F1 - Vasseur confirme des divergences chez Renault

Frédéric Vasseur estime que Renault avait besoin d'un seul leader. Il s'explique sur son départ et il souligne les progrès effectués en 2016.
Frédéric Vasseur a décidé de quitter Renault après seulement un an à la tête de l'équipe. A la fin de la saison, il a pris le temps de revenir sur sa situation et il a conclu qu'il était mieux pour lui, et pour l'équipe, de partir.
« On en est arrivé à la conclusion que l’organisation en place ne fonctionnait pas, ou mal, et que ce n’était pas rendre service à l’équipe de continuer comme ça, » a expliqué le désormais ancien team manager de Renault dans 19h30 Sport sur Canal + Sport. « On a discuté au mois de décembre, pour arriver à la conclusion qu’il valait mieux s’arrêter. »
Frédéric Vasseur confirme des « divergences de vue » avec Cyril Abiteboul, le directeur général de Renault. Pour lui, l'équipe n'avait pas un leadership assez clair, avec un nombre trop important de dirigeants : « La F1 est un peu exigeante (...) donc on a besoin, surtout dans le cadre de Renault qui était plus dans la reconstruction d’une équipe que dans un trait continu, d’avoir un seul leader, » estime Vasseur. « C’est important pour une équipe. Toutes les grosses équipes se sont construites comme ça par le passé. Je pense qu’on a besoin d’avoir un leader fort qui montre une direction. Ca ne sera pas toujours la bonne, mais il vaut mieux ça que du zigzag. »
Vasseur n'entre pas dans les polémiques
Ce départ met en lumière les luttes politiques à la tête de Renault. Frédéric Vasseur a une grande expérience du sport automobile alors que d'autres têtes pensantes de l'équipe ont un passé différent, mais il ne veut pas entrer dans ces débats.
« Je suis un passionné de la course, oui, mais je n’ai pas de jugement de valeur à porter sur les autres, » explique-t-il. « C’était ma 27ème saison de course je crois. Je pense que l’intégralité des gens qui constituent l’équipe, que ce soit à Viry ou à Enstone, ce sont des vrais passionnés de la course. Je pense que c’est le principal atout du projet. Il faut leur faire confiance. »
Cyril Abiteboul a estimé que Frédéric Vasseur avait du mal à s'insérer dans l'équipe dirigeante d'un grand constructeur, pointant du doigt son besoin de contrôler les décisions. Vasseur ne lui réponds pas directement : « Je ne sais pas si c’est un commentaire ou une critique, » indique-t-il. « Il ne faut pas entrer dans la polémique. Je n’ai pas du tout l’impression d’avoir été un soliste dans le projet. »
Le bilan reste satisfaisant
La décision de Frédéric Vasseur survient après ce qui aura probablement été l'année la plus difficile pour Renault. Les performances étaient en retrait en 2016, après le rachat tardif de Lotus, mais Vasseur a posé les bases pour que Renault progresse et il prédit un avenir bien meilleur à l'équipe française. Il part avant de récolter les fruits de son travail.
« C’est un peu frustrant, » reconnaît-il. « Je pense qu’il y a pas mal de bons points qui ont été avancés durant la saison, notamment dans le recrutement de l’équipe à Enstone (l'usine châssis), beaucoup d’investissements là bas. On a recruté 150 personnes au cours de l’année, c’est déjà en soi une première étape de franchie. De l’autre côté de la Manche, du côté de Viry (l'usine moteur), les progrès ont aussi été notoires pour le moteur de l’année prochaine. Tout n’est pas si noir. Une étape importante avait été franchie avec le recrutement de Nico Hülkenberg. »
Vasseur a justement confié avoir eu une longue discussion avec Hülkenberg au sujet de son départ. L'Allemand, venu chez Renault pour retrouver son ancien patron en F3 et en GP2, a regretté la décision de Vasseur.