F1 - Vettel et Pirelli se rejettent les fautes

Sebastian Vettel était furieux contre Pirelli après sa crevaison à Spa. Le manufacturier pense que Ferrari a fait un relais trop long mais la Scuderia dément.
Sebastian Vettel a eu une crevaison à l'arrière-droit en sortant
de l'Eau Rouge à Spa. Il a été le deuxième pilote à avoir un tel
problème après Nico Rosberg pendant les essais
libres.
Pour Rosberg, Pirelli a avancé une cause extérieure, un débris ou
un vibreur. Concernant Vettel, il semble que c'est la dégradation
du pneu qui a posé problème. Vettel pense que Pirelli devrait avoir
des pneus plus solides et qu'il a évité un gros accident de
peu.
« C'est inacceptable que nous ayons un problème sur les pneus
comme ça, sans alerte, » a déclaré l'Allemand à Canal +.
« On a vu ce qui s'est passé vendredi avec Nico. On nous a dit
que tout irait bien. Je pense que c'était une excuse. Si ça arrive
200m avant, je suis coincé dans l'Eau Rouge, je ne suis pas
ici. »
Il doute des explications avancées par Pirelli après la crevaison
de Rosberg: « Quelle a été la réponse (de
Pirelli) ? » a interrogé Vettel en s'exprimant auprès
d'AUTOSPORT. « La même que toujours : "ouais, il y a eu
une coupure, des débris, peut-être qu'il y a eu un problème avec la
carrosserie, le pilote est sorti large". »
« Si Nico nous dit qu'il n'est pas sorti de la piste, il n'est
pas sorti de la piste. Pourquoi nous mentirait-il ? C'est
pareil avec moi, je ne suis pas sorti de la piste, c'est tout
simplement que d'un coup, le pneu explose. Si c'était arrivé plus
tôt, j'étais foutu. »
Pirelli pense que Ferrari a fait un relais trop long
Pour Pirelli, c'est surtout Ferrari qui a pris en risque en
tentant de ne faire qu'un arrêt avec Sebastian Vettel. Ses pneus
étaient très endommagés.
« C'était la fin du cycle, » a expliqué Paul Hembery, le
patron de Pirelli Motorsport, à Motorsport.com. « Tout pneu
dans le monde, quand il est à la fin de son cycle, pose
problème. »
« (Il a fait) 28 tours, c'était plus que ce que nous pensions
avec des stratégie basées sur deux ou trois arrêts, comme la
majorité l'ont fait, mais ils ont clairement senti qu'ils pouvait
faire marcher un arrêt. Ils ont évidemment senti que c'était
faisable. »
Il reconnaît que Ferrari n'a pas dépassé les recommandations de
Pirelli : « Le cycle maximum indiquait environ 40 tours, mais
c'est une indication et les conditions de course peuvent modifier
ça et il y a des facteurs (...) qui signifient que ce n'est parfois
pas une donnée précise, » indique Hembery. « D'autres
équipes ont pris une autre direction. »
Il garantit que cette crevaison n'a aucun rapport avec celle de
Rosberg vendredi: « Rosberg, c'était une coupure externe, là
c'était de la pure dégradation, » assure Hembery. « Les
images montrent que la carcasse était encore intacte (sur le
pneu crevé de Vettel). Si la course avait eu un tour de moins,
il serait sur le podium et on parlerait d'une décision de génie,
parfois les marges sont très fines. Donc c'est dur. »
Arrivabene dément un risque
Ferrari assure de son côté qu'aucune donnée à sa disposition ne
permettait de penser qu'une stratégie à un arrêt représentait un
risque.
« La stratégie, même si elle est agressive, est basée sur des
données claires, » a souligné Maurizio Arrivabene, le patron
de la Scuderia, à AUTOSPORT. « Nous ne sommes pas assez
stupides ou fous pour faire prendre un risque au pilote en ne
lisant pas bien les données. »
Pirelli avait-elle prévenu qu'une stratégie à un arrêt pouvait être
dangereuse ? « Non, » a précisé Arrivabene à
Motorsport.com. « Je peux vous montrer les données. »


