cyril
Abiteboul, le patron de Renault, s'inquiète en particulier de la
situation de Toro Rosso.
James Key a décidé de quitter Toro Rosso pour McLaren l’an dernier
et son poste de directeur technique est resté vacant, jusqu’à être
officiellement par Jody Egginton il y a quelques semaines.
Abiteboul estime que Toro Rosso s’est grandement appuyée sur Red
Bull, qui fournit tout le train arrière.
« Regardez la Toro Rosso, qui a mon avis sera probablement
l’équipe à battre en début de saison, vu notre niveau
actuel, » a confié le Français à Sky Sports F1. « Toro
Rosso n’a pas eu de directeur technique durant la plus grande
partie de la saison dernière. Ce qu’il s’est passé est très
clair. »
« Nous avons (une situation où) nous n’avons pas besoin de
directeur technique pour produire une voiture très performante.
Pour nous, c’est un problème. »
Abiteboul craint une F1 à deux vitesses
La Formule 1 s'est séparée en deux classes ces dernières années.
Derrière les quatre meilleures équipes de 2018, McLaren et Williams
sont les seules à ne pas bénéficier d'un partenariat concernant le
châssis. Renault est entre les deux groupes. L'équipe veut entrer
dans le club des top teams mais elle n'a pas de partenaire qui peut
lui apporter plus de données.
« Pour une équipe comme la nôtre, c’est déjà un défi
d’affronter les trois top teams, qui ont entre 30% et 40% de
ressources de plus que nous, » a souligné Abiteboul en
conférence de presse. « Mais si elles sont capables d’associer
leurs ressources avec d’autres équipes, ou de bénéficier de
synergies sous la coupole d’un budget plafonné, c’est un problème.
C’est un problème pour nous. C’est un problème pour au moins deux
autres équipes. Je ne veux pas parler pour elles, mais cela
pourrait aussi être un problème pour un nouvel entrant, qui
voudrait rejoindre la Formule 1 et être performant. »
Abiteboul veut que cet aspect soit pris en compte dans les
règlements pour 2021 : « C’est un sujet sérieux parce que
maintenant nous disons peut-être "Ok, nous avons trois top-teams et
c’est définitif". Je ne suis pas là pour me plaindre (...) : nous
connaissons les règlements, mais nous devons être très vigilants
dans ce qu’il se passera pour 2021. Pour le moment, nous ne sommes
pas convaincus par les garanties ou mesures de restriction qui ont
été évoquées, même si on peut vendre des pièces dans le contexte
d’un budget plafonné, mais nous allons continuer à travailler avec
les instances dirigeantes pour arriver à un accord qui sera, je
l’espère, plus satisfaisant. »


