F1 - Comment Mercedes a géré le voyage à Melbourne

Le Grand Prix d'Australie est l'un des plus difficiles pour la logistique. Mercedes explique comment l'équipe a envoyé le matériel et géré le décalage horaire.
Les équipes ont l'habitude de se déplacer de pays en pays durant
l'année. Mais déplacer toute une équipe de l'Europe vers
l'Australie, à l'autre bout du monde, est une tâche à part.
Mercedes a dévoilé les secrets de ce très long périple.
L'équipe a envoyé plus de 100 personnes à Melbourne. Pour rallier
l'Angleterre à l'Australie, ils ont fait escale à Abou Dhabi ou à
Singapour. Sur place, Mercedes avait prévu 25 véhicules pour
eux.
C'est évidemment le matériel qui est le plus dur à transporter.
Mercedes a envoyé 40 tonnes de matériel via le fret aérien et 23
tonnes via le fret maritime. Les voitures et les différentes pièces
ont voyagé par les airs. Elles sont parties pour Melbourne une
dizaine de jours avant la course et elles y sont arrivées une
semaine avant. Le matériel plus lourd, comme les pneus, était
transporté par la mer.
Le fret maritime suit une gestion très particulière, avec plusieurs
trajets simultanés, chacun consacré à une course, pour livrer le
matériel aux différents endroits du monde où des Grands Prix ont
lieu. A chaque course, Mercedes a besoin de 40 containers et
certains sont partis mi-janvier, pour arriver le vendredi à
Melbourne, neuf jours avant la course.
« Une équipe était à Melbourne pour réceptionner le fret
maritime, les gros équipements et les panneaux des stands quand ils
sont arrivés le vendredi, » explique Mark Shepherd, le
responsable du fret de Mercedes. « Ils ont construit le
garage durant le week-end qui a suivi et quand le fret aérien est
arrivé, l'équipe de course et les mécaniciens l'ont réceptionné et
ils ont rempli le garage avec les voitures, les pièces des voitures
et le reste de l'équipement. »
Les membres de l'équipe doivent gérer le décalage horaire
Même si chaque course a ses « particularités »
selon Mark Shepherd, les procédures restent similaires et pour
Melbourne, c'est uniquement le temps de déplacement plus long qu'il
faut prendre en compte. Pour les membres de l'équipe, c'est surtout
le décalage horaire qui a été dur à gérer.
L'équipe est basée en Angleterre et le décalage horaire était donc
de 11 heures quand le personnel est arrivé à Melbourne, et de 10
quand ils en sont repartis, puisque l'Europe était passée à l'heure
d'été. En théorie, il faut 24 heures pour assimiler une heure de
décalage horaire. Mercedes aurait donc eu besoin de 11 jours pour
s'adapter pleinement au rythme australien, si rien n'avait été
fait.
Mercedes ne peut pas se permettre un déplacement si long et un
programme de sommeil a donc été mis en place avant même le départ
pour Melbourne. Les membres présents à l'usine Brackley, qui
devaient travailler de nuit pendant les séances, ont également
suivi un programme particulier. Mercedes a par ailleurs programmé
au maximum des vols permettant de s'adapter à l'horaire de
Melbourne durant le trajet, que ce soit pour le sommeil mais aussi
pour les heures des repas.
Mercedes a recommandé à ses employés de manger léger et de bien
s'hydrater. Une fois à Melbourne, ils ont dû prendre en compte leur
exposition à la lumière, la qualité des repas, leur planification
dans la journée et l'entraînement physique, avec un coach présent
sur place. Les pilotes suivent aussi un programme, avec un
entraînement physique léger pour s'adapter avant le départ vers
Melbourne.
Mercedes estime que ce déplacement fatiguant en début de saison est
un avantage. Cela permet à ses employés de se sentir plus en forme
sur les courses suivantes, avec pourtant une fatigue qui
s'accumule. La volonté de voir la saison débuter permet aussi de
masquer la fatigue de la préparation hivernale et des essais
privés.


