Porsche Taycan 4S (2020) : Sport Auto en mode drift !

VIDEO. Porsche nous invite à découvrir la Taycan 4 S en Laponie. Qui peut refuser ça ?
Direction la Laponie pour tester la nouvelle Porsche Taycan. Mais au fait, pourquoi le Grand Nord? Primo, parce que l'adhérence précaire exacerbe les réactions du châssis, qualités ou défauts. Deuxio, pour savoir si l'on peut se servir d'une voiture 100% électrique dans des conditions hivernales. Cap sur la Finlande, où Christian Wolfsfried, ingénieur châssis, nous confie. "L'électricité permet de faire des choses impossibles sur des voitures thermiques, grâce à la fluidité du couple sur chaque essieu. Ca permet des dérives beaucoup plus importantes qu'avec une voiture classique. Vous pouvez glisser à plus de 90% d'angle, en maintenant l'équilibre avec le couple instantané sur les roues avant notamment".
La Porsche Taycan 4S sur une patinoire
Sur les marécages Lapons transformés en immense terrain de jeu
par une épaisse couche de glace, il faut d'abord tourner le
Manettino optionnel vers le mode Sport Plus et rester le doigt
appuyé sur le contrôleur de trajectoires, pour tout déconnecter. En
entrée de la courbe, il suffit de saupoudrer de watts et la Taycan
commence à survirer. Mais le réflexe de contre-braquer, attisé par
la perspective des 2,2 tonnes d'inertie, arrive trop tôt. L'auto se
remet en ligne comme sur des rails. Deuxième tentative et deuxième
échec. Christian Wolfsfried n'a pas tort. On peut réellement
exagérer l'angle de dérive et compter sur le duo angle de
braquage/couple instantané du train avant pour rattraper des
situations qui se termineraient par un tête-à-queue sur une voiture
ordinaire. En clair, il faut revoir ses repères. Et ne surtout pas
hésiter à écraser l'accélérateur. Pardon, l'interrupteur.
Le dosage ? A tâtons et à la louche. En l'absence de son et de
vibration, il faut un certain temps d'adaptation. Et ne comptez pas
sur la touche Sound Electric Sport en option pour vous éclairer,
elle ne change pas grand-chose, à part donner l'impression du
bruitage de Space Mountain en sourdine.
Essai - Porsche Taycan 4S (2020) en Laponie [vidéo]
Test drive déroutant
Au volant de la Taycan, il n'y a plus de repères. Ni dans la
résistance à la pédale d'accélérateur, ni dans les vibrations, ni
dans le son, ni dans les remontées d'information. C'est déroutant.
L'autre argument de notre ami ingénieur châssis concerne le centre
de gravité et la répartition du poids. Deux points cruciaux en
général, et sur la neige particulier, où le moindre défaut est
amplifié. Monsieur Wolfsfried détaille «La répartition du poids
entre essieu est proche de 50/50 en fonction des équipements, c'est
une valeur parfaite. Tout comme la position de son centre de
gravité, qui n'a jamais été aussi bas sur une voiture de production
chez Porsche. Il est plus bas que sur une 911. La seule voiture qui
s'en approche, c'est la 918 Spyder !».
Sur ce point, la partition sonne juste. Malgré la masse d'enclume,
la Taycan se montre équilibrée et ne se plante pas du nez comme un
caddie de supermarché. Elle donne l'impression d'être plus neutre
qu'une Panamera et mieux posée sur le sol. La position des
batteries dans le plancher, et l'abaissement du centre de gravité
qui en découle, n'y sont évidemment pas étrangers.
Enclume
La Taycan 4 S équipée de batterie Performance Plus accuse 350
kilos de plus que la Panamera 4 S. Pourtant les performances
revendiquées restent à l'avantage de l'électricité. Avec l'option
des batteries Plus, la Taycan 4 S abat le 0 à 100 km/h en 4'' et le
0 à 200 km/h en 12''9 contre 4''2 et 15''9 pour la Panamera 4 S
Pack Sport Chrono. La vitesse maxi étant limitée à 250 km/h sur la
Taycan 4 S, contre 289 km/h sur la Panamera 4 S. Rappelons que les
puissances de la Taycan 4 S s'échelonnent de 435 chevaux à 490
chevaux, sans compter les overboost qui poussent ces valeurs à 530
et 571 chevaux pendant une durée de deux secondes environ. Si la
cavalerie résiste au froid ?
A une température proche de zéro, nous n'avons pas eu le moindre
problème pendant l'essai. En matière d'autonomie, en revanche,
difficile à dire. Porsche ayant brouillé les pistes en rechargeant
l'ensemble des autos à la mi-journée.
Bilan de cet essai Porsche Taycan 4S en Laponie
Sur la glace, la Taycan souffle le chaud et le froid. Le chaud,
avec un comportement inattendu et une efficacité bluffante étant
donné sa masse. Et le froid, avec une absence de feeling et des
remontées d'informations insuffisantes. Alors est-ce une vraie
Porsche et une vraie berline de sport ? Sur le plan des sensations,
pas exactement. Mais sur le plan de la maîtrise technologique, de
l'homogénéité et de la robustesse d'utilisation, cela ne fait aucun
doute.
Lire aussi - Essai Porsche Taycan : une vraie Porsche?
[vidéo]
Fiche technique Porsche Taycan 4S
Moteur : 2 électriques synchrones (un par essieu)
Puissance maxi : de 435 ch avec batterie Performance (530 ch avec
overboost) à 490 ch (571 ch avec overboost) avec batterie
Performance Plus
Couple maxi : de 65,2 mkg avec batterie Performance à 66,2 mkg avec
batterie Performance Plus
Transmission : intégrale, boîte 1 vitesse à l'avant et 2 vitesses à
l'arrière
Antipatinage/autobloquant : de série/PTV Plus en option
Poids annoncé : de 2140 kg à 2220 kg avec batterie Performance
Plus
Rapport poids/puissance : 4 kg/ch
L - l - h : 4963 - 1966 - 1379 mm
Empattement : 2900 mm
Autonomie annoncée : de 407 km avec batterie Performance à 463 km
avec batterie Performance Plus
Prix de base : 108.632€
Prix du modèle essayé : 169.100€
Performances annoncées :
0 à 100 km/h : 4 '' (4'')*
0 à 160 km/h : 8''7 (8''5)*
0 à 200 km/h : 13''3 (12''9)*
Vitesse maxi : 250 km/h (250 km/h)*
*avec batterie Performance Plus


