Porsche 718 Spyder RS : comment fonctionne l'admission ultra-sophistiquée de son moteur ?
Repris de la 911 GT3, le 6 cylindres boxer 4 litres de la Porsche 718 Spyder RS soigne sa courbe de couple et sa réponse grâce à une admission ultra-sophistiquée. Explications de comment le tout fonctionne.
Porsche 718 Spyder RS : à quoi sert son admission ultra-sophistiquée ?
Si la part de marché des moteurs atmosphériques s’est
effondrée ces dernières années dans la production automobile, c’est
principalement en raison d’un cycle d’homologation mettant l’accent
sur leur consommation élevée à faible charge, entraînant des
chiffres d’émission de CO2 pénalisants pour les constructeurs.
S’agissant du cas particulier des voitures de sport, cette
faiblesse se double d’une limitation sur le plan des valeurs de
couple et de puissance spécifique (c’est‑à‑dire rapportées à la
cylindrée) par rapport à celles de mécaniques suralimentées.
Cette limitation constitue un handicap quasi insurmontable dans un
contexte de course à l’armement voyant la barre des 1 000 ch
souvent dépassée. En effet, la puissance d’un moteur étant peu ou
prou proportionnelle à la quantité d’air qu’il parvient à mélanger
avec de l’essence, il n’est que logique qu’un bloc suralimenté
(c’est-à-dire gavé par un compresseur ou un turbo) soit avantagé
dans ce domaine par rapport à un atmosphérique.
C’est pour repousser cette limite intrinsèque et permettre
d’aspirer plus d’air que sa cylindrée ne l’autorise théoriquement
que les motoristes Porsche ont développé un collecteur d’admission
particulièrement sophistiqué pour l’ultime évolution de leur 6
cylindres à plat atmosphérique de 4 litres. Résultat : des valeurs
de 500 ch et 45,9 mkg remarquables pour un moteur de cette
cylindrée.
Admission ultra-sophistiquée : comment ça marche ?
Le principe consiste à tirer profit de la masse et de
la compressibilité de l’air aspiré par le moteur. Il faut se
figurer que la colonne d’air se formant en amont de chaque soupape
d’admission se comporte en quelque sorte comme un ressort doté
d’une fréquence propre.
Lorsque le régime du moteur correspond à cette fréquence, l’inertie
de la colonne d’air agit telle une suralimentation naturelle créant
une surpression momentanée permettant de faire entrer plus d’air
dans la chambre de combustion au moment où la soupape d’admission
s’ouvre.
C’est pour que ce phénomène améliorant le remplissage puisse
intervenir sur la plage d’utilisation la plus large possible que le
collecteur d’admission est pourvu de deux volets servant à faire
varier la longueur de ces colonnes d’air ; pour l’allonger et
réduire cette fréquence propre à bas régime, pour la raccourcir
au-dessus.
Admission ultra-sophistiquée : vont-ils trop loin ?
L’autre particularité du flat 6 du Spyder RS réside dans la manière
dont il module la quantité d’air qu’il aspire. Au lieu d’utiliser
un papillon d’admission en amont du collecteur, il le fait au moyen
de 6 petits papillons positionnés au plus près de chaque
cylindre.
Il s’agit ici de réduire au maximum le temps de réponse du moteur
aux consignes que le conducteur applique à l’accélérateur, ce qui
facilite la modulation du couple moteur et donc la maîtrise de la
voiture en conduite sportive.
L'avis de Sport Auto
Le 6 cylindres boxer 4 litres du Spyder RS est sans doute ce qui se fait de mieux aujourd’hui en matière de sensations, tant sur la sonorité que sur la fidélité de réponse à l’accélérateur.
Retrouvez notre focus sur l'admission ultra-sophistiquée de la Porsche 718 Spyder RS dans le Sport Auto n°746 du 29/02/2024.


