Volkswagen Scirocco R (2010-2017) : que vaut-elle en occasion ?
De 2010 à 2017, Volkswagen a eu la bonne idée de relancer sa star des années 70 : la Scirocco. Elle repose sur une plate-forme de Golf avec des blocs modernes. Que vaut ce coupé sportif en occasion ?
Sport Auto revient sur la Volkswagen Scirocco R, commercialisée de 2010 à 2017 dès 11 000 euros.
Volkswagen Scirocco R : présentation du modèle
Volkswagen a peut-être raté, au début des années 70, le coche du
coupé avec Porsche, pour concevoir la 924 (qui recevra un bloc
Audi). Mais depuis, le géant de Wolfsburg s’est rattrapé en
sortant, en solo cette fois, un coupé du nom de Scirocco
(1974).
Bien que largement développé à partir d’éléments techniques
provenant de la première Golf, ce coupé a été rendu méconnaissable
grâce au coup de crayon de Giugiaro. Ce coupé va connaître une
carrière commerciale honorable puis disparaître après un restylage
au début des années 80.
Pour les années 90, Volkswagen se relance dans l’aventure avec la
Corrado, plus belliqueuse en variante G60. Les années 2010 auront
aussi droit à leur coupé… Scirocco ! Volkswagen est allé puiser,
une fois de plus, les éléments techniques sur sa Golf de 5ème
génération, qui lui octroie sa plate-forme (raffermie pour
l’occasion) et ses meilleurs blocs essence et diesel.
Nous retiendrons le meilleur : le 2.0 turbo de la radicale version
R, apparue en janvier 2010, délivrant 265 ch, soit autant qu’une
Renault Mégane R.S. Mieux, pour accompagner le léger restylage
opéré fin 2014, la puissance culmine à 280 ch.
La ligne de petit break de chasse apparaît forte en caractère dans
cette variante musclée, qui repose sur des belles jantes
spécifiques en alliage de 18 pouces. Si la Scirocco cultive une
vraie personnalité, la filiation avec la Golf est évidente à
l’intérieur. Faut-il s’en plaindre ? Tout respire le sérieux et la
qualité.
Et contrairement à d’autres coupés de l’époque (Peugeot RCZ, Audi
TT…), la Scirocco offre 4 vraies places, même si celles de
l’arrière ne sont pas très enviables à cause de l’effet meurtrière,
généré par les fines vitres latérales. Un grief que le conducteur
oubliera vite au volant de cette grosse GTI.
Bien qu’un peu moins puissante que la Golf R de l’époque (271 ch),
la Scirocco R tient son rang parmi les sportives et claque des
temps honorables : 26,4 s pour le 1 000 m D.A. et 6,9 s pour
expédier le 0 à 100 km/h selon nos mesures.
Ce que les chiffres ne disent pas en revanche est la difficulté
chronique du train avant pour digérer tout ça, ce qui nuit à
l’efficacité et à l’agrément de conduite. Reste à cette Scirocco un
style fort, des prix bas en occasion (dès 11 000 €) et une
fiabilité remarquable, au-dessus de tout soupçon.
Volkswagen Scirocco R : quelles pannes à surveiller ?
Intérieur
Le « verre à moitié vide » de cet habitacle est la planche de
bord, qui provient de la Golf V de l’époque. Côté émotion et
exclusivité, c’est donc plus que limité, mais pour voir le « verre
à moitié plein », disons que cet ensemble est rationnel et bien
fini.
Autre atout, rare dans la catégorie : ce coupé offre 4 vraies
places, et non 2 + 2 comme un Peugeot RCZ ou un Audi TT.
L’électronique embarquée, bien que déjà conséquente, ne pose guère
de problème à l’usage, à condition de fréquenter régulièrement le
réseau afin d’effectuer les incontournables remises à jour (pour le
fonctionnement du GPS notamment).
Le problème le plus fréquent provient du compresseur de la clim qui
peut faire des siennes. Un défaut qui a impacté plusieurs voitures
sans pour autant déclencher une action en atelier.
Enfin, sachez que la carrière de la Scirocco a été ponctuée de
nombreuses séries spéciales et limitées. C’est le cas de la Sport &
Style (1 500 exemplaires en 2010), mais aussi de l’Ultimate (500
ex.) ou de la belle GTS (80 ex.), puis en 2015 de la Sport Edition
(300 ex) ou encore en 2016 de la Black Session (400 ex.) et de
l’Ultimate, début 2017.
Carrosserie et structure
Bien que totalement privée d’éléments en aluminium, la Scirocco
fait des efforts en ayant recours à la technologie des tôles
formées à chaud. Celles-ci offrent une rigidité supérieure à celle
des tôles normales pour un poids réduit.
Autre atout : cette structure tout en acier présente l’avantage
d’être réparable hors réseau au meilleur prix, chez le petit
carrossier du coin. D’origine, la Scirocco fait montre d’une belle
rigueur au niveau des ajustages et de l’application des
peintures.
Seul bémol : le capot bombé « ramasse » facilement les projections,
ce qui peut nécessiter de le repeindre afin qu’il retrouve sa
superbe. Enfin, l’auto étant assez basse, pensez à ausculter les
soubassements, notamment le bas du bouclier avant et les jupes.
Moteur
La Scirocco hérite du 2.0 turbo 16V
à injection directe de la Golf R de l’époque (TSI). Un bloc placé
transversalement plus qu’éprouvé, à la fiabilité connue et
reconnue, pour peu que lui soit dispensé l’entretien prescrit.
Cela passe par une révision annuelle tous les 30 000 km ou 2 ans
(430 € environ dans le réseau), une grosse révision étant prévue à
90 000 km. Si vous faites beaucoup de ville ou de circuit, mieux
vaut diviser par deux ces intervalles.
La distribution est assurée par une courroie, à changer
impérativement tous les 180 000 km ou 5 ans (prévoir environ 1 450
€ de budget, dont 665 € de pièces). Un défaut récurrent
périphérique au moteur, pouvant devenir grave à la longue, affecte
quelques modèles (vers 80 000 km).
En effet, quelques supports moteur ont été mal vissés, si bien
qu’en bougeant, le moteur peut découper par contraintes la ligne
d’échappement en sortie de turbo. Un point à vérifier avant
d’acheter.
Transmission
La Scirocco R est hélas une simple traction avant, mais elle
laisse le choix des armes entre une bonne vieille « boîte à poigne
» à 6 rapports, bien guidée et étagée, ou une DSG comportant autant
de vitesses.
Cette dernière, douce et plus réactive que la transmission
manuelle, permet de claquer de meilleurs temps. Réputée fiable,
cette boîte à double embrayage nécessite une vidange avec le
changement des filtres tous les 60 000 km. Sachez qu’elle a fait
l’objet d’un rappel, pour une re-programmation du calculateur.
Un souci qui a concerné, en France, 401 Scirocco R produites entre
2009 et 2010. Un exemplaire équipé d’une boîte manuelle, habitué
aux trajets urbains ou aux démarrages « canon », va vite user son
embrayage (1 270 € de remplacement dans le réseau).
Trains roulants
A l’instar de la plupart des Golf V dont elle dérive
étroitement, cette traction se situe dans une moyenne acceptable
côté poids, puisque nous l’avons mesurée exactement à 1 407 kg.
C’est bon pour les performances, mais aussi pour l’efficience et la
longévité des « consommables ». Bien sûr, tout dépend de la
conduite adoptée, mais dans tous les cas c’est le train avant, sur
lequel repose le poids du moteur, qui souffre le plus.
Passer 265 ch sur les seules roues avant, cela n’est pas sans
conséquence pour l’usure des pneus, qui n’iront pas au-delà des 40
000 km (comptez 609 € par train en monte standard en 235/40
R18).
Côté freinage, la Scirocco R assure et rassure avec ses 4 disques
ventilés, un peu plus chers à l’avant qu’à l’arrière
(respectivement 465 € et 244 € par jeu hors main d’œuvre).
Quant au jeu de plaquettes, à changer tous les 40 000 km environ,
comptez 219 € de pièces. Dernier point : les belles jantes en
alliage sont particulièrement exposées au moindre coup, ce qui
implique une inspection attentive avant l’achat.
Volkswagen Scirocco R : ses plus ?
- Fiabilité d’ensemble
- Prix et entretien abordables
- Vraie 4 places
- Polyvalence à l’usage
Volkswagen Scirocco R : ses moins ?
- Train avant trop sollicité
- Comportement sous-vireur
- Plus GTI que sportive
- Nombreux exemplaires modifiés
Volkswagen Scirocco R : quel coût d'entretien ?
Volkswagen Scirocco R : quel coût d'assurance ?
Volkswagen Scirocco R : quel prix d'achat ?
Retrouvez notre fiche occasion de la Volkswagen Scirocco R dans le Sport Auto hors-série n°75 du 13/11/2024.





