Supertest Corvette ZR1 : Acier trempé

Lorsqu'on a un V8 de 647 chevaux entre les mains, mieux vaut être fin avec la gâchette. La preuve, sur le circuit du Mans, au volant de la fameuse C6 ZR1.
Dès la sortie des stands, le compresseur souffle dans les bronches du 6.2 litres et sonne la charge dans les tuyères d'échappement. Gauche du Dunlop et virage de la Chapelle, la ZR1 ne bronche pas et avale le bout de ligne droite en deux coups de cuillère à pots. Pendant que les siens hurlent la mort. A l'inscription, la précision du train avant n'est pas aussi chirurgicale que celle d'une Ferrari mais la Corvette se cale sur sa trajectoire avec un grip latéral phénoménal. Découvrez notre supertest de la Corvette ZR1 en vidéo et ci-dessous l'avis de notre pilote maison Christophe Tinseau.
L'avis de Christophe Tinseau
"S'il y a bien un truc à retenir de la voiture, c'est son V8...
fantastique. Il ronronne, il est toujours disponible, on ne sent
pas le compresseur, on a l'impression que c'est un atmosphérique...
Quel moteur!". Christophe Tinseau, qui en a pourtant vu d'autres en
la matière, ne tarie pas d'éloge sur le coeur de la Corvette. "Par
contre le train avant n'est pas aussi précis qu'une 911 GT3". Il
poursuit en décrivant les placements de la ZR1. "Dans les virages
serrés, elle reste très stable. On n’a pas de survirage à
l'inscription, comme avec une 911 Carrera. Il n’y a que sur les gaz
où elle dérive... fort! On est obligé de doser, même en troisième.
Si on rentre la deux, on passe son temps en burn-out. C'est une
voiture de gentleman averti, à ne pas mettre entre toutes les
mains. C'est ce qui la rend aussi sympa à conduire!".
Après avoir essayé le mode de contrôle de trajectoires électronique
le plus permissif, Christophe avoue qu'il préfère déconnecter
totalement les aides à la conduite. Selon lui "la régulation
électronique intervient trop tard. Tu as d'abord la glisse et après
ça coupe la puissance du moteur. Ca devrait être plus lissé. C'est
drôle, nous avons parfois le même problème en course". Il poursuit
en décrivant le bout de la ligne droite des stands. "A haute
vitesse quand on relève les gaz et qu’on tourne, elle t'emmène,
c'est un peu pointu quand même. Il faut du métier". A propos de
métier, la régularité des tours de Christophe est parlante :
1'49"50, 1'50"00, 1'49"99. "j'arrête là, je ferai pas mieux, les
freins commencent à manquer de mordant, la pédale va loin et je
perds la confiance".
Céramique ou pas, les freins de la ZR1 sont sujets à l'échauffement
en cas de sollicitations intensives sur circuit. Cela dit "ça
freine quand même à 120 mètres, ce qui reste très bien". Christophe
précise "Même si je critique certains petits points, c'est une auto
qui va très vite. Faut quand même être honnête, t'arrives à plus de
250 km/h au bout d'une ligne droite qui n'est pas très longue. Ca
manque un peu de motricité et ça serait mieux avec moins de
débattement de suspension. Mais sinon c'est un très bel outil.
C'est seulement 2"5 d'écart avec Porsche 911 GT2 RS sur un tour du
Bugatti... pour 100 000 euros de moins!"
L'avis de Sport Auto
Et qu'en pense la rédaction de Sport Auto ? La Corvette Z06, moins puissante,
est tout aussi attachante en termes de caractère. Mais la ZR1 reste
un sommet absolu, avec des sensations mécaniques que vous ne
retrouverez pas ailleurs, surtout à ce tarif.
Découvrez le supertest de la Corvette ZR1 (2011) en
vidéo.
Quelques chiffres
> Moteur : V8 à 90°
> Cylindrée : 6162 cm3
> Puissance maxi : 647 ch à 6500 tr/mn
> Couple maxi : 83.4 mkg à 3800 tr/mn
> Propulsion
> Boîte mécanique, 6 rapports
> Performances : 0 à 100 km/h en 3sec, 1 000 m D.A. en 21sec1,
330 km/h
> Temps au tour : 1'49"52
Les spécificités du circuit Bugatti
> 4185 m
> 11 virages
> Largeur : 10 à 15 m
> Conditions : 17°C, 8 km/h de vent
Photo : C.Choulot / EMAS


