La F1 et les critiques, une vieille histoire

Imparfaite la F1 moderne ? Une évidence largement constatée, et soulignée sur les réseaux sociaux. Mais a-t-elle un jour été épargnée ? Oh que non ! La preuve.
Le premier numéro de Sport Auto parait en 1962. Malgré
l’enthousiasme et la fraîcheur des débuts, la quasi-totalité des
douze premiers éditos ne sont que des... complaintes envers le
législateur, la CSI. Et ce sur à peu près tout : la F1, la F2, les
rallyes et mêmes les formules junior. C'était déjà mieux avant !
Mais critiquer le sport automobile et sa forme contemporaine avait
commencé bien avant, et continuera bien après. La preuve avec ce
deuxième long dossier historique consacré à la F1 moderne, après
le premier sur les performances des
monoplaces.
Les années 50
La F1 nait en 1950. Ou plutôt elle renaît puisque cette formulation
F1, imaginée en 1946, est en fait une résurgence de ce qui existait
dans les années 30. La fameuse ère des Titans avec une lutte
farouche entre Auto Union, Mercedes, Alfa Roméo, Maserati,
Bugatti... Du très lourd avec des voitures hors-norme de plus de 6
mètres de long, près de 20 ans en avance sur leur temps,
développant plus de 600 chevaux (1937) et filant jusqu’à 320 km/h.
Si piloter a été un acte d'héroïsme pure, c'était bien dans ses
années-là.
Il faudra attendre les années 1954 et 1955, avec le retour de
Mercedes, pour trouver des F1 aussi technologiquement au point. Car
les premières années, à partir de 1950, la F1 a souffert avec des
modèles moins au point, un plateau restreint et de grosses
difficultés à sauver la pourtant nouvelle formule. En 1952, après
deux saisons de domination sans partage d’Alfa Roméo, la F1 doit
même être rétrogradée à un règlement F2. Comme si le règlement 2015
était d’un coup celui du GP2. Avec évidemment des chronos très en
retrait.
Quand le règlement F1 reprend en 1954, Mercedes débarque et écrase
tout. Elle est la première à utiliser des méthodes professionnelles
(panneautage, consignes d’équipe...), à encombrer le paddock de
camions flambant neufs et à engager des voitures d’un niveau
technique au-dessus du lot. Les critiques commencent à viser cette
domination, puis celle d’un homme : Juan-Manuel Fangio. Il signe en
1957 son cinquième titre mondial, un record qui tiendra jusqu’à...
Michael Schumacher. Mais pas seulement. Sur les dix saisons de la
décennie, huit ont été dominées de la tête et des épaules par une
seule écurie. Avec deux « 100% de réussite » en 1950 et 1952 (Alfa
et Ferrari). Fangio est alors tout puissant, et il arrive souvent
que ses équipiers s’arrêtent pour lui donner leur voiture, quand
celui-ci a dû abandonner.
Le visage des GP est également dans le viseur. A l’époque, les
courses durent 500 km et plus de 3 heures. Trop, et surtout
exactement ce qu’adore le puissant Fangio. A partir de 1958, les GP
sont donc réduits à 300 km. Leur forme moderne. Et sans Fangio
parti au même moment à la retraite.
Les années 60
La F1 fête ses 10 ans et plonge dans l’adolescence. Non sans
difficultés. Crime de lèse-majesté, le règlement met fin à l’ère
des grosses cylindrées moteurs. Finis les 4,5 litres puis les 2,5
litres, la F1 n’autorise plus désormais que les 1,5 litre. Un vrai
choc culturel pour un sport qui tire sa source des cylindrées
monstre. Pour la première fois, une limite de poids est fixée pour
la monoplace : 450 kg. Les F1 deviennent des sortes de petites
baignoires remplies de 140 litres d’essence et montées sur roues.
On est loin du standing, et des gabarits imposants des voitures qui
ont fait rêver : Mercedes W196, Maserati 250 F, Lancia D50...
En 1961, la voiture du champion du monde, la Ferrari 156, ne
développe que 170 chevaux... Pour des chronos et des vitesses très
en retrait. On n’ose imaginer ce que les fans auraient alors dit si
les réseaux sociaux avaient existé ! Enfin, si, on peut l’imaginer,
à relire aujourd’hui ce qu’il se disait dans la presse et dans le
paddock : une FIA montrée du doigt (elle a l’habitude !) pour
s’être gravement trompée de voix ; des pilotes n’hésitant pas à
déplorer que l’on réduise leur influence et que l’on nivèle le
pilotage par le bas. Certains vont jusqu’à regretter que les
courses deviennent bien trop dangereuses, les pelotons étant plus
regroupés que jamais. Plusieurs réunions de crise sont organisées
en 1963 pour imaginer un futur meilleur. Même les organisateurs des
GP demandent des changements profonds. C’est une des plus
importantes vagues de critiques de l’histoire, avec, c’est inédit,
des menaces d’un championnat parallèle ! Tiens, tiens !
Avec le recul, ces années 1961-1965 constituent une période
fantastique, avec les premiers châssis monocoque, l’ère Lotus, la
période du génie Clark, des courses magnifiques, des duels, du
suspense... Ce qui n’empêche pas, en 1962, Sport Auto de déplorer
dans un édito de Juin 1963 « la pesante monotonie, l’absence de
tout spectacle susceptible d’éveiller l’intérêt des spectateurs, »
tout cela étant le résultat de « la gaffe de la formule 1,5 litre.
» Là-encore, il était question ni plus ni moins que de sauvetage de
la discipline ! Même le retour des moteurs 3 litres est finalement
critiqué car deux fois plus chers. Beaucoup se demandent comment
les indépendants comme Rob Walker peuvent encore survivre. La
réponse viendra bientôt. Ils ne le peuvent plus (1970).
La fin des années 60 n’est pas en reste. Critiques et polémiques
sur les premiers ailerons. Graham Hill et Jochen Rindt, les plus
hostiles, manquent de se tuer suite à des ruptures de ces ailerons
de fortune. La Fédération intervient et les interdit. Certaines
écuries râlent. Les ailerons, bel et bien installés ensuite de
façon structurelle et rigide, feront long feu. Ils changeront
absolument tout. Le pilotage n’a plus rien à voir. On ne recherche
plus à garder le maximum de vitesse en virage via le contrôle de la
glisse des quatre pneus. C’est une nouvelle génération de pilotes.
Les courses, elles, sont d’un coup moins folles et disputées. On se
double moins. Les écarts sur la grille de départ se creusent.
La politique s’en mêle aussi. C’est le début des premières
guéguerres. Elles opposent les écuries et les organisateurs de GP,
au sujet des primes de départ. Accord de Paris, création de
l’association des constructeurs de F1... Les riches se réservent la
plus grosse part du gâteau, ne laissant rien ou presque aux autres.
Rob Walker parle de l’agonie de la F1. Cela nous rappelle quelque
chose, même si Bernie Ecclestone n’officiait pas encore.
Les années 70
Si les années 70 sont sportivement une réussite, avec des duels et
des belles confrontations pour le titre, elles sont aussi celles
des polémiques, de la révolution du sponsoring
(professionnalisation du sport), du passage à la télévision et de
la sécurité. Mort de Rindt, Courage, Cevert, Williamson, Donohue,
Siffert, Koenig. La vague sécuritaire débutée timidement dans les
années 60 est accélérée. Certains accidents sont intolérables,
comme la mort de Williamson brûlé vif dans sa voiture sans que
personne n’intervienne. Une boucherie face à laquelle les pilotes
ne jouent pas collectif. La sécurité est un élément ambigu et ne
plait pas à tout le monde. Dès cette époque. Présence de rails,
inspection des circuits, arceau de sécurité, feu rouge à l’arrière
(1972), code de conduite (1972), arrivée des chicanes (1973), puis
des bacs à gravier (1974), premier safety car (1973)... Tout ce que
l’on connait aujourd’hui arrive à cette époque. En 1970, la
mythique NordSchleife est boycottée par les pilotes qui la trouvent
trop dangereuse. Hockenheim débarque donc. Les anciens regrettent
que « la génération des pilotes modernes n’a pas le courage de ses
aînés. » Cela nous rappelle quelque chose.
En 1978, la mort de Ronnie Peterson à Monza déclenche une levée de
bouclier, contre les procédures de GP, le niveau des commissaires
de piste, l’inspection pas assez poussée des circuits, et
l’indiscipline chronique de certains pilotes inconscients lors des
départs. D’ailleurs, grande première dans l’histoire, l’association
des pilotes de GP se retourne d’elle-même contre l’un des siens :
le jeune Riccardo Patrese, montré du doigt lors de l’accident à
Monza. D’un coup, les pilotes se jugent entre eux, et Patrese sera
exclu une course. Comme Grosjean le sera en 2012, après Spa ! Une
décision illégale très critiquée par la presse et le public. De
manière plus générale, il y a désormais trop d’accidents dans les
départs. Les pilotes, ayant de plus en plus de mal à se doubler en
piste, tentent le tout pour le tour au départ. Un des maux modernes
de la F1 apparait à ce moment-là. Un débat surgit alors pour
parvenir à rendre à nouveau les dépassements en piste plus faciles
: pistes plus larges, voitures moins larges. Et pourquoi pas
interdire à nouveau les ailerons.
Fin des années 70, l’arrivée du turbo fait rire, étonne, surprend
puis inquiète. Une nouvelle source de conflits au sein de la F1. Il
est très vite question de l’interdire car la trop grosse différence
de performance entre les moteurs tue le spectacle. « La F1 est un
championnat du monde des conducteurs, » rappellent certains. « Le
sport est avant tout un spectacle et pour assurer le spectacle, il
faut des voitures aux performances proches. » Les grands
constructeurs, défenseurs du turbo, menacent. Notamment Enzo
Ferrari prêt « à se tourner vers une autre formule de course si la
F1 devenait un cirque. »
Toujours les mêmes critiques : spectacle, coût, sécurité,
politique
Les années 80
Pendant cette décennie, le nombre d’accidents explose. Les pilotes
deviennent de plus en plus durs en piste, impitoyables entre eux.
Malgré les morts encore nombreux (Depailler, Villeneuve, Paletti,
De Angelis) et les accidents dramatiques (Pironi, Streiff,
Regazzoni), les pilotes se lâchent. C’est l’époque des grands duels
à la violence décuplée. Certains pilotes comme Fangio et Stewart se
mettent même à critiquer les manœuvres en piste. C’est aussi la
décennie des rivalités qui dégénèrent, des égos en violente
confrontation : Jones/Reutemann, Villeneuve/Pironi, Prost/Arnoux,
Piquet/Mansell... Jusqu’au sommet de Prost/Senna. Les pilotes se
battent en piste, se sortent volontairement, se tassent contre les
murs (Senna avec Prost à Estoril), et même s’insultent via média
interposés. La F1 débarque dans Paris-Match et dans les colonnes
des tabloïds. Cela ne plait pas au gentleman des années 50 et
60.
L’air devient irrespirable sur le front politique. Guerre
FISA/FOCA, grève des pilotes, haine Ecclestone/Balèstre, boycott,
Accords Concorde, pilotes pris en otage par leurs équipes
elles-mêmes. Cela ne sent pas bon. Une ambiance qui tranche avec la
camaraderie passée.
Les critiques visent aussi les interdictions techniques. La F1 perd
de sa liberté. Cela avait commencé dans les années 70 : six roues,
quatre roues motrices, voiture aspirateur... L’effet de sol est
également banni, après avoir été toléré. La pression du turbo est
limitée puis la technologie est purement et simplement interdite
pour 1989. La nostalgie des moteurs bruyants apparait. Déjà que
l’on n’a plus le V12 Matra depuis 1982... Les arrêts au stand
pointant le bout de leur nez, les ravitaillements en essence sont
eux-aussi interdits. Les aides au pilotage, elles, fleurissent :
suspensions actives, boîte de vitesses semi-automatique au volant,
antipatinage... Le pilotage change une nouvelle fois.
En 1988, McLaren pulvérise la saison : 94% de victoires. La
concurrence est la plupart du temps à 1 tour ! Mais à cette époque,
ce n’est pas encore tant la qualité individuelle des grands prix
qui compte que l’intensité du duel au championnat. Et là, on
n’était pas déçu !
Les années 90
Les dominations reprennent. Cette fois c’est Williams qui gagne
tout ou presque. Mansell remporte en 1992 les cinq premiers grands
prix, huit sur les dix premiers. La technologie prend d’un coup
trop de places et les voitures à suspension active vont trop loin.
Mêmes les pilotes prennent peur et demandent que l’on fasse machine
à arrière.
La F1 vit en 1994 un choc terrible. L’équivalent de la disparition
de Clark en 1968 (c’était en F2). L’archange Senna meurt à Imola.
Cette tragédie marque la F1 à jamais et pousse la FIA et son
président Max Mosley à prendre les choses en mains. La sécurité va
progresser comme jamais auparavant, le règlement technique change
profondément. Et, les ravitaillements reviennent.
D’un coup, les dépassements en piste se réduisent. En 1996, il ne
se passe pas grand-chose, Williams dominant le championnat de la
tête et des épaules. Il n’y a jamais eu aussi peu de dépassements :
deux fois moins qu’en 1993, avant le retour des ravitaillements.
Les critiques poussent la FIA à plancher sur de nouvelles idées, à
horizon 1999.
La F1 est orpheline du duel Prost/Senna et a été privée d’un autre
duel qui s’annonçait aussi sans pitié que le précédent,
Schumacher/Senna. Maintenant, Schumacher est seul. Il gagne en 1994
et en 1995. Sur fond de polémique : soupçons de tricheries chez
Benetton en 1994, anti-patinage secret, drapeau noir non-respecté à
Silverstone, exclusion à Spa (fond plat non conforme) et accrochage
final avec Damon Hill à Adelaïde.
Schumacher apporte une bonne dose de souffre à la F1. Il est
sévèrement critiqué pour cela. Jacques Villeneuve le vérifiera à
ses dépens. Avec à Jerez un méchant coup de volant contre la
Williams. L’Allemand sera rayé du championnat pilote. Cela n’était
jamais arrivé.
Les années 2000
Cette décennie commence avec la plus grosse arrivée en masse de
constructeurs. BMW, Jaguar, Ford, Toyota, Honda, Renault, Mercedes,
Ferrari... Ils s’affrontent à coup d’effectifs de plus de 1000
personnes et à coup de budget de centaines de millions frôlant le
milliard. Le marketing prend le pouvoir en F1 et la transforme en
désert humain. Les pilotes sont menottés, leurs paroles sont
surveillées de près. L’ambiance change à ce moment-là.
La domination outrancière de Ferrari et Schumacher de 2000 à 2004
fait du mal. 15 victoires sur 17 en 2002 et 2004, le scandale du GP
d’Autriche en 2002 où Barrichello doit céder sa victoire à dix
mètres de la ligne à Michael Schumacher, sur ordre de son équipe.
La victoire est à tout prix.
La F1 ne sait alors plus quoi faire pour enrayer la domination
Ferrari. Elle va tout tenter en à peine quelques saisons. Tous les
règlements changent : format de qualif (trois réformes en trois,
dont des ridicules), barèmes de points, règlement moteur, règles
pneumatiques, ravitaillements, pénalités... Rien faire aurait été
dangereux, mais changer à ce point de cap est pire encore. On ne
sait plus d’où l’on vient et où l’on va. La F1 perd la
boussole.
La F1 doit aussi s’en prendre à l’explosion des coûts qui voient
des petites écuries être rachetées ou disparaître : Minardi, Prost,
Arrows, Tyrrell... Les constructeurs dépensent trop. Un premier
mouvement de standardisation débute, et de limites des coûts :
nombre de moteurs...
En 2006, la fin des V10 et le début des V8 sèment le trouble. Le
beau bruit des V10 a laissé place à celui moins strident des V8. La
nostalgie frappe encore.
En 2008, alors pourtant que tout va bien sur le plan sportif depuis
2005 (Alonso qui bat Schumacher, Räikkönen et Hamilton titrés sur
le fil), la FIA choisit là-encore de tout changer. Avec de bonnes
intentions (interdiction des ravitaillements en essence, favoriser
les dépassements) mais le boomerang revient plus fort que prévu. En
2009, Brawn GP l’emporte sur une polémique technico-politique : le
double diffuseur. Les coûts explosent à nouveau, le spectacle en
prend un coup. Button gagne 6 des 7 premiers GP. A Valence, on
atteint les bas-fonds : 0 dépassement dans la course. Le KERS,
premier élément hybride de l’histoire, est boudé, et précipite la
chute de Toyota et BMW, suivant l’exemple de Honda en se retirant
de la F1...
La bulle F1 a explosé. Tout comme la crédibilité de ses dirigeants.
Mosley, excellent président de la FIA pendant des années, gâche la
fin de son mandat par ses scandales et attitudes outrancières. Les
constructeurs menacent de créer leur championnat. McLaren est
exclue en 2007 pour une affaire de d’espionnage industriel chez
Ferrari et écope de 100 millions d’amende. Belle ambiance.
Conclusion :
L’être humain a toujours du mal à apprécier sa propre époque.
Tiraillé entre la nostalgie d’un passé rassurant et l’angoisse d’un
futur incertain. Le plus bel exemple reste les années 1961-1965,
violemment vilipendées sur le coup et adulées depuis. On retrouve
en 2015 plusieurs des critiques des années 60 : voitures moins
rapides, moteurs montrés du doigt pour leur prix exorbitant,
nivelage du pilotage, agonie des petites équipes, répartition
inégale des primes...
Tant que l’on n’aura pas compris que la F1 est secouée depuis ses
débuts en 1950 par les mêmes critiques, sur les mêmes thèmes
ancestraux (argent, technique, sécurité), on sur-réagira toujours,
souvent dans le mauvais sens. Les années 2000 l’ont prouvé, et
2014/2015 aussi, avec ces Pirelli construits pour ne pas durer et
même ne pas marcher, et ces Power Unit alambiqués ayant creusé des
écarts énormes, étranglé les petits, trop épargné nos oreilles et
crée le plus impensable système de pénalités que l’on puisse
imaginer. Le changement peut s’avérer aussi dangereux que le
laisser-faire. Il faut savoir cibler les vrais problèmes et ne pas
paniquer juste parce que les courses sont remportées par la
meilleure voiture.
La F1 est victime de son succès passé. Elle est trop seule dans le
paysage médiatique et s’est coupé des autres disciplines, qui,
avant, assuraient la relève en cas de besoin. Les pilotes se
spécialisent en F1 et leur carrière en pâtit. Avant, ils pouvaient
se rattraper en proto ou ailleurs. Comme Hülkenberg l’a fait au
Mans cette année. On attend trop des 19 ou 20 GP d’une saison.
Sur sa lancée de la période magique des années 80, la F1 doit se
réinventer. Elle ne fait pas exception à la quasi-totalité des
sports, un moment ou un autre en crise d’identité : vélo, foot,
tennis, rugby. Mais en F1, il y a une dimension technique unique en
son genre qui a toujours compliqué la donne. Elle est versatile,
impossible à maîtriser. C’est pour cela qu’on l’aime, et qu'elle
nous énerve aussi.


