F1 - Wolff comprend la tactique de Hamilton

Vidéo. Toto Wolff comprend que Lewis Hamilton ait ralenti Nico Rosberg en fin de course à Yas Marina. L'Anglais estime que Mercedes n'avait pas à interférer.
Lewis Hamilton a volontairement ralenti Nico Rosberg en fin de
course à Yas Marina. Son but était que son équipier soit menacé par
Sebastian Vettel et Max Verstappen. Si les deux pilotes le
doublaient, Hamilton était champion. Cette tactique n'a pas plu à
Mercedes en course, qui lui a demandé plusieurs fois d'accélérer,
notamment une fois par la voix de Paddy Lowe, le directeur exécutif
en charge de la technique.
Hamilton a répondu que la victoire ne comptait pas pour lui, et que
seul le titre comptait dans ce moment là. Toto Wolff comprend
l'attitude de son pilote.
« On en avait discuté dans la matinée, » a expliqué le
patron de Mercedes Motorsport dans Formula One sur Canal +
(vidéo). « Il avait deux choix. S'il
partait bien, soit il disparaissait, il faisait sa course et il
était montrait qu'il était le pilote le plus rapide, qui gagne avec
40 secondes d'avance, ou il faisait l'autre choix, ralentir tout le
monde pour que Nico soit attaqué. »
« Je l'accepte, c'est le choix qu'il a fait, c'était peut-être
la seule solution qu'il avait pour gagner le championnat du monde.
Le pilote en moi a une certaine compréhension pour ce qu'il a
fait. »
Wolff est divisé sur la question. Hamilton n'a pas respecté les
consignes mais il devait se battre pour le titre : « Une part
de moi dit : avec 1500 personnes dans l'équipe et 300 000
personnes chez Daimler, il faut partager des valeurs qu'il faut
respecter, et ne pas se placer devant ces incroyables
organisations, » explique Wolff. « L'anarchie ne
fonctionne dans aucune équipe et dans aucune entreprise. »
« L'autre part de moi dit : regarde, c'était sa seule
chance de remporter le championnat ! Peut-être qu'on ne peut
pas demander à un pilote de course, qui est peut-être le meilleur
en piste, d'accepter une situation ou son instinct refuse de le
faire accepter. Maintenant, c'est à nous de trouver une solution
pour le futur. »
L'équipe craignait de perdre la victoire
Si Mercedes a demandé à Lewis Hamilton d'accélérer, c'est parce
qu'il y avait un véritable risque de perdre la victoire. L'équipe
voulait avant tout remporter la course.
« Il y a eu deux moments en course où nous risquions de perdre
la victoire, » précise Wolff. « Tout d'abord, il n'était
pas clair que Vestappen soit sur une stratégie à un arrêt et il
était bien placé, et ensuite Sebastian Vettel était deux secondes
au tour plus rapide que nous. »
« Notre principe numéro un depuis trois ans est que nous
voulons gagner, et croyez-moi, peu importe que ce soit la première
ou la dernière course. On peut se demander si c'était le bon
principe (...) sur le muret des stands, mais ces deux moments nous
ont poussés à demander à Lewis d'augmenter son rythme, parce qu'à
ce stade il semblait que Sebastian allait gagner la
course. »
Hamilton n'a pas compris les interventions de Mercedes
Pour Lewis Hamilton, Mercedes n'avait pas à interférer dans
cette lutte pour le titre. Il ne pense pas avoir mis la victoire en
jeu pour augmenter ses chances de titre.
« Je ne sais pas pourquoi ils ne nous ont pas juste laissés
nous battre, » a indiqué l'Anglais en conférence de presse.
« Il n'y a eu aucun moment où je sentais que j'allais perdre
la course. C'est dommage qu'ils n'aient pas voulu mais leur
processus est assez clair, et je n'ai pas grand chose d'autre à
dire. »
Alain Prost estime que Lewis Hamilton a eu la bonne attitude,
surtout parce qu'il n'a pas effectué de manière dangereuse pour
ralentir Nico Rosberg.
« Lewis a fait, je pense, ce qu'il fallait, de la manière la
plus propre possible, » a indiqué le quadruple champion du
monde dans Formula One sur Canal +. « C'était vraiment à son
crédit. »
Lewis Hamilton est du même avis : « Je ne pense pas avoir
fait quoi que ce soit de dangereux, » souligne-t-il.
« Donc je ne pense pas avoir fait quoi que ce soit
d'anti-sportif. Nous nous battons pour un championnat, je menais,
je contrôlais le rythme. C'est la règle. »
Avec les deux titres déjà assurés pour Mercedes, rien ne justifiait
de l'empêcher de se battre d'après lui : « J'étais dans une
position où j'avais perdu beaucoup de points durant la saison,
j'étais en piste pour me battre et je n'essaie jamais de faire des
choses qui vont à l'encontre de l'équipe ou de la marque, »
assure Hamilton. « Mais nous avions remporté le championnat
donc c'était entre Nico et moi. Mais ils ont quand même senti
qu'ils devaient faire des commentaires. »
Nico Rosberg n'en veut pas du tout à Lewis Hamilton. Il a même
envisagé à son tour de contrer cette tactique en laissant passer
Sebastian Vettel, puisqu'il aurait aussi été titré avec une
troisième place, pour que le pilote Ferrari menace son
équipier.
« Lewis a utilisé tout son talent pour faire ça à la
perfection, donc il n'y avait vraiment aucun moyen que je le
double, donc évidemment j'y ai pensé (laisser Vettel le doubler),
mais c'était juste inutile et impossible, » explique-t-il.
« Il l'a fait d'une très bonne façon, d'une façon
parfaite. »
Hamilton estime que ces discussions ne doivent pas prendre le pas
sur le titre remporté par Rosberg : « Il ne faut pas que
ça masque le fait que Nico a juste remporté le championnat et que
l'équipe a dominé toute l'année, je crois que nous avons peut-être
eu plus de victoires que n'importe quelle équipe par le
passé, » rappelle-t-il.


