F1 – GP d’Abu Dhabi : pourquoi les plaintes de Mercedes ont-elles été rejetées ?

Publié le 13 décembre 2021 à 10:50
Mis à jour le 16 décembre 2021 à 11:47
F1 - GP d'Abu Dhabi : pourquoi les plaintes de Mercedes ont-elles été rejetées ?

Pourquoi les plaintes déposées par Mercedes-AMG contre le résultat du Grand Prix d’Abu Dhabi et Max Verstappen ont-elles été déboutées par la FIA ? Sport Auto retrace les faits d’une véritable tragédie grecque à Yas Marina.

Acte 1 : Verstappen remporte le sacre dans la confusion

C’est une tragédie grecque qu’on a vécu dimanche après-midi à Yas Marina. Au terme d’une course indécise perturbée à plusieurs reprises par les drapeaux jaunes puis la voiture de sécurité, Max Verstappen remportait son premier titre mondial en Formule 1 dans l’ultime des 58 tours face à Lewis Hamilton.

Le Britannique, pourtant dominateur, se révélait impuissant face à la Red Bull chaussée de gommes tendres fraîches, là où Mercedes l’avait laissé en piste en pneus durs fatigués. Sans la sortie de la voiture de sécurité, suite à l’accident de Nicholas Latifi au 52ème passage, Hamilton aurait sans doute pu finir devant Verstappen qui profita de cette aubaine pour jouer son va-tout stratégique.

C’est là que les événements se sont précipités lorsque la FIA, et le directeur de course Michael Masi, hésitèrent sur la procédure à suivre. Dans un premier temps, aucune voiture derrière la safety car n’était autorisée à reprendre son tour de retard, contrairement à ce que stipule le règlement dans pareil cas de figure.

Puis, quelques instants plus tard, consigne fut donnée qu’elles pouvaient le faire, mais uniquement les cinq monoplaces séparant les leaders au championnat. Une décision qui provoqua la colère de Toto Wolff, entendue en direct, et permit à la course d’être directement relancée, alors que le règlement précise qu’elle doit l’être au tour suivant.

Acte 2 : Mercedes dépose réclamation pour deux faits de course distincts

Sitôt la cérémonie de podium clôturée, les commissaires de la FIA ont été informés d’une double réclamation déposée par Mercedes. Le première concernait le non-respect du protocole derrière la voiture de sécurité. Comme le stipule le règlement, et plus précisément son article 48.12 : avant la fin d’une période de voiture de sécurité, les voitures accusant un tour de retard sont autorisées à doubler lorsque le directeur de course estime que cela ne présente aucun danger.

Une fois que la dernière voiture a dépassé le leader et la safety car, celle-ci peut regagner la pitlane mais à la fin du tour suivant. Si, dans un premier temps, les pilotes ont été communiqués que la procédure ne serait pas d’application, la FIA est ensuite revenue sur sa décision, autorisant seulement les monoplaces entre Hamilton et Verstappen à doubler avant que l’épreuve ne soit relancée à la fin du même tour.

La seconde protestation déposée par Mercedes concernait le comportement de Max Verstappen peu avant le re-start. Replacé dans les échappements d’Hamilton, le Néerlandais lui mit d’emblée la pression en se portant à sa hauteur au virage 12, ses roues avant dépassant quelques instants celles de la Mercedes. L’écurie de Brackley protesta sur le fait qu’il avait, de ce fait, dépassé le leader sous régime de la voiture de sécurité, ce qui est contraire au règlement.

Acte 3 : la FIA rejette une première plainte

Plus tard dans la soirée, les commissaires de la FIA ont d’abord communiqué au sujet du comportement de Verstappen. S’ils ont reconnu que le Néerlandais avait bel et bien dépassé Hamilton, le fait qu’il ait directement levé le pied pour rester derrière ne nécessitait pas de prise de sanction.

« Les commissaires déterminent que bien que la voiture 33 [Verstappen, ndlr.] se soit à un moment donné, pendant une très courte période, légèrement déplacée devant la voiture 44 [Hamilton, ndlr.], à un moment où les deux voitures accéléraient et freinaient, elle est revenue derrière la voiture 44 et elle n’était pas devant lorsque la période de la voiture de sécurité a pris fin », peut-on lire dans le communiqué. « En conséquence, la protestation est rejetée et la caution de protestation n’est pas remboursée ».

Acte 4 : la FIA rejette la seconde réclamation, Verstappen conserve son titre

Le verdict sur la première plainte était le plus attendu. Comme la précédente, elle a été déboutée par le collège des commissaires, confirmant la victoire et le sacre de Verstappen. Les officiels ont fait valoir l’article 15.3 du règlement sportif stipulant que le directeur de course dispose d’une « autorité prépondérante » dans plusieurs domaines, y compris l’application de la voiture de sécurité.

Les commissaires ont ensuite précisé que si l‘article contesté par Mercedes n’avait pas été « pleinement appliqué », il était annulé par le message « voiture de sécurité dans ce tour » (Safety car in this lap), celui-ci rendant obligatoire son retrait à la fin de ce tour. Vert de rage, Toto Wolff avait expressément demandé à Michael Masi de figer le classement de l’épreuve à la fin de l’avant-dernier tour. Notifiée par les commissaires, la requête a toutefois été jugée comme « non-appropriée » et classée sans suite également.

Acte 5 : Mercedes va en appel

Fin de l’histoire ? Pas encore. Si elle a accepté le fait que Verstappen n’était pas à blâmer peu avant la relance (voir plus haut), Mercedes a annoncé son intention de porter le rejet de sa protestation contre le résultat du Grand Prix devant la Cour d’appel internationale de la FIA. L’écurie de Brackley dispose de 72 heures pour se décider. Affaire à suivre…

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À propos de l’auteur
Guillaume Alvarez
Rédacteur-Editeur pour Sport Auto, l'Auto-Journal et F1i. Je partage mon temps entre l'écriture, le reportage et les circuits, la plume et le micro portés par la passion de l'automobile et de la compétition, du Karting à la Formule 1, en noir et blanc comme en couleurs.
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