F1 - Wolff a de la compassion pour Ferrari

Toto Wolff connaît les difficultés que Ferrari a vécu à Singapour. Il ne s'attendait pas à ce que Lewis Hamilton soit si performant.
Le Grand Prix de Singapour a offert un résultat totalement inattendu à Mercedes. L'équipe s'attendait à souffrir après les qualifications mais Lewis Hamilton a finalement survolé la course, après les abandons de Max Verstappen, Kimi Räikkönen et Sebastian Vettel dès le premier tour (vidéo). Toto Wolff éprouve de la compassion pour Ferrari. Il a vécu cette situation l'an dernier, quand Nico Rosberg et Lewis Hamilton se sont accrochés dans le premier tour à Barcelone.
« Le matin, nous parlions de limiter les dégâts parce que nous savons que Singapour est notre talon d'Achille, mais nous partons avec la première et la troisième place ! » se réjouit le patron de Mercedes Motorsport sur le site officiel de la F1. « C'est un résultat fantastique pour nous. »
« Mais quand quelque chose comme ça arrive, on est, sous une forme, désolé pour Ferrari. J'ai été dans la situation de perdre les deux voitures, je sais à quel point c'est difficile. Mais on ne fait pas de quartiers. »
« Donc une fois que Lewis (Hamilton) s'est retrouvé en tête, il fallait décrocher le meilleur résultat possible. »
Le rythme de Hamilton était inattendu
Mercedes était distancée par Ferrari et Red Bull en qualifications mais en course, Lewis Hamilton a dominé de bout en bout. Cette situation, peut-être provoquée par la chute des températures avec la pluie, n'était pas anticipée par l'équipe.
« Nous n'avions pas la voiture la plus performante en qualifications, » souligne Wolff. « Mais Daniel (Ricciardo) était la référence donc nous savons que nous étions rapides, dans toutes les conditions, sur tous les types de pneus. Nous allons analyser pourquoi maintenant. » Wolff lui-même ignore pourquoi la situation s'est renversé : « J'espère que les ingénieurs savent pourquoi ! »
Pour Lewis Hamilton, c'est l'arrivée de la pluie qui a tout changé. Alors qu'il s'attendait à vivre une soirée difficile, il a repris espoir.
« Nous étions sur un circuit où ils (Ferrari et Red Bull) étaient dans un autre monde, dans des conditions plus chaudes et plus sèches, et nous n'avions pas de gros espoirs, » a rappelé Hamilton en conférence de presse après sa victoire. « Il fallait miser sur un bon départ et peut-être un peu de stratégie, pour gagner juste une ou deux places... Ou peut-être espérer un souci de fiabilité pour une autre voiture. »
« Quand la pluie est arrivée, vous ne pouvez pas imaginer à quel point ça m'a réjouit. Normalement, quand il pleut on a un peu d'appréhension, ça rend un peu nerveux, parce que c'est beaucoup plus difficile. Nous n'avions jamais roulé sous la pluie ici. Mais je fais probablement partie de ceux qui aiment un peu plus ces conditions que les autres. »
« C'est plus une loterie, il y a plus d'opportunités, ça nivèle le plateau et il y a une vraie course, et j'aime ça. Il manquait quelques voitures et j'ai essayé de prendre du plaisir. Ca restait compliqué, j'aurais pu faire une erreur. J'ai pensé à Senna... le Grand Prix de Monaco où il menait et où il a percuté le mur, et je me suis dit de ne pas faire ça. Je suis resté concentré. »
Mercedes a voulu freiner Hamilton
En fin de course, Mercedes a demandé à Lewis Hamilton de ralentir, avant de se raviser: « Nous avions peur qu'il attaque trop avec les pneus, » précise Wolff. « Il prenait deux secondes au tour, c'était énorme. Donc nous lui avons demandé de lever le pied. C'était un peu perturbant, donc après un tour on lui a dit de prendre son rythme. »
Hamilton reconnaît qu'il était difficile de trouver le rythme adéquat : « J'étais très performant à ce moment là et je creusais un arrêt gros écart à chaque tour, et je pense que l'équipe ne voulait pas que je continue à m'échapper, » explique l'Anglais. « Ils voulaient garder des options pour une potentielle voiture de sécurité, par rapport à Daniel. Si la voiture de sécurité était intervenue, il aurait pu s'arrêter et potentiellement nous doubler, ou se retrouver avec des pneus plus performants. »
« Il ne fallait pas creuser l'écart, donc j'ai levé le pied mais je suis suis devenu trop lent, j'ai dû réaccélérer, parce qu'il revenait. »