Le Mans, version old school : Supertest Elise S

Pas d'assistance, un pilotage consciencieux, sacrifier l'entrée du virage : conduire l'Elise S sur le Bugatti, c'est renouer avec l'essentiel. Petit flash-back.
Même si elle s'assagit au fil des ans, l'Elise continue de nous faire savourer la même recette : un esprit sain (pas d'assistance) dans un corps sain (petit moteur, poids maîtrisé). Mais paradoxalement, alors que le petite Anglaise suscite toujours au sein de l'équipe Sport Auto de fortes envies de casser le PEL, les pilotes professionnels ne sont pas toujours tendres à son endroit. Retour sur ce qu'en pensait Christophe Tinseau, en février 2013. Voir la vidéo du Supertest Lotus Elise S.
L'avis de Christophe Tinseau : 1'59'182
Le pilote attaque fort : "j'ai été déçu par la performance. Je
m'attendais à nettement moins car l'auto est quand même légère. Le
moteur est assez plat, la plage d'utilisation est très courte,
entre 5 000 et 7 000 tr/min. J'ai été vraiment désagréablement
surpris par ce manque de relance". Comme nous, Christophe regrette
le manque d'allonge et ce régime maxi qui coupe la chique trop tôt.
Et ce n'est que le début des hostilités. "L'avant sous-vire
beaucoup. Dès que tu lâches les freins, tu tires tout droit et tu
te bagarres avec le train avant pour essayer de la ramener". Et paf
! L'auto est trop souple et cette perte de directivité ne viendrait
pas des pneus.
"C'est vraiment l'ensemble des réglages qu'il faut revoir. En
entrée de virage, elle vient de l'arrière et dès que tu mets gaz,
elle se cabre". Et re paf ! Impériale sur les freinages, la Lotus
réclame un temps d'adaptation à cause "de ce dosage dégressif pas
facile à cerner". Très efficace en termes de motricité, l'Elise S a
séduit Christophe dans ce secteur et, comme l'usine, il ne voit pas
l'intérêt d'un autobloquant. Avant d'asséner une nouvelle pique :
"c'est sur que, avec un vrai train avant plus précis, il faudrait
aussi revoir l'arrière". No comment... En près de vingt ans
d'existence, le poste de conduite de l'Elise n'a quasiment pas
évolué. Et ce n'est pas pour séduire notre pilote. "La jante de
volant est trop petite et dès que tu poses les mains, tu prends le
klaxon. Et le siège n'est absolument pas ergonomique et il me fait
mal au dos". Et d'enchaîner : "je préférais vraiment la précédente
génération d'Elise. Tu avais un arrière qui engageait et un train
avant plus vif".
Au final, si on nous ne partageons pas tous les reproches émis par
Christophe Tinseau, on le rejoint sur un point : "avec 100 ch de
plus, la voiture aurait vraiment été plus drôle et attachante".
L'avis de Sport Auto
Et qu'en pense Sport Auto ? A la rédaction, nous adorons
l'Elise, qu'elle soit S ou pas. Christophe Tinseau ne sera
peut-être pas d'accord, mais nous lui accordons la note maximale
pour sa prise en mains intuitive, sa précision et les sensations
qu'elle distille.
Découvrez la vidéo du supertest Lotus Elise S par Sport
Auto.
Voici quelques chiffres autour de la Lotus Elise S :
> Moteur : 4 en ligne
> Cylindrée : 1798 cm3
> Puissance maxi : 220ch à 6800 tr/mn
> Couple maxi : 25,5 mkg à 4600 tr/mn
> Propulsion
> Boîte mécanique, 6 rapports
> Performances : 0 à 100 km/h en 5''3, 1 000 m D.A. en 24''8,
232 km/h
Les spécificités du circuit Bugatti
> 4185 m
> 11 virages
> Largeur : 10 à 15 m
> Conditions de pistes : 18°, Sec, 16 km/h de vent


