F1 - Ferrari et Red Bull en désaccord sur Mékies

Maurizio Arrivabene et Christian Horner ont exprimé leur désaccord au sujet de l'arrivée de Laurent Mékies, venu de la FIA, chez Ferrari.
Un membre de la FI, qui a accès aux données sur toutes les
monoplaces peut-il rejoindre une équipe ? Ce débat anime la Formule
1 en ce moment. L'an dernier, Renault a créé du remous en recrutant Marcin Budkowski, le directeur
technique de la fédération. Il avait des connaissances sur
plusieurs monoplaces. Face à la polémique, Renault a décidé
d'attendre plus longtemps que prévu avant de recruter
l'ingénieur. Pour éviter un partage de données
confidentielles, les équipes auraient depuis passé un gentleman's
agreement : un membre de la FIA ne pourrait pas rejoindre une
équipe sans attendre un an, pour être sûr qu'il ne révèle pas des
données sensibles.
Ferrari est accusée par Red Bull d'avoir rompu ce gentleman's
agreement en recrutant Laurent Mékies, le directeur de la
sécurité et directeur de course adjoint de la F1. Le site officiel
du championnat précise que selon les sources, la mise en place de
ce gentleman's agreement n'est pas certaine, et c'est justement ce
qui oppose Ferrari et Red Bull. En conférence de presse à
Melbourne, Maurizio Arrivabene, le patron de Ferrari, et Christian
Horner, son homologue de Red Bull, ont exprimé leurs divergences.
Ferrari assure avoir respecté toutes les procédures dans le
recrutement de l'ingénieur français.
« Il n'y a aucun problème parce que nous avons totalement
respecté la loi locale, la loi suisse, où Laurent a été
recruté, » a expliqué Arrivabene. « Et après nous sommes
allés encore plus loin, parce que nous attendrons six
mois. »
« En théorie, nous avons signé un accord avant le groupe
stratégique, un accord confidentiel, qui précise que nous ne sommes
pas autorisés à évoquer en public ce dont nous avons discuté. Cela
étant dit, j'ai entendu des commentaires à notre sujet, concernant
un gentleman's agreement. Je pense que ce sont des commentaires,
parce qu'un gentleman's agreement n'a aucune valeur légale. Je
pense qu'il s'agissait de commentaires... juste des commentaires,
j'espère que ce n'est rien de plus. »
Horner reproche un double discours
Christian Horner se dit « déçu » par la décision
de Ferrari qui, selon lui, ne respecte pas un accord décidé il y a
très peu de temps : « Certaines équipes voulaient que
cette période soit de trois ans, mais finalement nous nous sommes
mis d'accord sur 12 mois, » explique Horner. « Ce qui est
décevant, c'est que cette réunion s'est déroulée il y a moins de
six semaines, et on peut penser que des discussions (entre Ferrari
et Laurent Mékies) se tenaient déjà. Cela rend ces réunions
inutiles si nous ne pouvons pas trouver un accord et le mettre en
oeuvre. »
« Evidemment, on peut se cacher derrière un "Bien, ce n'est
pas dans les règlements" mais le groupe avait trouvé un
accord. »
Horner estime que dans les faits, poser un cadre légal est
impossible et que seul cet accord peut être appliqué : « On
fait face à un droit du travail différent selon les Etats, selon
les pays, et pour encadrer une telle question, nous sommes arrivés
à la conclusion qu'avec tous les avocats du monde, on ne pourrait
pas mettre en place un contrat. »
Arrivabene a manifesté son agacement face à ces propos. Il estime
que c'est à la FIA de trancher la question, ce qui n'est pas encore
fait : « L'essentiel est que nous avons donné un mandat à
la FIA, à l'avocat de la FIA, pour étudier les lois nationales et
revenir vers nous lors de la prochaine réunion du groupe
stratégique, et c'est ce que la FIA fera lors de la prochaine
réunion du groupe stratégique, le 17 avril, » a souligné
l'Italien.
Horner reproche à la Scuderia de tenir un double discours :
« Le plus décevant est que c'est Ferrari ou Sergio
(Marchionne, le Président du constructeur), qui voulait une période
de trois ans, » a révèlé Horner. « D'un côté, une équipe
demande d'attendre trois ans et de l'autre, quelques semaines plus
tard, nous sommes dans cette situation. »
Une nouvelle fois, Arrivabene a évoqué le mandat demandé à la
FIA.
Wolff plaide l'apaisement
Mercedes, récemment accusée par Christian Horner de former une
alliance politique avec Ferrari, ne veut pas entrer dans le débat.
Toto Wolff, le patron de l'équipe allemande, estime qu'il est
difficile de comparer les cas de Marcin Budkowski et de Laurent
Mékies, qui ne travaillaient pas sur les mêmes dossiers.
« Je n'ai vu aucun gentleman dans les discussions, » a
plaisanté l'Autrichien. « Pour moi, la situation est
totalement différente de celle de Marcin, ce sont deux ingénieurs
intelligents mais Marcin était impliqué dans l'écriture des
directives techniques quelques semaines avant de rejoindre une
équipe et il avait beaucoup (d'informations) de
l'intérieur. »
« Laurent était impliqué sur des questions totalement
différentes, que je ne juge pas aussi sensibles que celles traitées
par Marcin. Il rejoint l'équipe dans sept ou huit mois, pour moi ce
n'est pas un gros problème. »


