F1 - Pourquoi Monaco est si spécial

Publié le 25 mai 2018 à 10:29
Mis à jour le 20 novembre 2020 à 01:45
Pierre Gasly (Toro Rosso) à Monaco

La difficulté du tracé, la proximité des rails et l'ambiance font de Monaco une course unique. Les qualifications et la course sont totalement à part.

Le Grand Prix de Monaco est le plus célèbre du calendrier. « Quand on pense à la F1, on pense à Monaco, » estime Esteban Ocon. Mais pourquoi cette course est si particulière ? Le tracé comme l'atmosphère contribuent à en faire un rendez-vous singulier selon Nico Hülkenberg.
« Rien n’est semblable à Monaco et aucun autre rendez-vous ne s’en rapproche ! » souligne le pilote Renault. « C’est le moment fort de l’année, la course que j’attends le plus. C’est unique et spécial dans tous les sens du terme : les strass et les paillettes, le côté glamour, le circuit en lui-même... L’atmosphère est incroyable tout au long du week-end. Et il y a cette sensation de vitesse qui vous donne le tournis ! »
Le circuit est étroit et les rails de sécurité sont très proches. La difficulté est de trouver la limite, et de ne jamais la franchir : « C’est un vrai défi dans le pilotage, » souligne Ocon. « Il faut être précis, il n’y a aucune place à l’erreur. Il faut être à la limite très rapidement et faire attention à ne pas la dépasser. L’an dernier, je l’ai découvert dans la troisième séance d’essais, et avec un peu plus d’expérience cette année, j’espère que cela ne se reproduira pas. »
Pierre Gasly aime les particularités de ce circuit : « C’est une piste folle, avec des parties où on roule à 300km/h, et le lundi après la course, les gens ne sont même pas à 50km/h dans leur voiture, » s’amuse le pilote Toro Rosso. « Les rues ne sont normalement pas faites pour les vitesses auxquelles nous roulons, mais j’adore ça, ça fait monter l’adrénaline. »
« On dit que la pilote fait la différence sur ce circuit, mais la nature de la piste et les bosses font que c’est quand même important d’avoir une bonne voiture, même si un bon pilote peut trouver les derniers dixièmes, ceux qui comptent le plus. »
Romain Grosjean voit aussi un véritable défi sur ce circuit : « A Monaco, on ne peut pas faire la moindre erreur, sinon on finit directement dans le mur, » explique le pilote Haas. « C’est dur de trouver les limites de la voiture. On doit toujours rester sous (la limite), sauf en qualifications ou dans un tour très rapide. C’est très étroit et on va très vite entre les murs. C’est un véritable défi. »

Les qualifications sont le point culminant

Le circuit de Monaco est celui où le gain de performance est le plus important entre les premiers et les derniers tours. Les pilotes doivent prendre leur rythme étape par étape en début de week-end.
« Vous devez prendre confiance pas à pas, tour par tour, séance par séance, » souligne Hülkenberg. « Il n’y a aucun intérêt à brûler les étapes ou à se montrer trop vite trop sûr. Si vous faites cela, le mur n’est jamais très loin. Vous devez atteindre votre pic de confiance en qualifications afin de prendre des risques et jouer avec les rails pour être à la limite. Cela procure des frissons tout particulièrement excitants ! »
Son équipier, Carlos Sainz, partage son opinion : « Pour réussir son week-end, la clé est d’avoir confiance en soi et en sa voiture, » souligne l’Espagnol. « Pour cela, vous devez construire votre confiance par petites étapes pour être à 100 % en qualifications. »
Ces qualifications sont le point culminant du week-end. La pole d'Ayrton Senna en 1988, avec 1''427 d'avance sur son plus proche rival, est restée dans la légende. Il faut faire le tour parfait, en attaquant énormément, sans faire d'erreur.
« En qualifications, c’est vraiment l’endroit le plus grisant de l’année, parce qu’on roule à 300km/h, à 10 centimètres des murs partout, on cherche la performance et on attaque un peu plus, et ce petit plus est vraiment significatif, » explique Pierre Gasly. « On n'a aucun droit à l'erreur, parce que si on freine un mètre plus tard, on est un mètre trop large et on est directement dans le mur. C’est vraiment excitant. »
Sainz juge des qualifications « cruciales » : « Généralement, la tension est à son comble, » précise-t-il . « Je dirais même que c’est l’une des séances les plus difficiles de toute la saison, si ce n’est la plus dure ! Il faut ce petit plus de détermination. Quand vous réalisez le tour parfait sur ce tracé, vous ressentez des choses uniques. C’est incroyable. »

La course est très incertaine

La course est un exercice très différent, avec la nécessité de trouver le bon rythme. Il est très difficile de doubler mais à tout moment, un événement peut tout chambouler.
« Les courses sont un peu difficiles, parce que c’est très dur de doubler, donc tout dépend de la stratégie, et il faut être concentré du début à la fin, » souligne Gasly. « Même quand on pense que rien ne va changer, quelqu’un peut faire une erreur à la fin et cela peut ouvrir une opportunité qu’il faut être prêt à saisir. La course est très longue et c’est un peu frustrant, parce que ce n’est pas facile de doubler une voiture plus lente si le pilote à son volant se défend bien. »
Nico Hülkenberg estime qu'il faut être concentré du début à la fin : « Ce n’est pas la piste la plus exigeante physiquement, mais elle requiert beaucoup de concentration, de précision et de discipline, » explique-t-il. « Sur ce tracé assez lent, on ne prend pas beaucoup de G, mais chaque tour nous sollicite. Il faut être très concentré puisque la moindre erreur peut vous mener dans le rail. À Monaco, tout repose sur la confiance au volant et la confiance que vous avez dans votre voiture. »
Romain Grosjean a gagné sur ce circuit en GP2 en 2009. Pour y parvenir, il faut faire un week-end parfait : « C’est probablement l’un des courses les plus difficiles à gagner, » estime Grosjean. « Il faut que tout se passe à la perfection, de la première séance d’essais à l'arrivée. Il faut un bon rythme pendant les essais et espérer un top trois en qualifications. Ensuite, il faut un bon départ, une bonne stratégie et bien rouler jusqu’à la fin. C’est très difficile de tout bien faire. »

Une ambiance à part

Monaco sort également des habitudes pour son ambiance. De nombreuses personnalités qui font le déplacement pour cet événement.
« Le lieu est très spectaculaire, » estime Ocon. « C’est beau et glamour, et l’atmosphère est incroyable. Quand on arrive en début de semaine, on sourit en permanence quand on voit les dernières touches apportées dans les stands. »
Les pilotes doivent apprendre à gérer toutes les sollicitations : « Il se passe beaucoup de choses en dehors de la course, mais j’arrive à ignorer tout ça et j’adore l'ambiance de fête de Monaco avec la foule, les yachts dans le port, c’est vraiment fun pour tout le monde, » souligne Gasly. « Pour les pilotes, c’est encore plus fun si nous avons un bon résultat le dimanche. »
Il n'y a pas que le strass et les paillettes qui rendent l'atmosphère de Monaco unique : « Même quand l’action en piste s’arrête, le week-end reste complètement différent, » souligne Carlos Sainz. « Par exemple, nous prendrons un scooter pour aller de l’hôtel au paddock. C’est cool ! »
Pour de nombreux pilotes, c’est une véritable course à domicile : « En fait, je vis sur le circuit et je vois la piste depuis mon appartement, » révèle Brendon Hartley. Nico Hülkenberg vit aussi à Monaco : « C’est agréable par rapport à notre routine habituelle. C’est un peu étrange de rentrer à la maison tous les soirs ou encore entre les séances, mais j’apprécie le fait que cela me mette davantage à l’aise. Et j’aime bien prendre mon scooter ou mon vélo pour me promener autour du circuit. »

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