F1 - Comment Mercedes a adopté la bonne stratégie

Mercedes a vite abandonné l'idée de faire deux arrêts pendant le Grand Prix du Mexique. Le timing de l'arrêt de Lewis Hamilton a été déterminant.
La stratégie de Lewis Hamilton l'a propulsé de la quatrième à la
première place à Mexico. Il a fait un arrêt, un de moins que
Charles Leclerc et Alexander Albon, sur qui il a pris l'avantage.
Il a également doublé Sebastian Vettel, qui avait la même stratégie
que lui, mais le changement de pneus de Hamilton a été effectué
bien avant. Avant la course, Mercedes n'était pas certaine de faire
un arrêt si tôt et James Allison pensait même que ses pilotes
devraient faire deux passages aux stands.
« C'était l'une des courses les plus intéressantes de la
saison sur le plan de la stratégie, » estime le directeur
technique de Mercedes, dans une vidéo publiée par l'équipe.
« La question de pourquoi nous avons arrêté Lewis si tôt n'est
pas directement pourquoi nous l'avons arrêté si tôt, parce que nous
l'avons arrêté après la Red Bull (d'Albon) et après la Ferrari de
tête, celle de Leclerc. La question est pourquoi nous l'avons
arrêté si tôt par rapport à Vettel, qui a également essayé de faire
un seul arrêt. »
Après quelques tours, Mercedes a vu que les pneus de ses pilotes
tenaient mieux que prévu. L'équipe pouvait aussi suivre l'évolution
de Daniel Ricciardo, parti en pneus durs, et de Max Verstappen, qui
a vite basculé sur ces gommes. « Nous avons abordé la
course en prévoyant deux arrêts, » explique Allison. « Nous
avons vu une forte dégradation sur les pneus vendredi et cela
tendait à porter les choix stratégiques sur plusieurs arrêts. Donc
nous attendions deux arrêts mais dans les premiers tours, nous
avons commencé à faire nos calculs sur les pneus, qui montraient
(qu'ils) tenaient très bien et qu'en fait, la dégradation des pneus
était assez faible pour faire basculer la course vers un
arrêt. »
« En fait, nous avons été surpris de voir la Red Bull en faire
deux, et nous avons été surpris quand Leclerc l'a suivi (pour
couvrir sa stratégie), parce que pour nous, il était de plus en
plus certain que nous ferions un seul arrêt. Donc quand ils sont
rentrés (aux stands), nous sommes restés en piste. »
Mercedes a dû prendre un risque
En adoptant la stratégie à deux arrêts, Charles Leclerc et
Alexander Albon se sont éliminés de la course à la victoire.
Mercedes devait encore prendre l'avantage sur Sebastian Vettel, qui
avait aussi une stratégie un arrêt. « Vettel a compris la
même chose et il a choisi avant nous de faire un arrêt, »
précise Allison. « Donc la question n'était pas tant comment
battre la première Ferrari à être passée aux stands, celle de
Leclerc, ou la Red Bull d'Albon, (mais) comment battre Vettel, avec
la même stratégie que nous, à un arrêt. »
C'est alors que Mercedes a dû prendre un risque : « Nous ne
pouvions pas battre (Vettel) en faisant la même chose que
lui, » explique Allison. « La seule façon de le doubler
était de se rapprocher suffisamment de lui puis de nous arrêter
avant lui, pour le doubler avec un undercut (faire des tours
rapides en pneus neufs et se retrouver devant lui après son arrêt).
Mais pour y parvenir, pour pouvoir nous arrêter avant lui,
puisqu'il pouvait s'arrêter à n'importe quel tour, il fallait être
courageux sur le moment où faire l'arrêt. »
« Si nous attendions trop, il pouvait s'arrêter avant nous et
nous priver de la possibilité de l'undercut. Donc nous avons choisi
de nous arrêter dès que cela était possible et nous permettait de
faire fonctionner (la stratégie à) un arrêt. Les estimations de
vendredi nous faisaient penser que nous pouvions allonger ce
deuxième relais et nous avons choisi la durée de relais la plus
courageuse possible que nous pensions être en mesure de
faire. »
« Nous l'avons fait, nous nous sommes retrouvés devant Vettel
en lui faisant l'undercut et ensuite nous avons juste un long, long
relais à gérer. Une chose que Lewis a fait à la perfection, en
préservant ses pneus, en faisant attention à la dégradation, en
adoptant un pilotage très, très prudent, en s'assurant d'avoir
encore de la gomme à la fin de la course, et il a pu conserver un
bon rythme jusqu'au dernier tour de la course, pour voir l'arrivée
à la première place. »


