Ferrari 550/575 Maranello (1996-2006) : combien coûte-t-elle à entretenir ?
Les années qui passent semblent sublimer la Ferrari 550 Maranello, rebaptisée 575 M lors du restylage de 2002. Archétype de la berlinette à V12 avant, elle offre d’irrésistibles saveurs à l’ancienne. Combien coûte-t-elle à entretenir ?
Combien coûte l'entretien d'une Ferrari 550/575 Maranello, commercialisée de 1996 à 2006 dès 85 000 euros ?
Ferrari 550/575 Maranello : les versions commercialisées
550 Maranello
- Commercialisation : 1996 à 2002
- Moteur : V12, 48 S, 5 474 cm3 , 485 ch à 7 000 tr/mn
- Transmission : 6 rapports manuels
- Poids : 1 690 kg
- V. max. : 312 km/h 575
575 Maranello
- Commercialisation : 2002 à 2006
- Moteur : V12, 48 S, 5 748 cm3 , 515 ch à 7 250 tr/mn
- Transmission : 6 rapports robotisés
- Poids : 1 730 kg
- V. max. : 325 km/h
Aujourd’hui, plus personne ne s’étonne de voir des Ferrari de
route afficher des puissances délirantes, dignes d’anciennes
Formule 1. Le plus surprenant est leur relative facilité de
conduite, les aides électroniques offrant une efficacité
redoutable, parfois d’un grand secours.
Cependant, certains puristes souhaiteraient retrouver des
sensations plus authentiques. Et accessoirement des autos au style
plus sobre, dénuées d’appendices aérodynamiques. Ce plaisir est
proposé à partir de 1996 par la Ferrari 550 Maranello. Difficile
de rester de marbre face à ce pur-sang.
Derrière cette ligne bien proportionnée, la 550 Maranello reçoit
sous son long capot un V12 5,5 litres atmosphérique développant 485
ch à 7 000 tr/mn. Le tout est couplé à une boîte manuelle à 6
rapports dotée de la traditionnelle grille en aluminium. Si vous
êtes sensible au progrès technologique, sans doute serez-vous
encore plus attiré par les charmes de la 575 M apparue en 2002.
Sous un léger restylage, elle a bénéficié d’une sérieuse
refonte.
La cylindrée et la puissance du V12 sont respectivement portées à
5,7 litres et 515 ch, ce qui profite bien sûr aux performances,
surtout que la boîte robotisée appelée « F1 » est présente dans
plus de 90 % des cas. Celle-ci n’affiche pas la fulgurance des
transmissions plus récentes, mais elle séduit déjà par sa rapidité
d’exécution.
Entre 550 et 575, deux écoles s’opposent donc, entre le classicisme
absolu d’un côté, et quelques compromis avec le progrès de l’autre.
Côté prix, la 550 a vu sa cote flamber ces dernières années
puisqu’elle s’affiche désormais de 110 à 150 000 € avec plus ou
moins 50 000 km au compteur. La 575 semble pour l’heure moins
recherchée, et peut sese dénicher de 85 à 130 000 € dans des états
comparables.
Carrosserie & structure
Les 550 - 575 renferment un complexe châssis en acier de type «
sandwich », utilisant des sections renforcées pour supporter les
éléments clés comme la mécanique ou la carrosserie. Celle-ci est
majoritairement composée d’aluminium. Autant dire qu’en cas de
sinistre, il faudra consulter un spécialiste, et cela va se payer
au prix fort.
Sinon, sachez que d’origine la carrosserie présente très bien, avec
des ajustages millimétrés et des peintures irréprochables. Si ce
n’est pas le cas sur l’exemplaire convoité, vous êtes en présence
d’une auto qui a été mal réparée. En auscultant les soubassements,
regardez bien l’état des silencieux, ces éléments n’étant pour
l’heure plus disponibles à l’usine.
Transmission
Difficile de résister à l’appel de la mythique boîte en H à 6
rapports installée sur la 550. Cette commande est devenue
minoritaire sur les 575 qui ont succombé à la fameuse boîte F1,
également à 6 rapports. Contrairement à une classique boîte
manuelle, l’usure de l’embrayage peut se mesurer grâce à une valise
de diagnostic. Mais vous vous exposez à d’autres problèmes !
Sur la boîte F1, la pompe hydraulique peut lâcher, et le
remplacement du groupe complet coûte dans les 16 000 € chez
Ferrari avec la maind’œuvre !
Quant au remplacement de l’embrayage (inévitable vers 100 000 km,
voire avant selon la conduite), comptez pour l’une et l’autre près
de 11 000 €. Mais ce sera au moins moitié moins cher si vous faites
appel à un bon spécialiste indépendant.
Entretien
On s’en doutait, rouler en Ferrari V12 n’est pas donné, et cela se confirme ici. Prévoyez environ 6 000 € pour parcourir 10 000 km, et bien plus s’il faut remettre à niveau l’auto côté embrayage, circuit de refroidissement et silent-blocs notamment, des opérations devenues courantes vu son âge
Intérieur
Ambiance grand tourisme garantie à bord de cette berlinette
encore actuelle par bien des aspects, tant sa dotation de série est
riche… si l’on oublie l’absence d’écran avec GPS. Certaines options
prisées apportent un vrai plus en termes d’ambiance, notamment les
sièges « sport » Daytona ou la bagagerie en cuir faite sur mesure
qui se sangle à l’arrière.
Avec les années qui passent, si l’électronique embarquée semble
bien vieillir excepté la gestion de la boîte F1 – parfois
capricieuse –, ce n’est pas le cas des cuirs qui, sous l’effet de
la chaleur, se détendent.
Cela vaut aussi pour la planche de bord, la plage arrière et même
les contreportes. Un gros budget sellerie sera donc peut-être à
prévoir. Autre faiblesse récurrente : les boutons en plastique
deviennent collants avec le temps, et les inscriptions s’effacent.
Ces pièces fragiles sont, heureusement, refabriquées comme à
l’origine, mais cette fois dans un plastique qui résiste à la
chaleur.
Moteur
Issu de la 456 GT, ce V12 48 soupapes quatre arbres à
lubrification par carter sec est un joyau mécanique. D’une
cylindrée initiale de 5 474 cm3 pour 485 ch sur la 550, il passe à
5 748 cm3 et 515 ch en 2002 sur la 575 Maranello.
Malgré des régimes de rotation élevés – de l’ordre de 7 000 tr/mn
–, ce bloc à la distribution commandée par courroie affiche une
belle fiabilité. Il faudra en revanche refaire la distribution tous
les 4 ans dans la limite de 30 000 km, ce qui coûte dans les 3 000
€, sans compter la pompe à eau.
Pour la révision annuelle, prévoyez une enveloppe de 1 200 € pour
effectuer l’indispensable vidange et le remplacement des filtres,
et 3 000 € pour la grosse révision comprenant les bougies. Cette
Ferrari n’étant plus toute jeune, certains soucis apparaissent,
concernant notamment le circuit de refroidissement qui est le
maillon faible sur les exemplaires trop souvent exposés aux
encombrements urbains.
Pour éviter de faire un joint de culasse – ce qui coûte dans les 15
000 € de remise en état ! –, il est vivement recommandé de
remplacer les durits et de bien vérifier l’état du radiateur.
Aussi, les sondes thermo-couple et lambda peuvent se mettre en
défaut, et leur remplacement coûte dans les 2 500 €.
Enfin, certaines pièces comme les pompes à carburant ne sont plus
disponibles, ce qui impose un reconditionnement. L’opération est
facturée 2 600 €. 07.
Trains roulants
Cette grosse propulsion subit d’abord l’usure due à son poids (1
690 kg avec les pleins pour la 550). Ensuite, le souci majeur est
l’âge de l’auto, qui dispose le plus souvent de ses rotules et
silent-blocs d’origine.
Pour les remplacer, comptez environ 2 000 € chez un indépendant, ce
qui va transfigurer le comportement de l’auto. L’amortissement
piloté, bien que robuste, sera probablement à changer aussi, ce qui
revient à 6 000 € par train.
Les disques en acier réclament 1 500 € par train pour leur
remplacement, tandis que les plaquettes vous coûteront 850 € avec
la main-d’œuvre. Quant aux pneus de 18 pouces d’origine, les
changer revient à 1 500 € environ pour les quatre.
Ferrari 550/575 Maranello (1996-2006) : quel budget d'entretien ?
Ferrari 550/575 Maranello (1996-2006) : ses plus ?
- Déjà un grand classique
- Moteur fabuleux
- Plaisir de la boîte manuelle (550)
- Fiabilité d’ensemble
Ferrari 550/575 Maranello (1996-2006) : ses moins ?
- Cote en forte hausse (550 surtout)
- Coûts d’entretien élevés
- Grosses réparations à prévoir en raison de l’âge
- Boîte F1 majoritaire sur 575
Le verdict de Sport Auto : 4/5
La 550 Maranello fait figure d’ultime berlinette à V12 avant couplé à une boîte à poigne, et cette association a tout pour plaire. Dommage que les prix d’achat et d’entretien soient si élevés…
Retrouvez notre article occasion sur la Ferrari 550/575 Maranello dans le Sport Auto n°752 du 30/08/2024.



