F1 - L'aspect financier déterminant pour Renault

Renault a longuement discuté avec Bernie Ecclestone et Lotus pour faire son retour dans les meilleures conditions. Le rachat s'est fait pour une livre.
Les négociations pour le retour de Renault ont duré plusieurs
mois avant l'annonce du 3 décembre. Le constructeur devait
prendre sa décision, mais il surtout pris le temps pour discuter de
tous les détails financiers, afin d'avoir les meilleures conditions
possibles. Cet aspect financier est déterminant dans le retour de
Renault, qui ne veut pas que la F1 lui coûte plus cher qu'en étant
motoriste.
« Ce que nous dépensions en tant que motoriste devait rester un
plafond, » a précisé Jérôme Stoll dans une interview pour le blog de Jean-Louis
Moncet. « En tant que motoriste, vous ne bénéficiez de rien. Ni
des sponsors. Ni des droits de la FOM. Ni des partenariats. Quand
vous devenez un team, vous avez accès à tout cela. Et nous l’avons
maximisé. »
Renault a eu de longues discussions avec Bernie Ecclestone pour
obtenir un statut d'équipe historique, qui assure une
plus grande partie des revenus issus des droits commerciaux,
jusqu'aux derniers jours avant de valider le rachat.
Un rachat pour une livre symbolique
C'est le vendredi 18 décembre que le rachat a été totalement
bouclé. Renault a racheté Lotus pour une livre symbolique (1,35€),
mais le constructeur s'est engagé à éponger les dettes de Lotus,
qui s'élèvent à plusieurs millions d'euros.
Le 20 décembre, la Haute Cour de Londres a pris acte de ce rachat
et mis fin aux procédures contre l'équipe, menacée de redressement
judiciaire jusque là.
Genii, seul propriétaire avant le rachat, va conserver 10% des
parts. Pour le fonds d'investissement, l'intérêt est de garder une
partie des parts mais de ne plus avoir à assurer le financement de
l'équipe. Il a par ailleurs renoncé à 98,2 millions de livres
(132,7 millions d'euros) de prêts qu'il avait faits à l'équipe.
Le budget sera important
Les détails sur le retour de Renault seront annoncés dans une
conférence de presse qui doit maintenant avoir lieu en février.
Pastor Maldonado et Jolyon Palmer devraient rester. Ils apportent tous les deux
un budget, ce qui sera utile pour cette année de transition chez
Renault.
En attendant de confirmer la direction de l'équipe, Jérôme Stoll a
été nommé Président et Cyril Abiteboul directeur général. Ils
occupaient ces postes chez Renault Sport F1, l'entité de motoriste
du constructeur. A moyen terme, les objectifs sont très élevés.
« Inutile de dire que de chaque côté de la Manche, nous sommes
désireux de retrouver le succès dès que possible, » précise
Abiteboul. « Nous n’y parviendrons qu’en travaillant très dur
et unis par l’esprit d’équipe. »
Pour obtenir ces succès, un budget solide sera nécessaire. Renault
a tout prévu: « Nous avons eu beaucoup de conseillers sur
cet aspect, donc ils savent à quoi ils sont exposés, » a
précisé Abiteboul à Motorsport.com. « Je pense c'est un très
bon business plan, un business plan très solide, au moins à court
terme, pour faire le travail dont nous avons besoin. »
Les retombées marketing seront très importantes pour justifier
l'investissement de Renault : « C'est ce qui nous donnera
la stabilité pour avoir la capacité, la capacité financière et
aussi le temps, pour devenir gros, » estime Abiteboul.


