F1 - Les changements pour 2017 remis en cause

Les changements prévus pour la saison 2017 pourraient être révisés, en raison des contraintes sur les pneus et d'inquiétudes sur le spectacle.
L'aérodynamique va beaucoup évoluer en 2017. Les monoplaces
seront plus longues mais les ailerons avant auront les mêmes
dimensions par rapport au roues, ce qui signifie que ces ailerons
formeront une pointe à l'avant. L'aileron arrière sera plus bas et
plus large, en abandonnant totalement la philosophie lancée en 2009
pour favoriser les dépassements. Sa largeur passera de 800mm à
950mm. La largeur de la voiture passera de 1400mm à 1800mm. Les
pneus seront aussi plus larges, en passant de 245mm à 300mm à
l'avant et de 325mm à 400mm à l'arrière.
Le but de ces changements est d'améliorer les performances
d'environ cinq secondes au tour et ils semblaient finalisés. Des voix commencent
cependant à s'élever contre ces changements, pour des raisons
techniques et pour leur impact sur le spectacle, et ils pourraient
être en partie abandonnés.
Selon la BBC, Pirelli s'inquiète de la hausse des appuis
aérodynamiques, estimée entre 25% et 60%. Pour le manufacturier
italien, une augmentation qui dépasse 10% à 15% obligerait à faire
passer les pressions à 27psi, alors qu'elles sont imposées aux
alentours de 20psi sur la plupart des courses. Une pression plus
élevée réduit l'adhérence et cela limiterait donc le gain attendu
avec les changements aérodynamiques.
« Avec les nouvelles tailles de pneus proposées pour 2017,
nous pensons que la force supportée avec la construction actuelle
serait augmentée de 10%, » a précisé un porte-parole de
Pirelli à la BBC. « Mais personne ne connaît la structure que
nous choisirons pour 2017 pour le moment. Tout sera calculé plus
précisément quand nous commenceront les essais. »
Fin 2015, Mercedes avait déjà prévenu que les charges sur les pneus
prévues avec ces nouveaux règlements dépasseraient probablement
tout ce qui a déjà été vu dans l'histoire de la F1, créant une
situation complexe pour Pirelli.
« Les charges aérodynamiques que nous avons en ce moment sont
à un plus haut historique, » soulignait Paddy Lowe, le
directeur exécutif en charge de la technique de Mercedes, auprès de
Motorsport.com en novembre. « Il y a une impression générale
que nous avons moins d'appuis qu'avant, mais c'est faux. Nous
sommes au plus haut ou très proche du plus haut que nous avons
jamais eu. »
Des dépassements plus difficiles
L'autre aspect qui inquiète autour de ces changements de
règlements est l'importance accordée à l'aérodynamique, ce qui
pourrait nuire au spectacle.
L'histoire de la F1 montre que plus les performances sont bonnes,
moins les dépassements sont nombreux. Les ingénieurs estiment qu'une hausse
des appuis et une baisse de l'adhérence rendraient les dépassements
plus difficiles.
L'intérêt des changements, souhaités pour retrouver de meilleures
performances après les critiques sur l'arrivée des groupes
propulseurs en 2014, s'en trouve totalement remis en cause.
Certaines équipes préfèrent privilégier des changements moins
centrés sur l'aérodynamique.
« Nous pensons que nous devrions aller vers une plus forte
adhérence mécanique, plutôt que vers un exercice
aérodynamique, » expliquait Aldo Costa, le responsable de
l'ingénierie de Mercedes, à AUTOSPORT en décembre. « La
discussion reste ouverte avec la FIA. »
En parallèle de ces discussions sur l'aérodynamique, les motoristes
étudient des changements pour garantir une fourniture à toutes les
équipes, une baisse des coûts pour les clients, une simplification
des groupes propulseurs et un bruit plus présent. La FIA leur a
donné jusqu'au 15 janvier pour faire des propositions, en menaçant
de relancer l'idée d'une motorisation alternative si cela n'est pas
fait. Selon la BBC, ces discussions avancent et l'idée de supprimer
le MGU-H, qui récupère l'énergie de la chaleur du turbo, a été
rejetée afin de maintenir l'importance d'une motorisation
hybride.


