F1 - Pourquoi Mercedes a enchaîné ses arrêts

Mercedes a enchaîné deux arrêts pour contenir Sebastian Vettel et préserver la victoire de Lewis Hamilton à Shanghaï. Toto Wolff a suggéré l'idée.
Lewis Hamilton et Valtteri Bottas ont fait leur deuxième arrêt
au même tour à Shanghaï. Mercedes a choisi d'enchaîner les deux
arrêts en quelques secondes, une décision surprenante mais qui
était la meilleure pour éviter que Sebastian Vettel, qui était déjà
passé aux stands, ne fasse l'undercut, profiter de ses pneus neufs
pour signer de bons temps et se retrouver en tête après l'arrêt de
ses rivaux.
« Au 35ème tour, Vettel rentre aux stands, » explique
Andrew Shovlin, le responsable des opérations en piste de Mercedes,
dans une vidéo publiée par l'équipe. « Cela créé un dilemme
pour nous, parce que nous avions une avance assez importante sur
Vettel, mais en arrêtant Lewis en premier et Valtteri ensuite, il y
avait le risque que Vettel puisse faire l'undercut à Valtteri, et
lui prenne sa place. Et si nous arrêtions Valtteri en premier, pour
le protéger de Vettel, puis Lewis, il y avait la possibilité que
Valtteri fasse l'undercut à Lewis. »
« Donc nous étions dans une situation un peu étrange et en
fait c'est Toto qui a suggéré d'enchaîner les arrêts. Cela a été
débattu par James Vowles (le responsable des stratégies) et Ron
Meadows. Ron est le directeur sportif et il a vérifié si l'écart
entre les voitures lui convenait, si l'équipe des stands était
prête à enchaîner les arrêts, et si les pneus étaient dans l'allée
des stands. »
Une procédure réussie... mais risquée
Mercedes a finalement décidé de faire ses deux arrêts
successivement, une décision bonne mais très risquée, pour
plusieurs raisons. Un problème sur la voiture de Lewis Hamilton
aurait fait perdre la course à l'équipe.
« La décision finale est revenue à James et il a décidé de le
faire, » précise Shovlin. « Cela nous a permis de garder les
deux voitures dans le même ordre et de ne pas perdre de place face
à Ferrari. »
« Dans cette situation, c'était la solution idéale et les mecs
ont fait de très bons arrêts, ce qui est l'une des choses les plus
dures à préparer parce que pendant les essais, nous n'avons pas
deux voitures pour nous entraîner. Nous avons une voiture pour les
arrêts, on peut s'entraîner à faire deux changements de pneus, on
peut s'entraîner à enchaîner deux arrêts, mais ce n'est jamais
vraiment la même chose que deux voitures qui rentrent dans les
stands. »
« Vous pouvez voir que c'est assez difficile pour celui qui
gère le cric à l'arrière, parce qu'il doit s'écarter quand la
première voiture part et se repositionner quand la seconde arrive.
C'est une chorégraphie assez difficile, il y a un peu plus de
choses à prendre en compte."
« Avoir autant de pneus dans les stands est un peu risqué. Il
faut être sûr de mettre les bons pneus sur la bonne voiture. Mais
nous nous préparons du mieux possible à cette situation. On essaie
de le faire que si c'est nécessaire, parce que si nous avons un
problème sur la première voiture, cela touche aussi la deuxième, et
on peut passer de premier et deuxième à troisième et quatrième en
un instant. Donc on ne fait pas ça tous les jours, mais quand cela
a du sens, donc c'est bien d'avoir cet outil à
disposition. »


